Citation épistolaire du jour

Laurent Mauvignier, Autour du monde, 2014, couverture

«Pour l’instant, il entre dans le bureau de poste de la rue du Louvre, il imagine les lettres et les colis par milliers, les gens qui circulent au même moment partout dans le monde. Il imagine les montagnes de sacs postaux et il pense à tous ces mots, par millions, qui s’écrivent, se lisent, se froissent, s’oublient, s’ignorent, et à tous ces gens qui se frôlent et ne se rencontreront jamais.»

Laurent Mauvignier, Autour du monde. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2014, 371 p., excipit.

Quelques mots pour la coupe Vanier

Carabins conte Marauders

«Si l’Italie est une botte, vous verrez que l’île de Montréal ressemble étonnamment à une chaussette. Ou à son contenu, à un pied […]. L’île Jésus épouse l’intérieur du pied comme un ballon de football américain que le pied serait en train de botter vers la baie d’Hudson.»
François Hébert, Montréal

Demain se déroule le championnat canadien de football universitaire, la coupe Vanier (où l’on souhaite bien sûr la victoire des Carabins de l’Université de Montréal). Toujours à l’écoute de ses bénéficiaires, l’Oreille tendue en profite pour proposer quelques mots de la langue du ballon ovale.

Presque chaque séquence de jeu est marquée initialement par le même geste : il faut lever le ballon. C’est à cela que se consacre le joueur de centre, communément appelé, du moins dans les cours d’école, la poule. Il passe le ballon entre ses jambes pour le remettre à son quart-arrière ou à un botteur.

L’équipe qui se défend — la défensive, affectueusement appelée diffensse ou, mieux encore, la (big) di — fonce sur ce quart-arrière, en essayant d’écarter les joueurs adverses sur son passage : cela s’appelle créer de la pénétration. Comment se prémunir contre cette volonté du front défensif ? En scellant le périmètre qui entoure(rait) le quart-arrière. Il faut faire vite : les joueurs de la défensive sont là pour arrêter la progression de ceux de l’autre bord, pour les empêcher de faire avancer le ballon. Au besoin, ils n’hésiteront pas à blitzer (foncer à plusieurs sur le quart).

En revanche, l’équipe qui attaque — l’offensive ou, à l’anglaise, l’offensse — cherche à créer de la séparation : plus ses joueurs seront isolés, mieux ce sera(it). Tout dépend du plan de match qu’elle aura élaboré durant le caucus. Le front offensif est évidemment un rouage capital de ces stratégies.

L’équipe à l’attaque peut gagner du terrain par la voie des airs. Avant de courir avec le ballon, le receveur doit s’assurer de sécuriser sa passe; cela exige de bonnes mains. Tous vous le diront : les meilleurs receveurs sont ceux qui accumulent des verges après l’attrapé. (On notera au passage que les passes longues sont des bombes et que, parmi les courtes, il y des passes voilées. Voilà le jeu aérien.) Une passe à la spirale parfaite est un cigare.

L’offensive peut aussi gagner du terrain au sol. Dans cette phase du jeu, il faut pratiquer des ouvertures pour le porteur de ballon, lui ouvrir des brèches, histoire qu’il s’y engouffre, voire des autoroutes ou des boulevards (le mot est fréquent au soccer, mais rare au football). Sans corridor de course, même les plus belles feintes du monde sont inutiles. Il faut donc gagner la bataille des tranchées.

Quand l’offensive n’a que quelques pouces à gagner — on parle moins volontiers de centimètres —, elle envoie sur le terrain ses plus gros joueurs — elle amène du bœuf de substitution, bref. Ceux-là poussent, histoire que le quart-arrière réussisse sa faufilade et qu’on puisse déplacer les chaîneurs, ceux qui s’assurent que les dix verges nécessaires au premier essai ont bel et bien été parcourues ou franchies.

On ne confondra pas la faufilade avec la dérobade : cette dernière est réservée aux quarts mobiles, ceux qui n’ont pas peur de sortir de leur pochette (protectrice).

Que l’on cueille le ballon ou qu’on le porte, il est de bon ton de tourner le coin (aller droit devant quand on veut nous en empêcher après avoir couru parallèlement à la ligne de mêlée, aller finalement droit devant vers la zone des buts) ou de briser les plaqués (continuer quand on veut nous arrêter). C’est le signe qu’on est le plus fort.

La bataille du positionnement sur le terrain est cruciale au football. Quand une équipe est refoulée dans son territoire, elle a un long terrain à parcourir. Au contraire, plus elle se rapproche de la zone des buts de l’autre équipe, plus le terrain est court. Il n’est jamais aussi court que dans la zone payante, la red zone, entre la ligne de 20 verges et la zone des buts. C’est pourquoi il est inadmissible de ne pas marquer quand on pénètre cette zone. Pas question de laisser des points sur le terrain.

Le temps de possession du ballon est au moins aussi important que le positionnement. Comme l’écrivait Daniel Lemay en 2006, «si les autres n’ont pas l’objet, ils ne peuvent pas compter» (Montréal football, p. 190). Il faut le garder pour soi.

Au hockey, quand un arbitre veut signaler une infraction, il siffle. Au football, il jette son mouchoir sur le terrain. Quand plusieurs arbitres le jettent en même temps, on peut parler de festival du mouchoir.

Il n’est pas sûr que la langue de foot soit aussi riche que la langue de puck. Ce n’est pas une raison pour la négliger.

 

[Complément du 6 février 2016, veille du 50e Super Bowl]

Un joueur qui reçoit un botté (d’envoi, de dégagement) peut essayer de faire un retour (de botté). Il peut aussi considérer que c’est trop dangereux; il demande alors l’immunité.

Qu’arrive-t-il au joueur qui se fait plaquer ? On lui souhaite de briser le plaqué ou de l’absorber et, s’il a le ballon, de ne pas être victime d’un échappé, surtout si celui-ci est recouvré par les adversaires (tout le monde abhorre les revirements).

Votre coéquipier n’est pas à sa place ? C’est une erreur d’assignation.

 

[Complément du 10 septembre 2016]

Le fils cadet de l’Oreille tendue commence sa carrière de footballeur aujourd’hui. Quelques ajouts à ce bref vocabulaire du football sont peut-être utiles.

Fils cadet est secondeur; il joue donc à la défensive. Il doit contrôler la ligne d’engagement quand c’est nécessaire, s’assurer de ses couvertures, surveiller adéquatement l’entrezone, voire, dans le meilleur des mondes possibles, forcer une interception ou un échappé.

Pas question pour lui de permettre un festival offensif. Si l’autre équipe est en situation de court gain, s’il lui faut gagner des poussières, son rôle est de la stopper et de mettre fin à la série offensive.

S’il fait tout cela, la journée sera bonne. Sinon, elle le sera aussi, mais autrement.

 

[Complément du 23 novembre 2019]

Le but du jeu est de gagner. Pour cela, il vaut mieux marquer des touchés (on dit aussi majeurs) que de se contenter de placements. Les premiers, avant d’être convertis, valent six points; les seconds, trois. Quand un botteur s’illustre, les points viennent de son pied. Deux choses sont sûres : il faut toujours concrétiser quand l’occasion se présente et il faut éviter comme la peste les pertes de possession (ce sont des revirements qui peuvent faire mal).

On peut s’inscrire au tableau de loin ou de près; dans ce dernier cas, on se trouve à la porte des buts. Pour y parvenir, on s’appuie sur des concepts de jeu; ce sont eux qui expriment la philosophie d’un entraîneur. Les bonnes équipes savent distribuer le ballon à l’ensemble de leur brigade offensive. Dans tous les cas, une bonne production en premier essai est recommandée; après, il n’en reste que deux. (C’est simple, on a trois essais pour obtenir le premier essai ou premier jeu.)

On l’a vu, pour marquer, on peut s’appuyer sur l’attaque aérienne ou sur l’attaque terrestre. Quand une passe du quart-arrière tombe entre de mauvaises mains, c’est une interception, voire un larcin. Une passe rabattue, c’est pas mal, mais c’est moins bien.

Le jeu de passe suppose la coïncidence de deux doigtés, celui du passeur comme celui du receveur. Celui-ci a intérêt à savoir sauter : les attrapés contestés tournent généralement à l’avantage de celui qui se propulse au plus haut point. Quand le premier receveur est couvert, le quart doit se tourner vers son dépanneur; il ne devait pas être visé, mais il l’est. Un receveur qui entend des pas, qui se met à courir avant d’avoir attrapé le ballon, n’aide pas son équipe.

Une bonne défensive sait maîtriser ses angles de poursuite. Cela peut lui permettre, par exemple, d’accueillir le porteur de ballon dans le champ arrière, avant qu’il ne traverse la ligne de mêlée. Ses joueurs savent synchroniser leur plaqué (pour ne pas passer dans le beurre), exercer de la pression et refermer les ouvertures. Quand un quart n’a aucun receveur ouvert et qu’il n’arrive pas à connecter avec un de ses joueurs, cela s’appelle un sac de couverture; c’est qu’elle est particulièrement étanche.

