Les sports de Jacques Poulin

Collage de trois couvertures de livres de Jacques Poulin

Le romancier québécois Jacques Poulin a souvent parlé de sport : de course automobile (Jimmy, 1969; Faites de beaux rêves, 1974), de tennis (les Grandes Marées, 1978; le Vieux Chagrin, 1989), de baseball (Chat sauvage, 1998).

Le hockey apparaît principalement dans quatre de ses œuvres. Plusieurs pages du Cœur de la baleine bleue (1970) sont consacrées à une comparaison entre Maurice Richard et Gordie Howe : «Richard était plus spectaculaire. Gordie Howe est plus complet. Les deux plus grands joueurs au monde» (p. 91). Dans L’anglais n’est pas une langue magique (2009), le narrateur, Francis, s’identifie au frère du Rocket, Henri Richard. Le Francis de l’Homme de la Saskatchewan (2011) est engagé pour écrire l’autobiographie d’un jeune gardien de but métis, Isidore Dumont. Le septième chapitre de Chat sauvage (1998) s’intitule «La soirée du hockey».

Dans un entretien accordé à Alain Beaulieu en 2003, Poulin, après et avec Ernest Hemingway, compare la dimension physique de son travail d’écriture à la boxe.

Jacques Poulin vient de mourir à 87 ans.

P.-S.—L’Oreille tendue le confesse : elle n’a pas lu tous les romans de Jacques Poulin. L’énumération ci-dessus risque donc d’être incomplète.

P.-P.-S.—Georges Desmeules (1999) et Maude Mainguy (2010) ont écrit sur le sport chez Poulin.

 

Références

Desmeules, Georges, «Le tennis au service de Jacques Poulin», Québec français, 114, été 1999, p. 80-82. https://id.erudit.org/iderudit/56194ac

Mainguy, Maude, «Le sport dans l’œuvre de Jacques Poulin», Québec français, 157, printemps 2010, p. 34-35. https://id.erudit.org/iderudit/61505ac

Poulin, Jacques, Jimmy, Montréal, Éditions du Jour, coll. «Romanciers du jour», R-30, 1969, 158 p.

Poulin, Jacques, le Cœur de la baleine bleue. Roman, Montréal, Éditions du Jour, coll. «Les romanciers du jour», R-66, 1970, 200 p.

Poulin, Jacques, Faites de beaux rêves, Montréal, L’Actuelle, 1974, 163 p.

Poulin, Jacques, les Grandes Marées, Montréal, Leméac, coll. «Roman québécois», 24, 1978, 200 p.

Poulin, Jacques, le Vieux Chagrin, Montréal et Arles, Leméac et Actes Sud, 1989, 155 p.

Poulin, Jacques, Chat sauvage. Roman, Montréal et Arles, Leméac et Actes Sud, 1998, 188 p.

Poulin, Jacques, L’anglais n’est pas une langue magique. Roman, Montréal, Leméac/Actes Sud, 2009, 155 p.

Poulin, Jacques, l’Homme de la Saskatchewan. Roman, Montréal et Arles, Leméac et Actes Sud, 2011, 120 p. Ill.

Le zeugme du dimanche matin et de Simenon

Simenon, le Passager clandestin, éd. de 1947, couverture

«Il jonglait avec les verres, avec la bouteille, avec les rayons du soleil, avec Owen, avec l’admiration des deux femmes et du petit cochon, qu’il s’amusait à repousser du pied pour le faire grogner.»

Georges Simenon, le Passager clandestin, dans Tout Simenon 2, Paris et Montréal, Presses de la Cité et Libre expression, coll. «Omnibus», 1988, p. 123-240, p. 229. Édition originale : 1947.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

L’oreille tendue de… Julie Otsuka

Julie Otsuka, Certaines n’avaient jamais vu la mer, 2022, couverture

«Nous faisions ce que nous avions toujours fait, mais rien n’était plus pareil. “Le moindre bruit m’effraie à présent, disait Onatsu. Lorsqu’on frappe à la porte. Que le téléphone sonne. Qu’un chien aboie. Je tends l’oreille pour écouter les pas des gens.” Et chaque fois qu’une voiture inconnue arrivait dans le voisinage, son cœur battait à tout rompre, car elle était sûre que l’heure avait sonné pour son mari.»

Julie Otsuka, Certaines n’avaient jamais vu la mer, Paris, Gallimard, coll. «Folio», 7120, 2022, 176 p. Traduction de Carine Chichereau. Édition numérique.

Modérer ou ménager ?

Philipe Vyvial, «Ménage tes transports», 1987, disque 45 tours

Dans une aventure antérieure, nous avons croisé l’expression modérer ses transports.

On la trouvait au XVIIIe siècle, par exemple sous la plume de madame de Villeneuve («le père, plus prudent, les pria de modérer leurs transports», la Belle et la Bête, p. 24) et de Chamfort («Modérez vos transports», Mustapha et Zéangir, p. 240).

Dans le français de référence, elle paraît assez peu utilisée aujourd’hui. En revanche, elle paraît encore assez commune dans le français populaire du Québec.

En 1987, la Société de transport de la Communauté urbaine de Montréal (STCUM) proposait une variation sur le même thème : «Ménage tes transports», chanson de Philipe Vyvial.

 

 

P.-S.—Merci à Alexandre Sheldon pour le lien.

 

Références

Chamfort, Mustapha et Zéangir, dans Théâtre de Chamfort, édition présentée par Martial Poirson, établie, annotée et commentée par Martial Poirson et Jacqueline Razgonnikoff, Beaulieu, Lampsaque, coll. «Le Studiolo théâtre», 2009, p. 168-321 et 361-365, II, 4, p. 240. Édition originale : 1776.

Madame de Villeneuve, la Belle et la Bête, Paris, Gallimard, coll. «Folio 2 €», série «Femmes de lettres», 5068, 2010, 141 p. Édition établie et présentée par Martine Reid. Édition originale : 1740.