L’oreille tendue de… Pierre Nepveu

Pierre Nepveu, la Dureté des matières et de l’eau, 2015, couverture

«Tout cela rassemblé par le même impératif caniculaire et la hantise des poisons modernes qui font oublier la courbe du temps. On cherche raison dans les nouvelles télévisées, on rajeunit son angoisse dans les romans qui tendent l’oreille à l’époque. Les vies se brisent et se renouent. On ne part pas

Pierre Nepveu, la Dureté des matières et de l’eau, avec des photographies de Karine Prévost-Nepveu, Montréal, Éditions du Noroît, 2015, 107 p., p. 14.

 

 

L’oreille tendue de… Ingeborg Bachmann

Ingeborg Bachmann, Malina, 2008, couverture

«Cette musique, je l’ai souvent réentendue dans des improvisations ou des variations, mais jamais juste comme cette fois-là; un jour, par bribes dans une chambre voisine lors d’une discussion à plusieurs voix sur l’effondrement de la monarchie et l’avenir du socialisme, quelqu’un s’était mis à crier parce qu’on avait attaqué l’existentialisme ou le structuralisme, et j’ai tendu l’oreille pour capter une dernière mesure de cette musique déjà noyée dans les vociférations; j’étais privée de moi-même, moi qui ne voulais entendre qu’elle.»

Ingeborg Bachmann, Malina. Roman, Paris, Seuil, 2008, 288 p., p. 18-19. Traduction de Philippe Jaccottet et Claire de Oliveira. Édition originale : 1971.