«Clopin-clopant copain-copine
Dans la piscine de la voisine
Nous avons oublié le temps et nos maillots»
Les trois accords, Joie d’être gai, 2015
(Merci à @Hortensia68.)
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Clopin-clopant copain-copine
Dans la piscine de la voisine
Nous avons oublié le temps et nos maillots»
Les trois accords, Joie d’être gai, 2015
(Merci à @Hortensia68.)
(Une définition du zeugme ? Par là.)
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux textes d’horizons éloignés.)
Sur son blogue, l’excellent @machinaecrire, informaticien de son état, a une série de textes rassemblés sous le titre «Passé simple». Le plus récent est «Le monde perdu». Il se termine ainsi :
Les montres numériques affichaient l’heure à l’aide de diodes électroluminescentes rouges. Je sauvegardais mes premiers programmes sur des cassettes quatre pistes. Je les écrivais en BASIC sur un ordinateur branché à une télé. J’ai connu de mon vivant plusieurs révolutions technologiques.
Comment, lisant cela, ne pas penser à l’Autobiographie des objets (2012) de l’ami François Bon ?
J’ai vu la fin de ce monde (p. 219).
L’année dernière, l’Oreille tendue publiait un article dans la revue Études françaises. On lui a demandé une note biobibliographique. On y lit ceci :
Dix-huitiémiste de formation, il travaille actuellement surtout sur les questions de langue au Québec et sur les rapports entre culture et sport. Son intérêt pour le numérique est ancien : il a utilisé au moins quatre formats de disquettes.
Nos objets, même disparus, nous définissent.
Références
Bon, François, Autobiographie des objets, Paris, Seuil, coll. «Fiction & Cie», 2012, 244 p.
Melançon, Benoît, «Éditer des revues savantes. Le point de vue des presses universitaires», Études françaises, 50, 3, 2014, p. 105-111. https://doi.org/10.7202/1027192ar
Raymond Joly a longtemps été professeur à l’Université Laval, où il enseignait notamment la littérature française du XVIIIe siècle. Les questions de langue importaient pour lui (euphémisme).
En 1979 s’est tenu à Québec le colloque «La qualité de la langue… après la loi 101». Raymond Joly a été le «rédacteur des débats» de ce colloque, dont les Actes ont été publiés l’année suivante. Il y est question de la qualité de la langue et de ses diverses formes : dans l’enseignement, la publicité, l’Administration, les médias écrits.
À lire «Synthèse et commentaires», deux choses frappent.
Raymond Joly avait du style, là comme ailleurs. Voici le début de sa présentation des discussions sur la langue des publicitaires :
Un mort ne peut rien vendre. Le premier soin du publicitaire doit donc être de ne pas se faire tuer. Les conférenciers l’avaient fort bien compris, et ils usèrent d’une stratégie impeccable. Il dirent tant de mal d’eux-mêmes, avouèrent si franchement que le profit était leur critère suprême, qu’il aurait été de la dernière indélicatesse d’y revenir. Bilan positif à deux titres : d’abord, la discussion sur la qualité de la langue put avoir lieu; et le public apprécia ce réalisme; on sut gré aux conférenciers d’avoir abordé avec netteté, et d’une façon extrêmement instructive, des problèmes concrets.
Les questions abordées durant ce colloque de 1979 pourraient être posées de nouveau, le plus souvent dans les mêmes termes. L’interrogation (rhétorique) suivante aurait pu être formulée hier : «ne faudrait-il pas exiger de ceux qui veulent entrer dans l’enseignement une connaissance solide de ce qui sera, leur carrière durant, leur principal outil de travail ?» C’est un exemple parmi tant d’autres. Comme l’Oreille tendue a voulu le montrer dans un livre récent, parler de langue, au Québec, est une de nos plus anciennes habitudes.
Références
Joly, Raymond, «Synthèse et commentaires», dans Actes du colloque «La qualité de la langue… après la loi 101», Québec, 30 septembre-3 octobre 1979, Québec, Gouvernement du Québec, Conseil de la langue française, Direction des études et recherches, coll. «Documentation du Conseil de la langue française», 3, 1980. http://www.cslf.gouv.qc.ca/publications/pubd103/d103-iv.html#v
Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.
C’était en 2013 : l’Oreille tendue consacrait une série de dix textes à Ella Fitzgerald, «Tombeau d’Ella». Depuis, elle se dit qu’elle devrait y revenir.
À défaut de le faire, elle pourrait revoir sa décoration intérieure. C’est le site Tom’s Style qui le lui fait penser : «“Ella” est le premier-né du mobilier Søbel créé par Digizik. Entre tradition et modernité, il s’agit d’un meuble audio vintage et connecté qui se veut un clin d’œil à la célèbre chanteuse Ella Fitzgerald.»
«Entre tradition et modernité» ? Un meuble «qui se veut» ? Ella ? L’Oreille n’en demandait pas tant.
[Complément du 8 octobre 2017]
Peut-on y brancher les écouteurs Ella ?
La 282e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.