Les zeugmes du dimanche matin et de Serge Bouchard

Bernard Arcand et Serge Bouchard, Du pâté chinois, du baseball, et autres lieux communs, 1995, couverture

«Je me souviens d’un porte-avions américain baptisé L’Entreprise. Imaginez : entrer dans tous les salons de la Terre en déclarant tout simplement : “Je suis le commandant de L’Entreprise.” Cela vous refait une image, à vous qui n’êtes qu’une image. Virer de bord dans l’Atlantique demande de la circonspection, des analyses et des millions, sans parler des contextes et des autorisations» (p. 134).

«Mais c’est un rêve, un pauvre rêve. La vie sur les rafiots sera toujours la vie sur les rafiots. Elle est vraie, peut-être, mais elle est difficile, très précaire et parfois même insupportable. Drake, Cook et La Pérouse, sont tous morts assez jeunes, dans la misère et dans l’eau froide» (p. 135).

Serge Bouchard, dans Bernard Arcand et Serge Bouchard, «Le commandant», dans Du pâté chinois, du baseball, et autres lieux communs, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1995, 226 p., p. 131-146.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Le zeugme du dimanche matin et de Michel Jean

Michel Jean, Kukum, 2019, couverture

«Quand nous avons eu fini de boire le thé, Marie m’a entraînée en me tirant par la manche. Je me suis installée entre elle et Christine devant le caribou. Elles avaient d’abord retiré la peau de l’animal avec du silex et l’avaient suspendue. Ensuite, avec un côte d’orignal et beaucoup de patience, elles avaient gratté jusqu’à ce que la graisse s’imprègne dans les tissus. Puis elles avaient étendu la peau sur un cadre de bouleau pour la faire sécher, et à la fin elles l’avaient enduite de gras de castor et plongée dans l’eau bouillante.»

Michel Jean, Kukum, Montréal, Libre expression 2019, 222 p., p. 51.

 

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Les zeugmes du dimanche matin et d’Akos Verboczy

Akos Verboczy, la Maison de mon père, 2023, couverture

«À première vue, l’offre touristique du village se limitait à une buvette, sans nom et sans clients. Typique, elle aussi. Des chaises appuyées contre le mur à l’extérieur, une porte ouverte en permanence, un bruit de ventilateur à l’intérieur avec quelques tables carrées, des tabourets en bois, un comptoir en mélamine et un moustachu à notre service» (p. 81).

«Décor rempli de tags, de béton et de testostérone» (p. 151).

«J’ai dû faire des centaines de tours de galerie pour tester les limites de ma Moszkvics et la patience des voisins» (p. 177).

«Dehors, les Croix fléchées, les milices d’extrême droite, sèment la mort, ivres de haine et d’eau-de-vie» (p. 196).

«L’élu de ma tante s’est révélé être un homme bien et d’une grande gentillesse. Il avait un emploi stable comme technicien de laboratoire dans une entreprise connue, une maison en banlieue de New York, une calvitie naissante» (p. 280).

Akos Verboczy, la Maison de mon père. Roman, Montréal, Boréal, 2023, 327 p.

 

P.-S.—Oui, c’est bien le même Akos Verboczy.

 

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