Parodie du jour

L’Oreille tendue a déjà eu l’occasion, ici et , de parler des conférences TED (Technology, Education, Design), les fameux TED Talks. À une époque, elle en a regardé plusieurs. Elle avait apprécié les propos d’Erin McKean sur la lexicographie…

…de même que les sculptures mobiles créées par Arthur Ganson.

Cela dit, les TED Talks ont leurs détracteurs, qui leur reprochent de transformer la science en divertissement.

L’animateur de télévision Jon Oliver, pour sa part, a choisi la parodie.

L’Oreille est particulièrement sensible au passage où le (faux) homme de science explique que le simple fait de porter un sarrau («lab coat») vous vaut un considérable capital scientifique. C’est, selon l’Oreille, pourquoi les humanités et les sciences sociales sont si mal traitées dans les communications publiques des universités : pas de sarrau, pas d’image à promouvoir.

 

[Complément du jour]

Deux choses.

Sur Twitter, @Doctorakgo (merci) attire l’attention de l’Oreille sur une «stéréotypologie» des Ted Talks, produite par la CBC. Elle est proche, par l’esprit, de la vidéo de Jon Oliver.

L’Oreille découvre que l’Office québécois de la langue française n’approuve pas l’emploi du mot sarrau dans le contexte évoqué ci-dessus. C’est comme ça.

C’est Noël : aidons le Petit Robert

Le Petit Robert (édition numérique de 2014) connaît deux définitions du mot sous-verre : «Image ou document que l’on place entre une plaque de verre et un fond rigide; cet encadrement. Photos de famille dans un sous-verre. Des sous-verres»; «RÉGIONAL (Belgique, Luxembourg) Petit support sur lequel on pose un verre. => 2. dessous (de verre).»

Précisons : le deuxième sens est aussi commun au Québec, comme l’atteste (!) le tweet suivant.

Il atteste aussi que l’Oreille tendue a été bonne cette année. N’a-t-elle pas reçu de beaux cadeaux ?

P.-S.—Le dictionnaire numérique Usito signale que le deuxième sens est utilisé au Québec, mais pas le Multidictionnaire de la langue française.

P.-P.-S.—Les sous-verres reçus par l’Oreille complètent sa panoplie. Elle avait déjà les chaussettes.

 

Référence

Villers, Marie-Éva de, Multidictionnaire de la langue français, Montréal, Québec Amérique, 2015, xxvi/1855 p. Sixième édition.

Le zeugme du dimanche matin et de Jean-François Vallée

«Diogène Dupré émergea du sommeil et du bosquet encore un peu perturbé par les vapeurs du flacon d’alcool éthylique 95 % que son meilleur ami et maître à penser Antisthène Anubis et lui-même avaient habilement dérobé la veille des étagères du Pharmaprix de la Place Dupuis.»

Jean-François Vallée, «Sans-abri inc. Nouvelle cynique», medium.com, 16 décembre 2016. Édition originale : 1992.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Le niveau baisse ! (2016)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«La dictée est de moins en moins courante dans les écoles. Si elle est encore pratiquée dans l’enseignement primaire, elle l’est très peu dans le secondaire. Certains enseignants interprètent même le programme en disant qu’elle est interdite. Le niveau des élèves ayant incontestablement baissé, ne faudrait-il pas encourager à nouveau la dictée ? […] Ces dernières années ont vu une nette dégradation de la maîtrise du français écrit, notamment en raison des nouveaux modes de communication. Il faut rappeler aux enseignants que les savoirs de base sont essentiels et qu’ils doivent être renforcés.»

Source : Question de Mme Mathilde Vandorpe à Mme Marie-Martine Schyns, ministre de l’Éducation, intitulée «Dictée du Balfroid et maîtrise de l’orthographe», Commission de l’éducation du parlement de la communauté française de Belgique, 3 mai 2016.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture