Lire rend heureux. Quels sont les livres lus ou relus, parmi plusieurs autres, qui ont rendu l’Oreille tendue heureuse en 2021 ?
Par ordre alphabétique…
Bernard, Catherine, Laodamie, reine d’Épire (1689) et Brutus (1691), dans Aurore Evain, Perry Gethner et Henriette Goldwyn (édit.), Théâtre de femmes de l’Ancien Régime. 3. XVIIe-XVIIIe siècle, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, coll. «La cité des dames», 8, 2011, p. 33-105 et p. 107-182.
Bouchard, Serge, Un café avec Marie, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 2021, 270 p.
Boudreault, Simon, Je suis un produit, Montréal, Dramaturges éditeurs, 2021, 157 p.
Grégoire, Julien, Jeux d’eau. Roman, Montréal, Del Busso éditeur, 2021, 212 p.
Grisé, François, Tout inclus. Tome 1, Montréal, Atelier 10, coll. «Pièces», 26, 2021, 122 p. Ill. Précédé d’un «Mot des dramaturges» et suivi de «Contrepoint. La ruée vers l’or gris : risques et rentabilité» par Anne Plourde.
Guèvremont, Germaine, le Survenant. Roman, Paris, Plon, 1954 (1945), 246 p. Suivi d’un «Vocabulaire».
Hoedt, Arnaud et Jérôme Piron, Le français n’existe pas, Paris, Le Robert, 2020, 158 p. Préface d’Alex Vizorek. Illustrations de Xavier Gorce.
Le Tellier, Hervé, Toutes les familles heureuses (2017), Paris, JC Lattès, coll. «Le livre de poche», 36181, 2021, 189 p. Ill.
Marivaux, la Fausse Suivante ou Le fourbe puni (1724), dans Théâtre complet. Tome premier, Paris, Bordas, coll. «Classiques Garnier», 1989, p. 395-471 et 1066-1073. Texte établi, avec introduction, chronologie, commentaire, index et glossaire par Frédéric Deloffre. Nouvelle édition, revue et mise à jour avec la collaboration de Françoise Rubellin.
Ravey, Yves, Adultère. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2021, 140 p.
Thomas, Chantal, De sable et de neige, Paris, Mercure de France, coll. «Traits et portraits», 2021, 199 p. Avec des photos d’Allen S. Weiss.
Turgeon, David, l’Inexistence. Roman, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 156, 2021, 219 p.
Verne, Jules, le Pays des fourrures. Le Canada de Jules Verne — I (1872-1873), Paris, Classiques Garnier, coll. «Bibliothèque du XIXe siècle», 77, 2020, 549 p. Ill. Édition critique par Guillaume Pinson et Maxime Prévost.
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Quand un personnage masculin boit trop, il devrait faire attention aux vêtements qu’il emprunte.
Dimanche, Thierry, Cercles de feu. Roman, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 138, 2019, 438 p.
«J’avais mon maudit voyage. Un peu mal à la tête, en fin de compte. Je portais un soutien-gorge rouge. Simonac !» (p. 229)
Richler, Mordecai, Joshua Then and Now, Toronto, McClelland & Stewart, coll. «New Canadian Library», 1993 (1980), 375 p. Postface d’Eric Wright.
«Leaping up to see him to the door, Joshua didn’t realize that his loosely belted dressing gown had fallen open briefly, but one look at McMaster’s startled face was sufficient to remind him that having tumbled into bed drunk last night, he was still wearing that ridiculous pair of black satin panties with the delicate lace trim» (p. 17).
«Je me suis réveillée dans le noir et je n’arrivais pas à bouger. Pendant cinq minutes, ni mes bras ni mes jambes, un cadavre. Je ne savais pas où il était. Il n’était pas à côté de moi. J’ai tendu l’oreille, mais je ne pouvais pas bouger.»
Paige Cooper, Zolitude. Nouvelles, traduction de Catherine Ego, Montréal, Boréal, 2019, 256 p. Édition numérique.
Ce serait comme une histoire de l’Amérique du Nord (de la Nouvelle-France, pendant la guerre de Sécession, en 2047), avec des voyages et du sang, des histoires d’horreur et des histoires d’amour, des guerres et des souvenirs de famille, du réalisme et du fantastique.
Ce serait comme du Mordecai Richler, celui de Barney’s Version (1997). Des gens meurent, mais on ne vous explique pas comment. Vous êtes assez grand pour comprendre. (Et il y a les Gursky qui font une visite.)
Ce serait comme du Jonathan Frantzen, pour la possibilité de s’indigner, notamment du sort des Noirs et des Amérindiens, mais sans le côté premier de classe si fâcheux chez l’auteur de Freedom (2010).
Ce serait comme du Michel Houellebecq, surtout à la fin, par la dimension science-fictionnesque, sans la nécessité de lire des descriptions de tous les orifices humains et de leurs usages.
Ce serait comme du William S. Messier (Dixie, 2013), passionné lui aussi par les archives et par les frontières.
Ce serait comme du Daniel Grenier, avec le sens de l’ironie fine qu’on trouvait dans Malgré tout on rit à Saint-Henri (2012).
Ça tombe bien parce que c’est du Daniel Grenier. Ça s’appelle l’Année la plus longue (2015). C’est magnifiquement construit. C’est raconté par on ne sait qui, et ce n’est pas du tout grave.
C’est à lire.
P.-S. — Ce serait aussi comme du Catherine Leroux, du Maxime Raymond Bock et du Jean-François Chassay, à qui Daniel Grenier s’est permis d’«emprunter certains de leurs personnages» (p. [425]).
Références
Franzen, Jonathan, Freedom. A Novel, Toronto, HarperCollins, 2010, 562 p.