Accouplements 64

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

C’était en 2010. L’Oreille tendue s’inquiétait du fait qu’on puisse acheter des enfants dans une grande chaîne de librairies.

Publicité des librairies Indigo, 2010

L’autre jour, l’ami François Bon tombe sur ceci au supermarché :

«Enfant / Allégé à / tartiner», photographie de François Bon, juillet 2016

(Commentaire : «prometteur mais non vegan.»)

Qu’il est dangereux d’être petit aujourd’hui !

 

[Complément du 7 novembre 2017]

Vu sur Twitter :

Accouplements 63

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Tu ouvres ton téléphone.

Tu tombes sur ce tweet, qui te parle de Saint-Sulpice (Paris).

Tweet sur Saint-Sulpice (Paris)

Tu te trouves à ce moment-là à Saint-Sulpice (Québec).

Saint-Sulpice (Québec)

Tu y attends ton repas, à ce casse-croûte, pour ne pas dire à cette patate.

Casse-croûte L’Iris du fleuve (Saint-Sulpice, Québec)

Tu ne risques pas de confondre Saint-Sulpice et Saint-Sulpice.

Accouplements 62

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Compte rendu du livre d’Hélène Merlin-Kajman Lire dans la gueule du loup. Essai sur une zone à défendre, la littérature (Paris, Gallimard, coll. «nrf essais», 2016, 336 p.), par Florent Coste, sur le site la Vie des idées.

Le livre d’Hélène Merlin-Kajman repose sur un constat aussi difficile à démentir qu’à établir, tant il va à l’encontre de l’habitus du professionnel de la littérature. Notre rapport à la littérature s’est petit à petit déréalisé sous l’effet d’une vulgate formaliste, qui conçoit la lecture comme une désillusion — prorogeant la suspicion platonicienne envers la mimesis. L’enseignement de la littérature s’est habitué à s’arracher à l’illusion référentielle, à dénicher à travers le tamis de la stylistique, de la rhétorique ou de l’intertextualité des effets de langage, à déjouer les tours que nous jouent des écrivains fondamentalement manipulateurs, à déniaiser les lectures naïves qui s’agrippent au référent des textes et qui croient sur parole des «êtres de papier». Forte de toutes ces théories du déniaisement, la lecture littéraire savante s’est piquée de ne pas tomber dans la lecture au premier degré, sans plus se préoccuper de ce qu’une œuvre nous fait. Une littérature à l’artificielle fraîcheur se voyait emballée dans une sorte de cellophane méthodologique.

Grégoire, Mélissa, l’Amour des maîtres, Montréal, Leméac, 2011, 245 p.

Aucun cours n’était aussi brillant, substantiel, provocant que celui de Julien Élie, aucun professeur ne lui arrivait à la cheville, sauf un peut-être qui semblait se passionner pour l’histoire littéraire mais dont l’enseignement, donné dans un grand amphithéâtre, avait quelque chose d’impersonnel (p. 102).

Accouplements 61

«Pour la suite du monde», graffiti, Paris, 2016

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Au printemps 2012, des grèves étudiantes ont secoué le Québec. L’Oreille tendue avait alors rassemblé, sur Tumblr, les Pancartes de la GGI (grève générale illimitée). Elle leur a aussi consacré un texte ici.

Depuis le printemps 2016, des mouvements sociaux secouent la France. Un site Web rassemble «Les meilleurs graffitis du mouvement contre la Loi Travail».

Les rues parlent.

Accouplements 60

Pierre Peuchmaurd, Fatigues, 2014, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

«ÎLE est un pronom personnel transgenre. Pour le ou la naufragé(e), la solitude sera moins cruelle», dixit Éric Chevillard (p. 57).

«Le mot le plus androgyne : ÎLE», dixit Pierre Peuchmaurd (p. 36).

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté le Désordre azerty le 28 mars 2015.

 

Références

Chevillard, Éric, le Désordre azerty, Paris, Éditions de Minuit, 2014, 201 p.

Peuchmaurd, Pierre, Fatigues. Aphorismes complets, Montréal, L’Oie de Cravan, 2014, 221 p. Avec quatre dessins de Jean Terrossian.