«Qu’on leur pique leur lait pour l’envoyer chez Provigo
plutôt que de le donner à leur veau,
ça ne leur fait pas un pli
sur le pis.»
Pierre Foglia, «Un vrai job, enfin», la Presse, 16 octobre 2010, cahier Plus, p. 2.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Qu’on leur pique leur lait pour l’envoyer chez Provigo
plutôt que de le donner à leur veau,
ça ne leur fait pas un pli
sur le pis.»
Pierre Foglia, «Un vrai job, enfin», la Presse, 16 octobre 2010, cahier Plus, p. 2.
Le fournisseur de services de télécommunication de l’Oreille tendue la remercie à la suite de travaux dans son quartier :
(Yapadkoi.)
Heureusement qu’il est meilleur en télécommunication qu’en grammaire («nous permettront de s’assurer» au lieu de «nous assurer»…).
La maison d’édition Les Impressions nouvelles publie un «roman graphique» du Québécois Jimmy Beaulieu, À la faveur de la nuit.
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Une bande dessinée «avec l’accent québécois» ? On demande à voir — à entendre.
Langue sauce piquante, le blogue des correcteurs du Monde.fr, offrait récemment un texte à partir de l’illustration suivante :
Pour une oreille de Québécois, brève hésitation : «un sur gé» ?
Hésitation de même nature à l’écoute de la chanson «Deutsche Grammophon» de Vincent Delerm : «Nous nous sommes embrassés / Sur une étude en ré / Trouvé des points communs / Dans une pièce pour clavecin.» Tiens donc : «commun» et «clavecin» riment.
Pourquoi ces hésitations ? Parce qu’au Québec lundi ne se dit pas lindi, ni brun, brin. Il faut donc y réfléchir avant de reconnaître insurgé dans 1 / g, ou de saisir la rime delermienne.
Le son un, remplacé par in, serait-il, dans l’Hexagone, une espèce en voie de disparition ?
[Complément du jour]
Des sources conjugales proches de l’Oreille tendue lui rappellent — ô mémoire défaillante ! — l’existence de cette note des «Principes de la transcription phonétique» de l’édition de 1993 du Petit Robert : «La distinction entre [?] [brin, plein, bain] et [œ] [lundi, brun, parfum] tend à disparaître au profit de [?]» (p. xxii). Pour le dire avec le vocabulaire de la télévision, «la tendance se maintient».
[Complément du 3 janvier 2016]
Autre exemple, tiré des Notules de Philippe Didion, livraison du jour. (Les Notules ? Par ici.)
Invisible comme dans 1visible, donc.
Référence
Delerm, Vincent, «Deutsche Grammophon», Kensington Square, 2004.
L’Oreille tendue a deux fils. Le premier l’avait introduite au yo. Le second vient de s’y mettre à son tour.
Le mot peut être une interjection, soit de salutation — «Yo ! Je m’appelle Stéphanie et je suis une ado pas mal colorée» (le Devoir, 4 août 2000) — soit de mise en garde — Yo ! Fais attention.
Substantif, il peut désigner celui qui l’emploie : «Elle a ressenti le climat particulièrement tendu de l’après-consultation, s’est fait suivre par “des jeunes yo !” munis de barres de fer qui voulaient lui faire un mauvais parti» (le Devoir, 5 août 2000).
Si l’on en croit certaines sources familiales, yo connaît maintenant un usage adjectival : T’es yo ! (Traduction approximative : T’es cool !)
Il y a plus fort encore. Selon le Devoir du 15 octobre, il existerait dorénavant un «style néo-Yo» (p. B10).
À quand le postyo, voire le postnéoyo ?