L’oreille tendue de… Henning Mankell

Henning Mankell, la Lionne blanche, 2024, couverture

«Un vélo était appuyé contre les débris d’un tabouret de traite. Il n’y avait pas de cadenas. Wallander pensa tout de suite que quelqu’un l’avait laissé là à son intention. Il fixa le fusil au porte-bagages et s’éloigna à grands coups de pédale. Dès qu’il le put, il quitta l’asphalte et s’enfonça à tâtons sur les chemins de gravier qui s’entrecroisaient sur la plaine. Pour finir, il parvint à la maison de son père. Tout était éteint à l’exception de la lampe du perron. Il s’immobilisa et tendit l’oreille, puis il cacha le vélo derrière la remise. Avec mille précautions, il traversa la cour sans faire crisser le gravier.»

Henning Mankell, la Lionne blanche. Roman, Paris, Seuil, coll. «Points», P1306, 2024, 487 p., p. 335. Édition originale : 1993. Traduction d’Anna Gibson.

L’oreille tendue de… Arnaldur Indridason

Arnaldur Indridason, le Mur des silences, 2022, couverture

«Cherchant à nouveau à distinguer la respiration de Stan à ses côtés, elle se redressa dans le lit et comprit aussitôt pourquoi elle ne l’entendait pas. Il n’était plus là. Il avait dû se lever. Elle attendit quelques instants, l’oreille tendue, puis sortit du lit, alluma la lampe du couloir et descendit l’escalier à pas de loup en appelant le nom de Stan à plusieurs reprises à voix basse pour ne pas réveiller leur fille. Son mari ne répondait pas.»

Arnaldur Indridason, le Mur des silences, Paris, Métailié, coll. «Métailié noir», 2022, 332 p., p. 50. Édition originale : 2020. Traduction d’Éric Boury.

L’oreille tendue de… Simenon

Georges Simenon, les Gens d’en face, éd. de 1971, couverture

«Toute la matinée avait été ainsi marquée du signe de la gaucherie et de la gêne. Pendant qu’il écoutait ses visiteurs, il tendait l’oreille aux bruits de la chambre, trouvait des prétextes pour s’y rendre.»

Georges Simenon, les Gens d’en face, Paris, Fayard, coll. «Le livre de poche», 1971, 217 p., p. 67. Édition originale : 1960.

L’oreille tendue de… Henning Mankell

Henning Mankell, Meurtriers sans visage, éd. de 2003, couverture

«Il tend l’oreille dans le noir et soudain il est parfaitement conscient.

Il y a quelque chose qui a changé. Quelque chose n’est plus comme d’habitude.

Il étend prudemment la main jusqu’à toucher le visage de sa femme. Du bout des doigts, il sent la chaleur de son corps. Ce n’est donc pas elle qui est morte. Aucun des deux n’a encore laissé l’autre seul.

Il tend l’oreille dans le noir.»

Henning Mankell, Meurtriers sans visage. Roman, Paris, Christian Bourgois éditeur, coll. «Points», P1122, 2003, 385 p., p. 12. Édition originale : 1991. Traduction de Philippe Bouquet.