Le zeugme du dimanche matin et de Jean-Claude Germain

Jean-Claude Germain, Diguidi, diguidi, ha ! ha ! ha !, 1972, couverture

«La Charlotte électrique : un conte de Noël tropical pour toutes les filles pardues dans a’brume, dans a’neige ou dans l’vice.»

Jean-Claude Germain, Diguidi, diguidi, ha ! ha ! ha ! [suivi de] Si les Sansoucis s’en soucient, ces Sansoucis-ci s’en soucieront-ils ? Bien parler, c’est se respecter !, Montréal, Leméac, coll. «Théâtre québécois», 24, 1972, 194 p., p. 28. Introduction de Robert Spickler.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Exercice du samedi matin

L’Oreille tendue est un peu fatiguée par les temps qui courent. Quand elle lit des propos comme ceux qui suivent, elle est carrément épuisée.

Cela se trouve dans la contribution de Jean Delisle au dossier de la revue Argument intitulé «Notre avenir sera-t-il franglais ?» (L’Oreille a aussi contribué à ce dossier; voir la table des matières ici.) L’article de Delisle porte sur «L’effet corrosif du joual sur la langue écrite».

On y lit ce qui suit : «Ce joual excessif [celui du film Mommy de Xavier Dolan] cohabite avec le franco-français, le parler québécois et le joual courant» (p. 123-124). Deux lignes plus loin, il est question du «“faux joual”» (p. 124). Aucun terme n’est défini avec précision, si tant est que cela soit possible.

Exercice

Sur un sujet de votre choix, vous écrirez un texte de cinq phrases, une par «variété» (à défaut de meilleur terme) de «français» (à défaut de meilleur terme) : le joual excessif, le franco-français, le parler québécois, le joual courant, le faux joual.

L’Oreille, elle, baisse les bras devant tant de flou.

 

Référence

Delisle, Jean, «L’effet corrosif du joual sur la langue écrite», Argument, 17, 2, printemps-été 2015, p. 123-134.

Huit verbes pour un vendredi matin

Pour les hommes, les vrais : mecspliquer — «Today I learned that the word for “mansplain” in French is mecspliquer thanks to @GretchenAMcC» (@heatherfro).

Pour les amateurs de café et de procrastination : procraféiner — «Mon nouveau mot préféré : procraféiner» (@sylvie_gagnon).

Pour les gens (trop polis) — se courtoiser : «Maître Rabutin et maître Bronlard se courtoisent à la porte de ma cellule. Et que je te m’efface pour te mieux m’avancer. Finalement l’un sort, l’autre entre, la porte se referme et nous voici entre Bronlard et moi» (Monsieur Malaussène, p. 416).

Pour les non-sentimentaux — défleurbleuiser : «Doyon artiste des transitions. Son ton caustique défleurbleuise le propos. #tedxdrummond» (@profenhistoire).

Pour les amateurs de tam-tam — djember : «La sortie du métro avait des airs de Centre Bell. Ça chante, ça djembe, ça fait du bruit… #Manif22mars» (@OursAvecNous).

Pour les craintifs de l’assiette — éco-rassurer : «merci de préciser la sorte de poisson pour nous éco-rassurer» (la Presse, 23 mai 2015, cahier Gourmand, p. 5).

Pour les cyclistes et les automobilistes — emportiérer.

 

Emportiérage (laPresse+, 6 avril 2014)

Pour les amateurs de télé — mcgilliser : «Merci à @Ant_Robitaille d’avoir inventé l’espression “mcgillisé” dans le débat @thereseparisien vs @PhDesrosiers à #BazzoTv :)» (@mcgilles).

 

Référence

Pennac, Daniel, Monsieur Malaussène. Roman, Paris, Gallimard, 1995, 545 p.