L’oreille tendue de… Tristan Saule

Tristan Saule, Mathilde ne dit rien, 2021, couverture

«Elle interrompt son mouvement. Elle a cru entendre un bruit. C’est un bruit qu’elle connaît bien. Le grincement du tiroir du bureau de Jean-Philippe. Toutefois, avec le frottement des habits qu’elle manipulait, elle n’en est pas certaine. Elle attend, ne fait plus un geste, tend l’oreille.»

Tristan Saule [pseudonyme de Grégoire Courtois], Mathilde ne dit rien. Roman. Chroniques de la place carrée. I, Montréal, Le Quartanier, coll. «Parallèle», 02, 2021, 280 p., p. 22.

Le zeugme du dimanche matin et de Valérie Perrin

Valérie Perrin, Changer l’eau des fleurs, 2018, couverture

«J’avais les automatismes de la sonnerie de la barrière dans la tête. Je l’entendais avant même avant qu’elle retentisse. Cette cadence infernale, on aurait dû la partager, la faire par roulement. Mais la seule chose que Philippe Toussaint faisait rouler, c’était sa moto et le corps de ses maîtresses.»

Valérie Perrin, Changer l’eau des fleurs. Roman, Paris, Albin Michel, 2018. Édition numérique.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

L’art d’être ambidextre

«Fabien Cloutier aime frapper des deux bords», le Devoir, 16-17 janvier 2021, manchette

Définition du Petit Robert du mot ambidextre : «Qui peut faire la même chose de la main droite ou de la main gauche, avec autant de facilité. Un champion de tennis ambidextre

Si le Robert choisit le tennis comme exemple, l’art de se servir de ses deux mains s’applique également à d’autres sports, par exemple au baseball.

Au Québec, dans le registre soutenu, on parle donc de frappeur ambidextre pour désigner celui qui peut s’élancer des deux côtés du marbre. Dans le registre familier, on peut dire frapper des deux bords.

Le Devoir avait sûrement cette expression à l’esprit en publiant une entrevue de Fabien Cloutier la fin de semaine dernière.

Joli.

P.-S.—En effet, nous avons déjà croisé, chez Jean-Philippe Toussaint, «un chef d’orchestre accablé, dyslexique et ambidextre».