«Je n’ai rien pu faire pour sauver
Les pommes de terre et la soirée»
(Bel Hubert, «Chantiers de cuisine»).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Je n’ai rien pu faire pour sauver
Les pommes de terre et la soirée»
(Bel Hubert, «Chantiers de cuisine»).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
L’invité de la semaine est Jean Echenoz, relayé par Emmanuel Bouchard (que remercie l’Oreille tendue).
«La jeune femme allait devant, Kastner suivait au jugé, trébuchant selon les accidents du sol, décontenancé par la nuit, le rut et le vin blanc» (p. 23).
«Assises par hasard l’une près de l’autre, elles avaient échangé des magazines, des cigarettes et des conseils de beauté […]» (p. 127).
«À cette heure-ci la clientèle était éparse, un barman épongeait le guéridon, attendait la commande et ressemblait à Georges Sanders» (p. 225).
«De retour chez lui, dans sa cuisine américaine, après un peu de viande froide et de journal télévisé, Salvador déplie, relit, développe rêveusement ses notes, s’exhorte à chasser Gloire de son esprit» (p. 240-241).
Jean Echenoz, les Grandes Blondes. Roman, Paris, Éditions de Minuit, coll. «Double», 34, 2006, 250 p. Édition originale : 1995.
P.-S. — Le troisième extrait est-il bien un zeugme ? Laissons Sébastien Bailly trancher.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Ce grain pas ordinaire s’est mis en effet à pousser, à grandir dans les airs et à vue d’œil, produisant un arbre gigantesque aux millions de feuilles […].»
Jocelyn Bérubé, Portraits en blues de travail, Montréal, Planète rebelle, coll. «Paroles», 2003, 94 p., p. 28. Préface de Jean-Marc Massie. Accompagné d’un cédérom.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Depuis le début de la campagne, Harper a joué au cricket, au hockey et avec mes nerfs» (@trudelpierre).
«J’ai besoin d’un câlin et de kleenex» (Mlle Aînée, chez @PimpetteDunoyer).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
Deux beaux cas de cacophonie aujourd’hui.
Le premier, chez la traductrice de Mary Pope Osborne : «Bondissant par-dessus les tuiles brisées qui encombrent la cour, ils se ruent vers la porte et jaillissent dans la rue» (p. 60). Ce «ruent» / «rue» fait ronron.
Le second, beaucoup plus ancien, et signalé récemment par Sébastien Bailly dans les Zeugmes au plat : «Je suis romaine, hélas ! puisque mon époux l’est» (Corneille, Horace, première version, acte I, scène 1). Selon Wikipédia, il s’agirait, dans ce cas, d’un kakemphaton.
Références
Bailly, Sébastien, les Zeugmes au plat. Éloge d’une tournure humoristique, Paris, Mille et une nuits, coll. «Mille et une nuits», 585, 2011, 107 p. Avant-propos de Hervé Le Tellier.
Pope Osborne, Mary, Panique à Pompéi, Paris, Bayard poche, coll. «La cabane magique», 8, 2009, 73 p. Traduction et adaptation de Marie-Hélène Delval. Illustration de Philippe Masson. Dixième édition. Édition originale : 1998.