Le football est un sport dur. Il faut dès lors apprendre à composer avec les blessures.

Cet après-midi, les Carabins de l’Université de Montréal affrontent les Dinos de l’Université de Calgary pour le championnat canadien. Ça ne devrait pas être facile pour eux : il y a pas mal de bœuf de l’Ouest chez leurs adversaires. On leur souhaite néanmoins la victoire.

 

[Complément du 7 février 2021]

C’est jour de Super Bowl. Allons-y de quelques ajouts.

Ni musicale, ni architecturale, ni obstétricale, la portée est le fait de courir avec le ballon. Le porteur qui veut travailler en puissance a avantage à baisser l’épaule; une seule semble d’ailleurs suffire. Il peut courir derrière ses bloqueurs, que ceux-ci décrochent ou pas (de leur position initiale); ça dépend de sa vision du jeu. Une excellente feinte de sa part a pour conséquence que l’adversaire se fait casser les chevilles. Qu’on se rassure : c’est une métaphore. S’il est puissant, il pourra avoir recours à la technique du bras tendu (stiff arm). L’important pour son équipe est d’établir l’attaque au sol.

À ce sujet, d’ailleurs, attention : un quart-arrière mobile peut te faire mal avec ses jambes; soit il sera sorti de sa pochette et il aura couru; soit il aura réussi à étirer le jeugagner du temps). S’il décide de rester dans sa pochette, s’il refuse d’y grimper (de s’avancer), il cherchera d’abord à aller chercher de l’information, histoire de repérer les confrontations avantageuse. Où ira-t-il ? Dans les zones courtes ? Dans les zones intermédiaires ? Dans les zones profondes ? Que visera-t-il quand il lancera le ballon ? L’épaule extérieure; l’intérieure l’exposerait trop à être intercepté. Exigera-t-il un tracé en boucle ? Une chose est sûre : il lui faut gagner une bonne portion / un bon morceau de terrain. Pour cela, il compte sur les passes payantes, qui ne sont pas toujours des touchés. Cela l’oblige à tenir compte du nombre de joueurs qui se tiennent dans la boîte défensive.

Le receveur qui gagne ses batailles le fait parfois en grimpant l’échelle : il saute plus haut que le joueur défensif qui le couvre. Il peut arriver qu’il soit couvert par deux joueurs (couverture double), voire trois (couverture triple).

Les entraîneurs essaient de prévoir leurs actions quelques jeux à l’avance. Quand ils sont trop prévisibles, c’est comme si leurs adversaires leur avaient volé une page de leur livre de jeux. Certains sont passés maîtres dans l’art d’écouler le temps / le cadran. C’est stratégiquement bien vu — et généralement ennuyeux pour les spectateurs, à l’exception des puristes. Qu’on se le dise : il n’est rien de plus long, sportivement parlant, que les deux dernières minutes d’un match de football (sauf peut-être un match de cricket, et encore).

Que font les arbitres ? Ils décernent des pénalités en jetant leur mouchoir. Dans certains cas — comme en latin —, il vaut mieux décliner (les refuser) ces infractions. Dans d’autres, il faut répéter l’essai.

P.-S.—Oui, ce complément, comme ce qui précède, doit beaucoup à Pierre Vercheval, l’analyste du Réseau des sports. Merci à lui.

 

[Complément du 12 février 2023]

Le Super Bowl LVII ? C’est ce soir. Que peut-on ajouter à la liste ci-dessus ? (Le raffut ? C’est déjà ici.)

Des porteurs de ballon et des receveurs, quand on leur confie le ballon, on espère de bonnes récoltes ou des longs jeux, pas qu’ils soient rabattus au sol. Pour tromper l’adversaire, la passe piège est toujours la bienvenue.

On a vu les zones courtes, intermédiaires, profondes, payantes, de même que l’entrezone, là où la couverture est moins étanche, voire carrément inexistante. Un coordonnateur offensif peut aussi essayer d’inonder une zone, histoire de donner du mal à son adversaire, le coordonnateur défensif. La pochette est la zone de protection de l’offensive; il est bon de savoir y manœuvrer.

L’attaque et la défense sont évidemment importantes, mais il faut pas sous-estimer le rôle des unités spéciales (les unités, pour les intimes), particulièrement au moment des bottés (d’envoi — y compris les bottés courts —, de placement, de converti).

