Aide bibliographique demandée

Illustration tirée de Refrancison-nous, 1951, deuxième édition

Dans son prochain livre, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), l’Oreille tendue aimerait bien reproduire l’illustration ci-dessus.

Malheureusement, elle n’arrive pas à en trouver la source.

Gilles Pellerin la reproduit dans Récits d’une passion (1997, p. 110) et donne Refrancisons-nous (1951) comme source. Or l’Oreille a cet ouvrage dans sa bibliothèque et l’image ne s’y trouve pas.

Ça vous dit quelque chose ?

 

[Complément du 5 août 2015]

Mystère éclairci : en 1951, il y a eu deux éditions de Refrancisons-nous. La première — celle que possède l’Oreille — n’a qu’une illustration. La seconde, plusieurs. C’est elle que Gilles Pellerin a utilisée. L’illustration ci-dessus y est reproduite à la p. 14.

 

Références

J.-F., F. [Frère Jean-Ferdinand], Refrancisons-nous, s.l. [Montmorency, Québec ?], s.é., coll. «Nous», 1951, 142 p. Ill. Première édition.

J.-F., F. [Frère Jean-Ferdinand], Refrancisons-nous, s.l. [Montmorency, Québec ?], s.é., coll. «Nous», 1951, 143 p. Ill. Deuxième édition.

Pellerin, Gilles, Récits d’une passion. Florilège du français au Québec, Québec, L’instant même, 1997, 157 p. Ill.

Langue grand-maternelle

Jean-Claude Corbeil, l’Embarras des langues, 2007, couverture

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

L’Oreille tendue travaille à un nouveau livre. Ça s’appellera Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue) et ça devrait paraître en octobre chez son éditeur habituel, Del Busso éditeur.

Dans le premier texte, déjà partiellement paru ici, il y aura cette phrase :

On entend parfois telle chroniqueuse vanter la langue impeccable de sa mère ou de sa grand-mère, elle qui n’avait qu’une «cinquième année». Cela est peut-être vrai, mais, à l’oral, sauf pour des périodes récentes, c’est invérifiable et, dès lors, inutilisable dans une démonstration raisonnée.

L’Oreille n’est pas la seule à se méfier des grands-mères.

C’est aussi le cas de Jean-Marie Klinkenberg :

Il n’est pas jusqu’à la hideuse faute d’orthographe — celle que tout le monde fait, mais dont tout le monde se défend, par exemple en l’attribuant à ces brebis émissaires que sont les dactylos, ou en entretenant la croyance aux mythiques grands-mères à l’orthographe pure — qui n’y jaillisse sous le doigt et l’œil de Mireille, telle une sanie qui le promet à la mort la plus sale (p. 190-191)

et de Jean-Claude Corbeil :

Chacun répond à la question en se reportant à ses souvenirs, à la grand-mère qui écrivait sans faute bien qu’elle ait peu fréquenté l’école, ou au souvenir que l’on garde de la manière dont on nous enseignait l’orthographe et la grammaire à l’école (p. 344).

L’Oreille est en agréable compagnie.

P.-S. — Elle a déjà parlé de sa grand-mère, . Cela n’avait strictement rien à voir avec ce qui vient d’être dit.

 

[Complément du 29 juillet 2015]

Nouvel exemple, dans le plus récent livre de Jean-Marie Klinkenberg, la Langue dans la Cité (2015) : «nous en connaissons tous, de ces héroïques grands-mères qui, sans jamais avoir fait d’études poussées, avaient une orthographe irréprochable, alors qu’aujourd’hui…» (p. 158)

 

Références

Corbeil, Jean-Claude, l’Embarras des langues. Origine, conception et évolution de la politique linguistique québécoise, Montréal, Québec Amérique, coll. «Dossiers et documents», 2007, 548 p. Préface de Louise Beaudoin.

Klinkenberg, Jean-Marie, «Lecture», dans Jacques Godbout, D’amour, P.Q. suivi d’un dossier par Jean-Marie Klinkenberg, Paris, Seuil, coll. «Points», 1991, p. 159-195.

Klinkenberg, Jean-Marie, la Langue dans la Cité. Vivre et penser l’équité culturelle, Bruxelles, Les Impressions nouvelles, 2015, 313 p. Préface de Bernard Cerquiglini.

L’art du sous-titrage

Les personnages principaux de la série télévisée True Detective, Rustin «Rust» Cohle (Matthew McConaughey) et Martin «Marty» Hart (Woody Harrelson), passent beaucoup de temps sur la route. Il leur arrive d’avoir à se soulager en pleine nature. C’est par exemple le cas dans le troisième épisode de la première série, «The Locked Room».

Cette activité libératrice a une dimension sonore, mais seulement une fois terminée. On le découvre si on suit l’émission avec les sous-titres.

«The Locked Room», True Detective, 2014, sous-titre

Ce «zip» ne renvoie pas à la chose fermeture éclair, mais au son qu’elle devrait produire. L’œil remplace alors l’oreille (insuffisamment) tendue.