Chronique pédagogique du samedi après-midi

L’Oreille tendue étant professeure d’université, il lui arrive d’enseigner. À une époque, et pendant plusieurs années, ce fut souvent à des étudiants de première année (il en est question ici). Plus tard, et pendant plusieurs années, ce fut à tous les nouveaux doctorants de son département (Littératures de langue française).

Dans l’enseignement donné à ces doctorants, il était continuellement question de numérique, sous toutes sortes de formes. Cela lui est revenu à l’esprit tout à l’heure à la lecture de deux tweets d’Olivier Ritz :

Sur ces questions, l’Oreille a ses petites idées (et foucades). Elle les a souvent transmises à ses étudiants de doctorat, mais après avoir entendu ceux-ci. Explication.

À la deuxième séance du cours, les étudiants étaient tenus de présenter oralement leur environnement de travail (ordinateur, tablette), leur système d’exploitation et, surtout, leurs outils. La forme de cette présentation était libre. Il n’y avait que deux contraintes : la brièveté et la lecture d’un texte de François Bon, «et vous, votre Mac, il carbure à quoi ?», et des commentaires qui le suivent (cela donnait une assez bonne idée de la nature de ce qui était attendu).

L’exercice, du moins pour la professeure, marchait fort bien : tout le monde avait quelque chose à dire, les questions étaient nombreuses, de même que les comparaisons (pourquoi ceci au lieu de cela ?). Elle insistait sur l’absolue nécessité des logiciels de gestion bibliographique et des copies de sauvegarde; les étudiants répondaient Scrivener, LaTeX, Crisco, Diigo, Prezi, MindNote, MindMapper — outils dont l’Oreille n’aurait pas spontanément parlé. C’est également dans le cadre de ce travail collectif qu’elle a découvert que certains étudiants ont besoin, pour écrire, de logiciels qui les empêchent d’avoir accès à Internet (SelfControl) ou d’outils pour les obliger à pondre du texte (WriteOrDie).

Après la séance, la discussion pouvait continuer sur le blogue (privé, sous WordPress) du séminaire.

Si elle redonne un enseignement de cette nature, l’Oreille reprendra l’expérience : c’est utile et fascinant.

Autopromotion 269

Annales Jean-Jacques Rousseau, 52, couverture

En juin 2012, à l’invitation de son ami Michel Porret, l’Oreille tendue participait à Genève au colloque «Amis et ennemis de Jean-Jacques Rousseau : du XVIIIe siècle à aujourd’hui». (Ses notes de voyage sont ici.)

Les Actes du colloque viennent de paraître : Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, tome cinquante-deuxième, 2014 (2016), 369 p. ISBN : 978-2-600-04734-0; ISSN : 0259-6563. Publication de la librairie Droz.

Table des matières

«Introduction», p. 7-16. (Contient le «Discours de synthèse de M. Michel Porret, prononcé le samedi 16 juin 2012», p. 11-16.)

«Avis au lecteur», p. 17.

Crogiez Labarthe, Michèle, «Rousseau et Malesherbes. Une amitié à l’Antique», p. 23-36.

Leborgne, Érik, «Le portrait de Grimm en faux-ami. À la lumière des “Dialogues”», p. 37-50.

Paillard, Christophe, «Ami de Voltaire et Rousseau. Paul Moultou, compagnon de combat et collaborateur intellectuel», p. 51-70.

«Discussion. Contemporains de Rousseau», p. 71-77.

Kopanev, Nicolas A., «Rousseau et Marc-Michel Rey. Reflets pétersbourgeois», p. 79-87.

Dornier, Carole, «“Nous avons plus de goûts communs que je n’avois cru.” Rousseau et Duclos, philosophes dissidents», p. 89-109.

«Discussion», p. 111-115.

Gilli, Marita, «Georg Forster contre Rousseau. La sévère critique de l’âge d’or par un homme de science, voyageur autour du monde», p. 117-136.

Melançon, Benoît, «Secourir le philosophe. Ménilmontant, 24 octobre 1776», p. 137-154. https://doi.org/1866/28779

Mostefai, Ourida, «Füssli, juge de la conduite et des ouvrages de Rousseau», p. 155-166.

«Discussion. Contemporains de Rousseau», p. 167-174.

Trousson, Raymond, «François-Louis d’Escherny disciple de Jean-Jacques Rousseau», p. 175-184.

Breguet, Marie, «Roucher, dernier ami de Rousseau ?», p. 185-209.

Iverson, John R., «Les “Confessions” de Jean-Jacques Rousseau et “Les Confessions d’Emmanuel Figaro” (1786)», p. 211-225.

«Discussion. Contemporains de Rousseau», p. 227-236.

Védrine, Mireille, «Deux habitants des Charmettes défenseurs de Rousseau. George-Marie Raymond (1769-1839), Marius Mars-Vallett (1869-1957)», p. 237-248.

Bungener, Patrick, «La place de Rousseau dans la tradition botanique genevoise», p. 249-269.

Soëtard, Michel, «“Ne rencontrant que des adorateurs idolâtres, des interprètes imbéciles ou des antagonistes acharnés…”», p. 271-283.

«Discussion. Contemporains de Rousseau», p. 285-289.

Bernardi, Bruno, «Rousseau et le républicanisme. Bien entendu mal entendu», p. 291-309.

Lê Phong, Thuyêt, «Admirateurs de J.-J. Rousseau au Vietnam. Écrivains révolutionnaires du début du XXe siècle», p. 311-327.

Paulet-Grandguillot, Emmanuelle, «Rousseau, un adversaire politique respecté. Simonde de Simondi, Benjamin Constant et la souveraineté du peuple», p. 329-349.

«Discussion. Contemporains de Rousseau», p. 351-356.

«Chronique. Actualités et activités de la Société Jean-Jacques Rousseau», p. 357-366.

Autopromotion 268

Conférence sur Maurice Richard, affiche, novembre 2016

L’Oreille tendue s’en va voir ailleurs si elle y est. Elle en profitera pour causer à l’Université de Rouen.

«Le plus beau but de l’histoire du monde. Maurice Richard et la culture sportive au Québec», cours d’histoire, 15 novembre 2016, 14 h.

«Langue et littérature au Québec en 2016», cours sur les littératures des Amériques en français, 16 novembre 2016, 11 h.

«André Belleau et le cinéma», colloque Le créateur et son critique, 18 novembre 2016, 11 h 30.

L’imaginaire social en colloque

Les 14, 15 et 16 septembre 2017 se tiendra à Montréal, sous la direction d’Alex Gagnon et Sylvano Santini, un colloque intitulé Le concept d’«imaginaire social». Nouvelles avenues et nouveaux défis.

L’Oreille tendue se réjouit de faire partie de son comité scientifique.

L’appel de communications se trouve ici.

À qui la faute ?

À la radio de Radio-Canada, le 7 septembre, un professeur montréalais a parlé des «meilleures pratiques en matière de harcèlement» dans son école d’ingénieurs. Était-ce bien cela qu’il voulait dire ? Ne pensait-il pas plutôt aux meilleures pratiques en matière de prévention du harcèlement ? On l’espère.

P.-S. — Cela a rappelé à l’Oreille tendue une rumeur selon laquelle une grande université bilingue canadienne avait un jour pensé à créer le poste de responsable du harcèlement sexuel. Un seul responsable pour tout le harcèlement sexuel ?