La gestion des temps d’arrêt est un art. Pour une équipe qui n’en possède plus, il reste une solution de dernier recours : planter le ballon (to spike the ball). Cela arrête le cadran, mais fait perdre un jeu.

Une équipe qui tire largement de l’arrière et qui se met à marquer des points dans une défaite assurée ne fait qu’engranger des calories vides. Espérons que cela n’arrive pas ce soir.

Quand il reste peu de temps au cadran, l’équipe qui mène et qui a le ballon n’a pas intérêt à tenter des jeux : son quart-arrière peut se contenter de mettre le genou à terre. La génuflexion permet, en effet, de laisser s’écouler les secondes. C’est une façon comme une autre de gérer le cadran ou l’horloge.

 

Références

Hébert, François, Montréal, Seyssel, Champ vallon, coll. «Des villes», 24, 1989, 103 p.

Lemay, Daniel, Montréal football. Un siècle et des poussières…, Montréal, Éditions La Presse, 2006, 240 p. Ill.

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

Dans pas long, comme

Sandra Gordon, les Corpuscules de Krause, 2010, couverture

Cela est imminent : tout à l’heure.

Au Québec, on entend aussi une version comprimée de l’expression. Mais comment l’écrire ?

Léandre Bergeron, en 1980, propose «T’à l’heure» (p. 478).

Sandra Gordon (2010, p. 43) et Alice Michaud-Lapointe (2014, p. 147) optent pour «talheure».

Martin Winckler laisse tomber l’allusion graphique au temps : «talleur» (2011, p. 31).

Si peu d’heures (c’est le cas de le dire), tant de questions.

P.-S. — T’à l’heure / talheure / talleur s’emploie le plus souvent pour un avenir proche. Il arrive aussi qu’il désigne un futur plus éloigné et généralement connoté négativement : ce que tu fais n’a peut-être pas de conséquences immédiates, mais attention t’à l’heure / talheure / talleur.

P.-P.-S. — Dans pas long ? Ici.

 

[Complément du 16 mars 2016]

Erika Soucy, dans les Murailles, retient «t’à l’heure» (2016, p. 145).

 

[Complément du 27 août 2016]

Variante graphique, repérée sur Twitter.

 

[Complément du 10 novembre 2016]

Pour Michel Tremblay aussi, en 2007, c’est «t’à l’heure» (p. 44).

 

[Complément du 18 août 2022]

Taleur, sans double l, est aussi attesté : «Attache-toé après de quoi de solide, mon Laganière, tu vas décoller taleur» (la Bête creuse, p. 366).

 

Références

Bergeron, Léandre, Dictionnaire de la langue québécoise, Montréal, VLB éditeur, 1980, 574 p.

Bernard, Christophe, la Bête creuse. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 14, 2017, 716 p.

Gordon, Sandra, les Corpuscules de Krause. Roman, Montréal, Leméac, 2010, 237 p.

Michaud-Lapointe, Alice, Titre de transport, Montréal, Héliotrope, série «K», 2014, 206 p.

Soucy, Erika, les Murailles, Montréal, VLB éditeur, 2016, 150 p.

Tremblay, Michel, Albertine, en cinq temps, Montréal et Arles, Leméac et Actes Sud, coll. «Papiers», 2007, 61 p. Édition originale : 1984.

Winckler, Martin, les Invisibles, Paris, Fleuve noir, 2011, 277 p.

Gilles Tremblay (1938-2014)

Arsène et Girerd, On a volé la coupe Stanley, 1975, p. 39

Gilles Tremblay est mort ce matin. Après avoir été ailier gauche pour les Canadiens de Montréal — c’est du hockey — de 1960 à 1969, il a été commentateur des matchs de l’équipe à la télévision de Radio-Canada de 1971 à 1999. Il a donc été un des premiers joueurnalistes de l’histoire de ce sport.

Contrairement à son coéquipier Jean Béliveau, il n’apparaît que dans peu d’œuvres artistiques. Il fait une courte apparition dans la pièce de théâtre la Coupe Stainless de Jean Barbeau (1974) et dans la bande dessinée d’Arsène et Girerd On a volé la coupe Stanley (1975, p. 39; voir ci-dessus), et son nom est mentionné à plusieurs reprises dans Des histoires d’hiver avec encore plus de rues, d’écoles et de hockey de Marc Robitaille (2013).

