Autopromotion 820

«Architecture et parties qui en dépendent. Coupe des pierres», premier volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1762, planche II

La 651e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.

La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 76 200 titres.

À partir de cette page, on peut interroger l’ensemble des livraisons grâce à un rudimentaire moteur de recherche et soumettre soi-même des titres pour qu’ils soient inclus dans la bibliographie.

Illustration : «Architecture et parties qui en dépendent. Coupe des pierres», premier volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1762, planche II

Curiosités voltairiennes (et trudeauesques)

Photo de Justin Trudeau, mars 2025

À la fin de son mandat comme premier ministre du pays, Justin Trudeau a prononcé un discours sur la guerre commerciale lancée par les États-Unis contre le Canada. Extrait :

C’est le moment de redoubler d’efforts, de se tenir debout pour notre pays, de faire tout ce qu’on peut pour choisir le Canada, pour défendre le Canada. On va passer ensemble à travers les moments difficiles. Mais après vous avoir vus aller dans les dernières semaines, j’ai jamais été aussi optimiste quant au futur de notre beau pays, malgré tous les défis qu’on va être en train de vivre ensemble. Le Canada reste le meilleur pays sur Terre. On a tellement de raisons d’être fiers de notre chez nous, de ces quelques arpents de neige. Mais, surtout, je suis fier de notre capacité de nous serrer les coudes quand vient le temps. Les Canadiens ont de différentes origines, de différentes langues, différentes croyances, mais quand vient le temps de défendre notre pays, on le fait d’une seule voix, main dans la main. — À travers vents et marées, les Canadiens peuvent toujours compter les uns sur les autres.

Voltaire est toujours bien vivant.

P.-S.—Au début du vingt-troisième chapitre de Candide (1759), le conte de Voltaire, «Candide et Martin vont sur les côtes d’Angleterre; ce qu’ils y voient», Candide discute avec Martin sur le pont d’un navire hollandais : «Vous connaissez l’Angleterre; y est-on aussi fou qu’en France ? — C’est une autre espèce de folie, dit Martin. Vous savez que ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et qu’elles dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut.»

Le pistolet de Philip Roth et de l’Oreille tendue

Philip Roth, Nemesis, éd. canadienne de 2011, couverture

L’Oreille tendue est sortie émerveillée de la lecture de Nemesis (2010) de Philip Roth. En général, les sentiments, bons ou mauvais, la touchent peu en littérature, mais elle fait volontiers une exception pour ce très grand roman.

Elle y lit ceci :

«The ten-year-old Kopferman boy, Danny, had a cap gun made of metal and modeled to look like a real revolver which he carried in his pocket, even when he was in the field playing second base. The cap gun produced a small explosive sound and smoke when the trigger was pressed. Danny liked to come up behind the other boys and try to frighten them with it. Mr. Cantor tolerated these hijinks only because the other boys were never really frightened» (p. 57).

Du passé (linguistique) de l’Oreille surgit alors une expression : ce «cap gun» est, bien sûr, un gun à pétards.

 

Référence

Roth, Philip, Nemesis, Toronto, Penguin Canada, 2011, 280 p. Édition originale : 2010.

Autopromotion 819

«Sa majesté la langue française», Refrancisons-nous, 1951, 2e éd.

En novembre 2023, l’Oreille tendue est allée à Milan présenter une des conférences d’ouverture du congrès des canadianistes italiens.

Cette conférence a été publiée à la fin de 2024 :

Melançon, Benoît, «Le sport national des Québécois : parler de langue», dans Maria Cristina Brancaglion, Marco Modenesi et Oriana Palusci (édit.), les Cultures du Canada : au-delà du passé, vers l’avenir. The Cultures of Canada : Beyond the Past, Towards the Future, Trente, Tangram Edizioni Scientifiche, coll. «Dialogues», 04, 2024, p. 107-125.

Elle est désormais disponible en libre accès ici.

 

Illustration : F. J.-F. [Frère Jean-Ferdinand], Refrancisons-nous, s.l. [Montmorency, Québec ?], s.é., coll. «Nous», 1951, 143 p., p. 14. Deuxième édition.

Adieu, Air Canada

Avion d’Air Canada après un crash

Au cours des dernière semaines, l’Oreille tendue est allée découvrir l’Irlande et (brièvement) le pays de Galles, avant de redécouvrir Londres (ville qu’elle n’avait pas visitée depuis… 1984). Elle voyageait sur les ailes d’Air Canada.

Elle devait rentrer, de Londres à Montréal, le 21 mars. Ce ne fut pas possible : un incendie à Heathrow, l’aéroport de Londres dont elle devait partir, a mené à l’annulation de son vol. Dans les circonstances, cette annulation était parfaitement compréhensible.

La société aérienne a d’abord prévenu l’Oreille par courriel, deux fois, qu’il y avait un problème avec le vol de retour prévu : «votre prochain voyage à Londres (LHR) pourrait être perturbé pour la raison suivante : contraintes de l’aéroport ou du contrôle de la circulation aérienne. À l’heure actuelle, votre vol aura bien lieu comme prévu, et aucune mesure n’est requise.»

Ensuite le vol a été annulé : «votre vol depuis Londres pour Montréal le vendredi, 21 mars à 15:00 ait [sic] été annulé. […] Nous travaillons à vous réserver une place à bord d’un autre vol. Nous vous tiendrons au courant par courriel dans les 30 prochaines minutes.»

C’est par la suite que les choses se sont gâtées, quatre fois plutôt qu’une.

Un vol de remplacement ? Que nenni : «Nous n’avons pas été en mesure de trouver un vol pour votre itinéraire, mais vous pouvez toujours explorer les possibilités suivantes : veuillez appeler les Réservations d’Air Canada au 1 888 247-2262 (pour les appels internationaux ou les autres numéros, rendez-vous à aircanada.com/autresnumeros).»

Il s’agissait donc de contacter Air Canada en Grande-Bretagne. Deux façons de procéder étaient possibles. On pouvait laisser un numéro de téléphone et être rappelé; le numéro fut laissé; personne n’a rappelé. On pouvait aussi téléphoner et attendre une réponse : après deux heures d’attente sans avoir parlé à un humain, il fut jugé plus sage de raccrocher.

Vingt-quatre heures plus tard (!), Air Canada proposait finalement un vol de remplacement : Londres-Vienne le 22 mars, Vienne-Montréal le 23 mars. L’Oreille, pendant ces vingt-quatre heures, avait eu le temps de trouver une autre façon de rentrer à la maison (à ses frais). Le Londres-Vienne-Montréal fut donc refusé et remboursé, façon de parler : Air Canada n’a remboursé que 25 % du prix total du billet.

De retour à Montréal, l’Oreille, dans sa grande naïveté, s’attendait à une indemnité. Elle se trompait. Air Canada, considérant qu’elle n’avait pas de responsabilité dans le retard du vol du 21 mars, refusait de verser quelque somme que ce soit. Vous avez dû payer une chambre d’hôtel à Londres et des repas ? Vous auriez dû payer une chambre d’hôtel à Vienne et des repas ? Ce n’est pas notre problème. Cela a le mérite de la clarté.

L’Oreille tendue se le tiendra pour dit : elle fera affaire ailleurs à l’avenir.