Le travail, y a que ça de vrai

Le sujet peut être animé : qui fait la job (toujours au féminin, toujours à prononcer djobbe) fait son travail.

«J’ai fait la djobbe» (une collègue de l’Oreille tendue le jour de la Saint-Valentin).

«RT @cgenin : @fbon j’espère que tu signales à tes étudiants qu’il y a un beau site sur Claude Simon http://associationclaudesimon.org/ | on fait la job !» (@fbon)

Peut-être sous l’influence de l’anglais («that will do the job»), l’expression s’emploie également avec un sujet inanimé.

Une poutine, ça fait la djobbe.

Dans un cas comme dans l’autre, la satisfaction est palpable. Voilà qui est fait ! Reste à espérer que ce soit bien fait.

 

[Complément du 2 mars 2014]

Le romancier François Blais donne une entrevue au Devoir : «Mark Twain, c’est un cas : tous ses romans et récits se résument à une superposition d’épisodes; il ignore même le concept d’arc dramatique, ça fait la job pareil» (1er-2 mars 2014, p. F3).

Le sacre de l’hiver

Martin Robitaille, les Déliaisons, 2008, couverture

«Je me surpris à crier : “Y fait fret, tabarnak !” C’est fou ce que ça fait du bien de sacrer. Encore plus en pays étranger. C’est une belle soupape, les sacres. C’est tout ce qu’on avait, avant, comme système d’autodéfense.»

Martin Robitaille, les Déliaisons. Roman, Montréal, Québec Amérique, coll. «Littérature d’Amérique», 2008, 240 p., p. 19.

Feeling

Jean-Simon DesRochers, la Canicule des pauvres, 2009, couverture

Il y a jadis naguère, l’Oreille tendue causait imbibition.

L’excellente @revi_redac lui faisait alors remarquer qu’il manquait à son vocabulaire éthylique être feeling (avoir bu, le savoir, mais ne pas avoir, encore, à le regretter).

Cela est revenu à l’oreille de l’Oreille devant ce passage de la Canicule des pauvres de Jean-Simon DesRochers (2009) : «Une autre gorgée. Pas trop… juste assez pour être feelingune dernière» (p. 245).

Rien ne se perd, rien ne se crée.

 

[Complément du 20 février 2014]

La cocaïne, dit-on, pourrait aussi rendre feeling. C’est du moins ce qu’affirme un personnage du roman les Déliaisons de Martin Robitaille devant la possibilité d’en prendre une ligne (2008) : «Oahhh !, juste une p’tite, pour être feeling» (p. 93).

 

Références

DesRochers, Jean-Simon, la Canicule des pauvres. Roman, Montréal, Les Herbes rouges, 2009, 671 p.

Robitaille, Martin, les Déliaisons. Roman, Montréal, Québec Amérique, coll. «Littérature d’Amérique», 2008, 240 p.