Langue et complexes

En septembre dernier, l’Oreille tendue publiait Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue). Elle a alors été interviewée par le quotidien montréalais le Devoir. Titre de l’article :

Catherine Lalonde, «Ça suffit, les complexes !, le Devoir, 8 septembre 2015

Ces jours-ci, Marc Cassivi publie, aux éditions Somme toute, un livre intitulé Mauvaise langue. Il donne aujourd’hui un entretien à son journal, la Presse. Titre de l’article :

Nathalie Petrowski, «Vivre le français décomplexé», la Presse+, 28 février 2016

La langue est, en effet, un objet complexe.

 

Références

Cassivi, Marc, Mauvaise langue, Montréal, Somme toute, 2016, 101 p.

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Le zeugme du dimanche matin et d’André Balthazar

André Balthazar. Encyclopédiste en roue libre, 2015, couverture

«Je fus ce jour-là, et je suis encore, le cinquième enfant (…) d’une famille qu’on appelait nombreuse, ce qui me permit de connaître bien des tendresses et une réduction de 50 % sur les chemins de fer belges.»

André Balthazar. Encyclopédiste en roue libre, La Louvière, Centre Daily-Bul & Co, coll. «Archives Daily-Bul», 7, 2015, p. 7.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Du nouveau du côté de l’imbibition

Le fils aîné de l’Oreille tendue a l’hospitalité innée. La semaine dernière, il avait une vingtaine d’invités, tous mâles, à la maison. Ce soir, Nuit blanche de Montréal en lumière oblige, ils devraient être «seulement» une quinzaine, des deux sexes. Comment appeler cette rencontre ? Un predrink (à prononcer pridrink). L’hôte et ses hôtes viennent boire, raisonnablement, œuf corse, avant d’aller, peut-être, boire. C’est une forme potentielle de pré-imbibition.

 

[Complément du 2 décembre 2016]

Ce soir, ils ne sont guère qu’une dizaine, de tous les sexes, mais leur nombre est suffisant pour affiner la définition. Ils ont été invités pour l’apéro; ils iront donc manger. Ce n’est pas un predrink; ils n’iront pas (seulement) boire.

À votre service.

 

[Complément du 1er octobre 2019]

Dans la langue de Malcolm Gladwell, on parlerait de «pregame» : «It’s a jargon. It’s a pre-party that involves drinking» (cité dans Talking to Strangers, p. 195).

 

Référence

Gladwell, Malcolm, Talking to Strangers. What We Should Know about the People We Don’t Know, New York, Boston et Londres, Little, Brown and Company, 2019, xx/386 p. Ill.

Le niveau baisse ! (1909)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Tous les professeurs et tous les examinateurs de France […] sont d’accord là-dessus : les jeunes Français n’écrivent pas en français. La déchéance progressive est, en cette affaire, d’une prodigieuse rapidité.»

Source : Émile Faguet, 1909, cité dans Jean-Marie Klinkenberg, la Langue dans la Cité. Vivre et penser l’équité culturelle, Bruxelles, Les Impressions nouvelles, 2015, 313 p., p. 157. Préface de Bernard Cerquiglini.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Un peu de neuf du côté d’Ella

Ella Fitgerald Sings the Duke Ellington Song Book, Verve, 1957, pochette

(C’était en 2013 : l’Oreille tendue consacrait une série de dix textes à Ella Fitzgerald, «Tombeau d’Ella». Ajout ci-dessous.)

Un professeur d’école secondaire du New Jersey, David W. Niven, était passionné de jazz. Son héritage est désormais disponible en ligne : 1000 heures de musique enregistrées sur cassettes, de 1921 à 1991, pour 637 gigaoctets — à écouter gratuitement. Cela s’appelle The David W. Niven Collection of Early Jazz Legends, 1921-1991.

Sur la deuxième face de la 64e cassette, on trouve six chansons d’Ella Fitzegald enregistrées du 24 au 26 juin 1957 à New York, avec l’orchestre de Duke Ellington, en vue de l’album Ella Fitgerald Sings the Duke Ellington Song Book (Verve, 1957) :

«Take the A-Train»

«Day Dream»

«[I’m] Just a Lucky So & So»

«Everything But You»

«I Got It Bad [and That Ain’t Good]»

«Drop Me Off in Harlem»

L’Oreille tendue se régale, d’autant que certaines interprétations («[I’m] Just a Lucky So & So», «Drop Me Off in Harlem») ne paraissent pas avoir été reprises sur d’autres albums d’Ella Fitzgerald. Merci, M. Niven («Ella does it so well»).