L’oreille tendue de… Alain-Fournier

Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, éd. de 1972, couverture

«À neuf heures, nous nous disposions à monter nous coucher; ma mère avait déjà la lampe à la main, lorsque nous entendîmes très nettement deux grands coups lancés à toute volée dans le portail, à l’autre bout de la cour. Elle replaça la lampe sur la table et nous restâmes tous debout, aux aguets, l’oreille tendue.»

Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, Paris, Fayard, coll. «Le livre de poche», 1000, 1972, 318 p., p. 119. Édition originale : 1913.

Le zeugme du dimanche matin et d’Olivier Norek

Olivier Norek, les Guerriers de l’hiver, 2024, couverture

«Immunisé contre la mauvaise foi, apaisé par la double exécution matinale, Mekhlis avait vite retrouvé toute sa superbe, et le chemin de sa tente pour y faire ses bagages. Il y découvrit le général Habarov, dont le grade et le statut le prémunissaient d’une balle dans la tête davantage qu’un simple officier.»

Olivier Norek, les Guerriers de l’hiver. Roman, Paris, Michel Lafon, 2024, 446 p., p. 209.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

L’oreille tendue de… Tonino Benacquista

Tonino Benacquista, Tiré de faits irréels, 2025, couverture

«Et en effet, Bertrand, animé d’une joie malsaine, saisit au vol une coupe sur un plateau et l’avala d’un trait pour étancher une trop longue soif. Et il comprit soudain où il était tombé. Dans les Limbes ! Il visitait les Limbes, en vrai, en dur, peuplés de personnages de chair et d’os, les Limbes, suspendus entre jour et nuit, entre réel et fiction, et où l’on célébrait bien plus l’idée de littérature que la littérature elle-même. Il tendit l’oreille quand alentour on causait belles lettres, comme à l’ancienne.»

Tonino Benacquista, Tiré de faits irréels. Roman, Paris, Gallimard, coll. «Blanche», 2025, 192 p. Édition numérique.

Les zeugmes du dimanche matin et de Caroline Lamarche

Caroline Lamarche, le Jour du chien, éd. 2025, couverture

«Et je vois que l’envers est creusé d’une strie, qu’il y a là une imperfection — une blessure — qui attire la poussière et le regard, et donne envie de s’introduire au cœur même du caillou, là où la poussière ne le regard ne peuvent pénétrer» (p. 31).

«Le soir même, me grisant de liberté et d’air pluvieux, puis tous les jours» (p. 73).

Caroline Lamarche, le Jour du chien, Paris, Éditions de Minuit, coll. «Double», 146, 2025, 102 p. Édition originale : 1996. Nouvelle édition revue et corrigée par l’autrice.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)