À la télévision, il a notamment travaillé avec Richard Garneau et René Lecavalier. Il a manifestement servi de modèle au personnage de Granger dans un roman du premier, Train de nuit pour la gloire ou 45 jours à la conquête de la coupe Stanley (1995). François Hébert l’a uni indissociablement au second, lui qui écoutait «religieusement les commentaires de ces fins exégètes que sont René Lecavalier et Gilles Tremblay, qui me font un peu penser, toutes proportions gardées, à Don Quichotte et Sancho Pança» (1996, p. 212).

Gilles Tremblay a cependant eu droit à sa biographie, signée par Guy Robillard (2008).

P.-S. — On signalera aussi, pour mémoire, les attaques de Michel-Wilbrod Bujold contre les Tremblay — Gilles, Mario, Réjean — à la fin de ses Hockeyeurs assassinés (1997, p. 131-135).

 

[Complément du 30 novembre 2014]

La culture télévisuelle de l’Oreille tendue laisse parfois à désirer. Un lecteur qui en a une meilleure lui fournit l’information suivante :

Le personnage de Gilles Tremblay apparaissait dans les sketchs de Rock et belles oreilles aux côtés de René Lecavalier, joué brillamment par André Ducharme. «Gilles» ne disait jamais un mot… Au début, le «rôle» était tenu par Sylvain Ménard, le directeur technique de RBO; ensuite on l’a remplacé par un mannequin, muet lui aussi.

Merci.

 

[Complément du 10 mai 2018]

Sur son blogue, le Machin à écrire, Nicolas Guay a une très belle série de souvenirs, sous le titre «Passé simple». Voici le 35e texte, «Papa» :

Papa qui porte des favoris. Papa qui me précède dans les pistes de ski de fond du parc des Salines. Papa qui dit : « T’es bin sarfe » pour me taquiner. Papa parti travailler. Papa qui m’envoie en pénitence dans ma chambre. Le son matinal du rasoir électrique de papa alors que je suis encore couché. Papa qui me coupe les cheveux. Papa qui simonize la voiture. Papa qui commente à voix haute les nouvelles à la télé. Papa, ailleurs dans la maison pendant que je fais des dessins dans ma chambre. Papa qui taille les haies avec de grands ciseaux. Papa qui se moque des mimiques et du parler de Gilles Tremblay à la Soirée du hockey.

 

Références

Arsène et Girerd, les Enquêtes de Berri et Demontigny. On a volé la coupe Stanley, Montréal, Éditions Mirabel, 1975, 48 p. Bande dessinée. Premier et unique épisode des «Enquêtes de Berri et Demontigny». Texte : Arsène. Dessin : Girerd.

Barbeau, Jean, la Coupe Stainless, dans la Coupe Stainless. Solange, Montréal, Leméac, coll. «Répertoire québécois», 47-48, 1974, p. 7-89.

Bujold, Michel-Wilbrod, les Hockeyeurs assassinés. Essai sur l’histoire du hockey 1870-2002, Montréal, Guérin, 1997, vi/150 p. Ill.

Garneau, Richard, Train de nuit pour la gloire ou 45 jours à la conquête de la coupe Stanley. Roman, Montréal, Stanké, 1995, 239 p.

Hébert, François, «La Bible de Thurso», Liberté, 152 (26, 2), avril 1984, p. 14-23. Repris dans Jean-Pierre Augustin et Claude Sorbets (édit.), la Culture du sport au Québec, Talence, Éditions de la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine et Centre d’études canadiennes, coll. «Publications de la MSHA», 220, 1996, p. 207-213. https://id.erudit.org/iderudit/30741ac

Robillard, Guy, Gilles Tremblay. 40 ans avec le Canadien, Montréal, Éditions Au carré, 2008, 239 p. Ill. Préfaces de Jean Béliveau et Réjean Tremblay.

Robitaille, Marc, Des histoires d’hiver avec encore plus de rues, d’écoles et de hockey. Roman, Montréal, VLB éditeur, 2013, 180 p. Ill.

Autopromotion 147

Jean-Pierre Minaudier, Poésie du gérondif, 2014, couverture

Le 10 novembre dernier, l’Oreille tendue chantait les louanges de Poésie du gérondif de Jean-Pierre Minaudier (2014).

Elle fera la même chose cet après-midi à 13 h (rediffusion à 20 h) au micro de Marie-Louise Arsenault à l’émission Plus on de fous, plus on lit ! de la radio de Radio-Canada.

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien — qui contient de l’inca, de l’italien et une traduction du motuna — ici.

 

Référence

Minaudier, Jean-Pierre, Poésie du gérondif. Vagabondages linguistiques d’un passionné de peuples et de mots, Le Rayol Canadel, Le Tripode, 2014, 157 p. Ill.