Le zeugme du dimanche matin et d’André Belleau

Portrait d’André Belleau

«Avec ma tête à chiffres et ma règle à calcul, je traduisais à l’usage de mes patrons des situations ou des problèmes en apparence confus et lacunaires dont ils n’avaient ni le goût ni le temps de se demander par quels bouts il fallait les prendre; je leur procurais des langages clairs qui n’avaient au fond pas plus de rapport que les données premières avec la réalité mais qui, parce qu’ils les rassuraient, les laissaient s’immobiliser dans une décision plutôt que dans une autre comme sous la commande d’un faible signal, d’une légère chiquenaude administrative.»

André Belleau, «Ottawa, Ottawa, que me veux-tu ? L’automne», Liberté, 104 (18, 2), mars-avril 1976, p. 23-30, p. 29-30. https://id.erudit.org/iderudit/30932ac

P.-S.—André Belleau ? Par ici.

 

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Les zeugmes du dimanche matin et de Joseph-Charles Taché

Joseph-Charles Taché, Forestiers et voyageurs, éd. de 2014, couverture

«Au plus fort de la tempête et de ma douleur, je fis un vœu […]» (p. 136).

«Un voyageur ne peut pas porter son sac et le chagrin tout à la fois» (p. 138).

Joseph-Charles Taché, Forestiers et voyageurs. Mœurs et légendes canadiennes, texte conforme à l’édition de 1884, avec une postface, une chronologie et une bibliographie de Michel Biron, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact classique», 137, 2014, 267 p. Édition originale : 2002.

 

P.-S.—Vous croyez reconnaître le Kramer de la série télévisée Seinfeld sur la couverture ci-dessus ? Le fils cadet de l’Oreille tendue est d’accord avec vous.

 

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Les zeugmes du dimanche matin et de Monique Proulx

Monique Proulx, les Aurores montréales, éd. de 2016, couverture

«Il est seul, bon, il s’en doute depuis longtemps, et peut-être un jour finira-t-il par s’y faire. Il est seul, échappant aux statistiques idiotes et aux clichés, il n’est pas cet ado fluo en panne de cause et d’orthographe que les sociologues ont érigé en norme et que les journaux n’arrêtent pas de fustiger. Sont morons» (p. 159-160).

«Chez lui, presque tout de suite après, il la débarrasse de son sac, de ses hésitations, de ses vêtements, et voilà que la magie recommence […]» (p. 174).

«Il prit alors la parole et ne la lâcha pas de tout le repas, tant qu’il n’eut pas exprimé du sujet et des plats leurs sucs substantiels, car une rare dextérité lui permettait d’agiter alternativement la luette et la langue sans que rien n’en souffre, ni déglutition ni discours. Sylvain, lui, toucha à peine à ses aliments, incapable de s’abandonner à l’appétit et au foudroiement en même temps» (p. 183).

Monique Proulx, les Aurores montréales. Nouvelles, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 85, 2016, 238 p. Édition originale : 1996.

 

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Les zeugmes du dimanche matin et de Marie-Hélène Voyer

Marie-Hélène Voyer, Mouron des champs, 2022, couverture

 

«haut-le-cœur gorge nouée relents de revenantes avaler comptines et couleuvres» (p. 63)

 

«fourrageais ma tête de tes doigts inquiets
tu y cherchais des lentes des tiques des puces
des idées de mauvais fille
forcément» (p. 107)

 

Marie-Hélène Voyer, Mouron des champs suivi de Ce peu qui nous fonde, Saguenay, La Peuplade, coll. «Poésie», 2022, 196 p.

 

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