L’oreille tendue de… Arnaldur Indridason

Arnaldur Indridason, le Mur des silences, 2022, couverture

«Cherchant à nouveau à distinguer la respiration de Stan à ses côtés, elle se redressa dans le lit et comprit aussitôt pourquoi elle ne l’entendait pas. Il n’était plus là. Il avait dû se lever. Elle attendit quelques instants, l’oreille tendue, puis sortit du lit, alluma la lampe du couloir et descendit l’escalier à pas de loup en appelant le nom de Stan à plusieurs reprises à voix basse pour ne pas réveiller leur fille. Son mari ne répondait pas.»

Arnaldur Indridason, le Mur des silences, Paris, Métailié, coll. «Métailié noir», 2022, 332 p., p. 50. Édition originale : 2020. Traduction d’Éric Boury.

Autopromotion 784

«Architecture et parties qui en dépendent. Première partie», premier volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1762, planche XII

La 626e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.

La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 73 600 titres.

À partir de cette page, on peut interroger l’ensemble des livraisons grâce à un rudimentaire moteur de recherche et soumettre soi-même des titres pour qu’ils soient inclus dans la bibliographie.

Illustration : «Architecture et parties qui en dépendent. Première partie», premier volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1762, planche XII

Sans issue

«Sa majesté la langue française», Refrancisons-nous, 1951, 2e éd.

Soit la phrase suivante, dans la Presse+ du 13 septembre 2024 : «Les trois Québécois arrêtés de façon spectaculaire, au Pérou, en février 2023, ont été piégés de tous bords tous côtés, révèlent des documents judiciaires récemment rendus publics et obtenus par La Presse.»

«De tous bords tous côtés», donc. Explication du Wiktionnaire : «Dans toutes les directions, ou de partout.»

Synonyme, en quelque approximative sorte : tout partout.

À votre service.

 

Illustration : F. J.-F. [Frère Jean-Ferdinand], Refrancisons-nous, s.l. [Montmorency, Québec ?], s.é., coll. «Nous», 1951, 143 p., p. 14. Deuxième édition.

Vaste question

L’Oreille n’est guère philosophe. Elle ne se pose que très peu de questions existentielles, voire pas du tout. Cela ne l’empêche d’être tendue, à l’occasion, quand d’autres personnes s’interrogent sur le sens du monde. C’est ce qui explique l’existence de quelques brèves notes, qu’elle vient de retrouver, sur le concept de réalité. Les voici.

Terme de marine. Robert est ancré dans la réalité.

Terme d’électricité. Céline est déconnectée de la réalité.

Terme médiatique. «Réalité extrême» (le Devoir, 4 juin 2007, p. B7)

Terme de cinéma. «Rappelez-vous, c’est celui [Jacob Tierney] qui a chiqué de la guenille fléchée au printemps en disant que le cinéma québécois devrait s’efforcer de refléter un peu plus la réalité moderne et plurielle de Montréal» (la Presse, 4 janvier 2001, p. A7).

Nous ne sommes guère plus avancés que nous ne l’étions.

P.-S.—Quelques-unes de ces notes ont paru dans le Dictionnaire québécois instantané en 2004.

 

Référence

Melançon, Benoît, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, Montréal, Fides, 2004 (deuxième édition, revue, corrigée et full upgradée), 234 p. Illustrations de Philippe Beha. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2019, 234 p.

Benoît Melançon, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, 2019, couverture