L’oreille tendue de… Michel Tremblay, bis

Michel Tremblay, la Diaspora des Desrosiers, 2017, couverture

«Elle va écouter, comme elle le fait derrière la porte de sa chambre, à Montréal, quand elle sent que la conversation risque de devenir intéressante pendant les parties de cartes. Elle éteint la lampe à huile pour ne pas révéler sa présence et tend l’oreille.»

Michel Tremblay, la Traversée des sentiments, dans la Diaspora des Desrosiers, Montréal et Arles, Leméac et Actes sud, coll. «Thesaurus», 2017, 1393 p., p. 331-491, p. 463. Préface de Pierre Filion. Édition originale : 2009.

Chronique automobilo-gastronomique

Archives Montréal, vendeur ambulant, Montréal, 1947

Soit la phrase suivante, tirée du Devoir du jour :

Ce nouveau magazine culinaire [Sel et diesel] nous emmène dans les villes canadiennes où se multiplient les camions-restaurants, à la rencontre de ceux qui les chauffent, dans tous les sens du terme, et de leur cuisine (p. B7).

Pourquoi ce «dans tous les sens du terme» pour qualifier «chauffent» ? C’est que les camionneurs-restaurateurs chauffent des aliments dans leur véhicule et qu’ils le conduisent, chauffer étant un synonyme de ce verbe dans le français populaire du Québec.

Chauffer s’emploie avec un complément d’objet direct — chez Michael Delisle, on «chauffe» une auto (le Sort de Fille, p. 37) — ou seul — «Viens chauffer pendant que je lève le tronc», peut-on lire chez William S. Messier (Dixie, p. 129).

Illustration : vendeur ambulant, Montréal, 1947, rue de Bordeaux, angle Ontario, Archives Montréal, photo déposée sur Wikimedia Commons

 

Références

Delisle, Michael, le Sort de Fille. Nouvelles, Montréal, Leméac, 2005, 120 p.

Messier, William S., Dixie. Roman, Montréal, Marchand de feuilles, 2013, 157 p. Ill.