La clinique des phrases (119)

La clinique des phrases, Charles Malo Melançon, logo, 2020

(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)

Soit la phrase suivante, en incipit d’un article publié dans la presse québécoise :

Il faudra abandonner le cliché d’une frilosité des Québécois à l’égard de la polémique.

Comme le savent ses fidèles bénéficiaires, l’Oreille tendue est souvent prosaïque. Devant pareil emploi du futur, elle se demande immédiatement «Quand ? À quel moment faudra-t-il abandonner ce cliché ?»

Le recours à ce temps verbal est évidemment rhétorique. La personne qui signe ce texte pense que le temps est venu, mais, par prudence (universitaire), elle feint d’hésiter, elle tergiverse, elle zigonne, au lieu d’affirmer.

Donc :

Il faut abandonner le cliché d’une frilosité des Québécois à l’égard de la polémique.

À votre service.

P.-S.—Quiconque fréquente les plumes universitaires le sait : ce faux futur leur procure une jouissance indicible.

P.-P.-S.—Oui, bien sûr, ce n’est pas la première plume timide que nous croisons en ces lieux. Il y en avait une pas plus tard que la semaine dernière.

Moustaches du jour

Montage de livres

Au rayon poils, nous avons déjà rangé la rosette, le monosourcil, la barbestache, la biscotte et la barbe des séries. (Ce n’est pas tout.)

Voici deux ajouts.

Parlant lèvre avec son fils cadet, l’Oreille tendue a récemment découvert l’existence de la pornstache. Mieux vaut tard que jamais.

Ce matin, sur Mastodon, ceci : «Nous avons un poste ouvert en histoire contemporaine à Versailles Saint-Quentin, XIXe-XXIe, avec une orientation histoire culturelle et environnementale. Le poste est réellement ouvert : pas de moustache, pas de personne attendue. N’hésitez pas à candidater !» Pas de moustache ? «Ce n’est pas un “poste à moustache”, profilé pour correspondre au profil de quelqu’un en particulier.»

L’Oreille se couchera moins niaiseuse.

Jour J

Patins accrochés

Depuis une minute, l’Oreille tendue est à la retraite de l’enseignement universitaire.

Qui dit retraite ne dit pas (toujours ou nécessairement) disparition. L’Oreille continuera à écrire, notamment ici, et à parler.

Mais cela sera après une pause, histoire de marquer le coup.

De retour dans quelques semaines.

Annonce de poste — Littérature française du XVIIIe siècle

Frontispice de l’Encyclopédie, 1772

Dans quelques jours, l’Oreille tendue prendra sa retraite de l’enseignement universitaire.

Histoire de la remplacer, le Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal ouvre un poste dans ce domaine.

Tous les renseignements se trouvent ici.

P.-S.—Il y a aussi un poste en littérature francophone des Caraïbes et un autre en langue et littérature latines.

Autopromotion 674

Benoît Melançon, la Vie et l’œuvre du professeur P., 2022, couverture

Vous cherchez quoi ajouter à vos bas de Noël ?

En avril 2022, l’Oreille tendue publiait une sotie, la Vie et l’œuvre du professeur P., À l’enseigne de l’Oreille tendue. Il s’agit d’une plaquette de 56 pages, de format 10,8 cm par 17,7 cm (4,5 po par 7 po). Le texte est bref : 3700 mots. Un second tirage vient d’en paraître.

Cet opuscule n’a pas été trop mal reçu; voyez ici.

Si vous souhaitez l’acheter (au Canada : 10 $; ailleurs : 15 $), c’est par .

Avis au Père Noël et à la Fée des étoiles.

P.-S.—Oui, ce Père Noël.