Les protes du paradis

Elle meurt. Sa notice nécrologique paraît dans le Devoir des 20-21 octobre 2012 : elle «est décédée chez elle entourée de plusieurs de ses porches» (p. C11). Voilà une mort bien architecturale.

 

[Complément du 23 octobre 2012]

Coquille corrigée le 22 octobre : les «porches» étaient des «proches» (p. B6).

(Triple) Autopromotion 046

Wikipédia, logo, 9 juin 2021

L’Oreille tendue écrit. Il lui arrive aussi de parler. Des preuves ?

Le 26 octobre, à Montréal, elle livrera ses «Confessions d’un optimiste (numérique)» à l’invitation de l’Académie des lettres du Québec. Information ici (en PDF).

Dans le cadre des Belles soirées de l’Université de Montréal, elle prononcera, le 29 octobre, à Laval, une conférence intitulée «Diderot : de l’Encyclopédie à Wikipédia». Renseignements .

Bienvenue à tous.

P.-S. — Une liste plus complète des activités publiques de l’Oreille se trouve sur son site professionnel.

Une semaine dans les médias et dans les mots

13 octobre

Non seulement épique est en train de passer dans le langage quotidien, mais ce mot désignerait une génération au complet.

«La génération Y (gén. épique) aide beaucoup la névrose de la génération X, pas capable de se révolter. (N. Lévesque) @plusonlit #notabene» (@Ed_Notabene).

On le sait : l’urbain, c’est bien. Y compris dans la cuisine.

«Fabbrica propose une cuisine plutôt sage dans le registre patrimonial italo-urbain» (la Presse, 13 octobre 2012, cahier Gourmand, p. 8).

14 octobre

À nouvelles réalités, mots nouveaux.

«Se nourrir dans les poubelles. Savoureux portrait du déchétarien Tristram Stuart | L’homme qui n’a rien à gâcher http://www.lemonde.fr/style/article/2012/10/12/l-homme-qui-n-a-rien-a-gacher_1773650_1575563.html» (@NieDesrochers).

La typographie s’enseigne désormais en chantant.

«RT @Christianrit: Voici Alinéa, ma chanson éducative sur la structure du paragraphe. http://youtu.be/5uIfoRnlRko #redaction» (@JoseeMarcotte).

15 octobre

Dans un département d’études littéraires, les cafetières choisissent leurs mots avec soin.

Nespresso et prosopopée

Nouvel exemple de la loi du «Tout et son contraire» : pourquoi n’annonce-t-on jamais que l’on a «posé les bases» d’un «partenariat déstructurant» ?

«L’Université de Nantes et l’Université Laval posent les bases d’un partenariat structurant sur le numérique : http ://www.univ-nantes.fr/1350285498227/0/fiche___actualite/&RH=INSTITUTIONNEL_FR» (@GIENS09).

16 octobre

Même une construction peut être «prise en otage».

«La construction d’un pièce-maîtresse du World Trade Center “prise en otage” par une entreprise de Terrebonne: http://natpo.st/SYUDKd» (@rdimatin).

On connaissait le suicide numérique et l’angoisse fiscale. On fait dorénavant dans…

«Le suicide fiscal… http://blogs.lexpress.fr/attali/2012/10/15/le-suicide-fiscal/» (@jattali).

17 octobre

Doug Saunders a publié Arrival City en 2010. De quoi s’agit-il ?

«un polaroïd des slums, bidonvilles, favelas, banlieues et autres cités où transitent les nouveaux arrivants en provenance des campagnes de la Chine, de l’Inde, du Bangladesh, du Brésil…» (la Presse, 17 octobre 2012, cahier Arts, p. 6)

18 octobre

Il existe des phrases parfaitement logiques, qui étonnent néanmoins.

«La croissance de la Chine poursuit son ralentissement http://bit.ly/WDu5ns» (@rdimatin).

Une croissance qui cesse de croître, est-ce encore de la croissance ?

18-19 octobre

À Montréal, la Commission d’enquête sur l’industrie de la construction, dite Commission Charbonneau, vient de révéler l’existence du «cartel des égouts» (la Presse, 19 octobre 2012, p. A1). Gilles Surprenant, un ingénieur maintenant à la retraite, y reconnaît avoir reçu des «redevances» du temps où il était associé à l’octroi de contrats publics. En clair, mais en moins moderne : des pots-de-vin. (Au Canada, il existe une taxe sur les produits et services, la TPS. Dans l’industrie de la construction montréalaise, il y avait aussi un Monsieur TPS : il touchait la Taxe pour Surprenant.)

Tous les patins ne sont pas sur la glace

On peut, au Québec, être vite sur ses patins, mais il est rare qu’on y en roule.

Le «baiser langue en bouche» dont parle le Petit Robert (édition numérique de 2010) à l’article «patin» y est le plus souvent un french, ce mot venu du French kiss de la langue de Shakespeare, d’où le verbe frencher.

Deux exemples récents, lus sur Twitter.

«TOÉ TOUTE EN MAJUSCULES / via @lesFourchettes “pu de langue pour te frencher dude” http://www.lesfourchettes.net/toe-toute-en-majuscules» (@francisroyo).

«Et je le frencherais MT @OursAvecNous L’hilarante personne qui fait photoreportages de célébrités G&M s’attaque à #GGI http://t.co/3gghcdmq» (@PimpetteDunoyer).

Un exemple familial.

«—Ton frère est où ?

—Il frenche sa blonde.»

Un dernier exemple, publicitaire (le Devoir, 17 octobre 2012, p. B9).

Campagne de publicité de CIBL

Note grammaticale : on peut frencher l’autre ou se faire frencher; on peut aussi se frencher l’un l’autre.

 

[Complément du 21 octobre 2012]

Selon des sources filiales (parfois) sûres, l’activité consistant à se frencher serait du frenchage.