Le zeugme (vénitien) du dimanche matin

Des papous dans la tête, logo

«J’aime manifester contre les grands navires avec des familles, des chiens, des bébés, des vieillards, des sandwichs, des pliants, des banderoles et un hélicoptère pour surveiller tout ça et des polémiques carabinées sur les carabiniers trop zélés.»

Dominique Muller, Des Papous dans la tête, spécial «Les Papous un pied dans la lagune», France Culture, 9 décembre 2012.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Les zeugmes du dimanche matin et de Jo Nesbø

Jo Nesbø, le Bonhomme de neige, 2008, couverture

«Harry s’installa au volant, dans le garage de l’Institut d’anatomie. Ferma la portière et les yeux, et essaya de penser de façon claire» (p. 530).

«Harry raccrocha et donna un tour de clé de contact tout en appelant Magnus Skarre de l’autre main. Skarre et le moteur répondirent presque simultanément» (p. 532).

Jo Nesbø, le Bonhomme de neige. Une enquête de l’inspecteur Harry Hole, Paris, Gallimard, coll. «Folio policier», 575, 2008, 583 p. Traduction d’Alex Fouillet. Édition originale : 2007.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Les zeugmes du dimanche matin et des Papous

Des papous dans la tête, logo

France Culture diffuse, le dimanche, une émission de «jeux littéraires», Des Papous dans la tête. (Merci encore une fois à l’inventeur du podcast, la baladodiffusion, ce bienfaiteur de l’humanité.)

Or les collaborateurs de l’émission raffolent des zeugmes. Cinq exemples, parmi tant d’autres.

«Jadis le maître se tenait sur une estrade d’où il dominait son sujet et ses élèves jusqu’au dernier rang» (11 novembre 2012).

«Baudelaire écrivait sur le haschich, Vialatte écrivait sur la montagne et Le Tellier écrit sur Mac» (9 septembre 2012).

«J’étais désolé, l’aire de repos l’était aussi» (5 août 2012).

«J’n’allais pas perdre mon sang-froid ni mon cap» (15 juillet 2012).

«Prenez du plaisir, et un pull» (1er juillet 2012).

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Les zeugmes du dimanche matin et de Jean Echenoz

Jean Echenoz, 14, 2012, couverture

«Ses projets : profiter du plein soleil d’août, prendre un peu d’exercice et l’air de la campagne, sans doute lire allongé dans l’herbe puisqu’il a fixé sur son engin, sous un sandow, un volume trop massif pour son porte-bagages en fil de fer» (p. 7).

«Charles n’avait pas l’air d’avoir plus envie de parler que dans le train ni que d’habitude […]» (p. 32).

«Une fois sorti de son coma puis de ce qui tenait lieu de bloc opératoire, les yeux ouverts mais fixés sur nulle part, il lui a juste semblé sans trop savoir pourquoi, vu ces rires, qu’il devait y avoir lieu de se réjouir» (p. 84-85).

Jean Echenoz, 14. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2012, 123 p.

 

[Complément du 5 décembre 2014]

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 5 décembre 2014.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)