De l’article Bar
De l’article Bras meurtris
De l’article Coudon / Coudonc
De l’article Écrire à sa mère
De l’article Fortune de Diderot
De l’article Je dis ça, je dis rien
De l’article Oxymore
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
De l’article Bar
De l’article Bras meurtris
De l’article Coudon / Coudonc
De l’article Écrire à sa mère
De l’article Fortune de Diderot
De l’article Je dis ça, je dis rien
De l’article Oxymore
De 1982 à 1999, Ronald Corey a été le président des Canadiens de Montréal — c’est du hockey.
Un jour, dans une entrevue en anglais, il a utilisé une expression courante du français québécois, sans même sans s’en apercevoir : faque. Il ne l’a ni traduite ni expliquée. L’Oreille tendue — allez savoir pourquoi — n’a jamais oublié cette manifestation involontaire d’alternance codique.
C’est, entre autres choses, à Ronald Corey que l’Oreille a pensé en lisant Mont de rien (2018). Dans ce Roman en trois périodes et deux intermèdes, selon le sous-titre, mais rédigé presque au complet en vers, Maxime Catellier utilise au moins huit fois l’expression «fait que», par exemple dans «à l’école je m’ennuie / parce que j’ai appris à lire / trop vite / fait que je lis / pendant que les autres / apprennent à lire» (p. 53).
Ce «fait que» pourrait être remplacé par «ce qui fait que», voire, plus simplement, par «donc». À l’oral, comme chez Ronald Corey, il devient souvent «faque».
Voilà.
P.-S.—Oui, en trois périodes, avec une prolongation…
[Complément du 17 novembre 2018]
Comme tout le monde, l’Oreille a vu la montée en puissance de l’expression du coup. Comme beaucoup, elle l’a déplorée.
Lisant l’entrée du jour de BiblioBabil, le blogue (hautement fréquentable) de Luc Jodoin, elle tombe sur ceci : «Faque (du coup, pour les Français)» — et elle rougit, de honte, de tous ses lobes. Comment a-t-elle pu ne pas voir le lien entre faque et du coup ? Excusez-la pour quelques heures : du coup, elle va pleurer dans son coin.
[Complément du 21 septembre 2022]
Il faut connaître le québécisme fait que pour réussir à comprendre une case de la bande dessinée Éléments de langage de Bertin Leblanc et Paul Gros (2022) : «Faites que je pense qu’on va se parler souvent dans les prochains mois, mon gars !» (p. 54)
Références
Catellier, Maxime, Mont de rien. Roman en trois périodes et deux intermèdes, Montréal, L’Oie de Cravan, 2018, 123 p.
Leblanc, Bertin et Paul Gros, Éléments de langage. Cacophonie en Francophonie, Saint-Avertin, La boîte à bulles, 2022, 208 p.
De l’article Accrocher ses patins
De l’article Bar
De l’article Chiasmes
De l’article Départir
De l’article Dos d’âne
Dans le cadre du concours Délie ta langue ! du Bureau de valorisation de la langue française et de la Francophonie de l’Université de Montréal, l’Oreille tendue dit quelques mots de l’expression accrocher ses patins.
Le nouveau ministre de l’Éducation du Québec, Jean-François Roberge, a joué «au hockey jusqu’au niveau junior», déclare-t-il à la Presse+. Voilà probablement pourquoi il n’hésite pas à utiliser la langue de puck pour expliquer son refus de répondre à une question : «Je ne veux pas scorer dans mon but.» Il vaut mieux, en effet, éviter de faire à la place de vos adversaires ce qu’ils voudraient vous faire.
P.-S.—Cette translation de la langue du hockey vers la langue de la politique est fréquente. Pensons, par exemple, aux personnalités qui veulent «accrocher leurs patins politiques» ou à celles qui jouent «les coudes plutôt haut dans les coins de patinoire».
Référence
Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.