Sur, pas dans

William S. Messier, le Miraculé, 2024, couverture

Soit les deux phrases suivantes, tirées du récit récent de William S. Messier, le Miraculé :

«Bernard a dit au moins quatre fois Checke la bass en jouant du drum de dash sur du Midnight Oil […]» (p. 17);

«Il n’a pas joué de drum de dash» (p. 73).

Entre ces deux phrases, ceci, qui les explique :

«je l’imagine jouer du drum sur le tableau de bord» (p. 38).

On l’aura compris : en matière de batterie («drum») automobile et de tableau de bord («dash»), il ne faut pas confondre fesser (taper) sur le dash et fesser dans le dash.

 

Référence

Messier, William S., le Miraculé. Récit, Montréal, Le Quartanier, série «QR», 187, 2024, 162 p.

Accouplements 16

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux textes d’horizons éloignés.)

Le samedi, tu vas au Musée d’art contemporain de Montréal pour l’exposition de Sophie Calle, «Pour la dernière et pour la première fois». Tu en profites pour visiter itou celle de Simon Starling, «Métamorphologie». Dans celle-ci tu vois, au mur, l’œuvre intitulée «Flaga 1972–2000» (2002) : il s’agit d’une voiture Fiat 126 rouge et blanche, mêlant pièces italiennes et pièces polonaises.

Simon Starling, «Flaga 1972–2000», 2002

Le dimanche matin, tu ouvres la Presse+ et tu tombes sur la photo suivante, de Karam Al-Masri, de l’Agence France-Presse, dont la légende est «Un jeune garçon passe devant une barricade de fortune faite d’épaves d’autobus à Alep, en Syrie» :

Alep, Syrie, 2015

Et tu te dis que les images du monde, de l’horizontalité à la verticalité, dialoguent parfois entre elles de façon inopinée.

Accouplements 03

Jean Larriaga, FIP et moi, 2014, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux textes d’horizons éloignés.)

Bishop, Ted, Riding with Rilke. Reflections on Motorcycles and Books, Toronto, Viking Canada, 2005, 255 p. Ill.

«Hsing had once caught me down on my knees taking a picture of the silver disk and gold caliper of my front brake. “I swear you love that bike more than me,” she said. “Oh no darling,” I said dusting off my pant legs, “It’s just, well, look at the way it glints in the sunshine”» (p. 127).

Larriaga, Jean, FIP et moi. Chroniques d’un écouteur, Paris, L’Harmattan, 2014, 102 p.

«Nez au carreau je ne fais absolument pas exprès de noter un, puis deux, puis dix, vingt, toute une gamme de pare-chocs aux formes aussi diverses et fignolées que mille et un cendriers. Je ne vois plus rien à l’infini que des pare-chocs qui m’encerclent à hauteur d’homme assis dans une Austin autant dire à ras du sol. J’ai envie de descendre en marche pour admirer le mien de plus près, sa forme ouvragée et son pouvoir rutilant…» (p. 14).

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté FIP et moi le 3 avril 2014.