Proposition de moratoire 002

Extrait de la Presse+

Il est aujourd’hui officiellement proposé aux lecteurs de l’Oreille tendue de s’insurger haut et fort contre les paires titrologiques mariant modernité, ou un mot apparenté, et autre chose, généralement de l’ordre de la tradition.

Exemples (à proscrire, donc).

«Entre tradition et modernité» (le Devoir, 9-10 avril 2011, p. F1).

«L’Inde écartelée entre tradition et modernité» (le Devoir, 5 janvier 2011, p. A1).

«Le Mythe Deneuve. Une “star” française entre classicisme et modernité» (le Monde diplomatique, janvier 2011).

«Les sociétés sportives : un corps social entre tradition et modernité. L’exemple jurassien au début du XXe siècle» (Jean-Nicolas Renaud, 2010).

«Hope ouvrit les yeux juste à temps pour apercevoir les dernières secondes d’un court métrage touristique intitulé Between Tradition and Modernism» (Tarmac, p. 172).

Les Relations entre le Québec et l’Acadie de la tradition à la modernité (Fernand Harvey et Gérard Beaulieu, 2000).

Universités et institutions universitaires européennes au XVIIIe siècle, entre modernisation et tradition (collectif, 1999).

«Entre modernité et tradition : Mme de Lambert et l’éducation des filles» (Robert Granderoute, 1997).

Frenchmen into Peasants : Modernity and Tradition in the Peopling of French Canada (Leslie P. Choquette, 1997) et sa traduction française, De Français à paysans. Modernité et tradition dans le peuplement du Canada français (2001).

Jean-Marie Chassaignon : ein Antiphilosoph zwischen klassizistischer Tradition und Moderner Ästhetik (Fritz-Günther Frank, 1973).

P.-S. — On l’aura remarqué : le mal n’est pas limité au français et il n’est pas particulièrement récent.

 

[Complément du 12 avril 2015]

Récolte du jour

Gossage, Peter et J.I. Little, Une histoire du Québec. Entre tradition et modernité, Montréal, Hurtubise, coll. «Cahiers du Québec. Histoire et politique», 2015.

«Centenaire des Cercles de fermières. Entre tradition et modernité» (le Devoir, 7-8 mars 2015, p. B5).

«Entre tradition et modernité» (la Presse, 25 mai 2013, cahier Voyage, p. 1).

 

[Complément du 18 juillet 2015]

Variation sur le même thème : «Un mélange de traditions et de modernité» (la Presse, 27 juin 2015, cahier Maison, p. 5).

 

[Complément du 26 juillet 2015]

On peut faire parfois l’économie de la conjonction de coordination. Exemple :

 

[Complément du 6 juin 2017]

Et encore…

Barroux, Gilles, la Médecine de l’Encyclopédie. Entre tradition et modernité, Paris, CNRS éditions, 2017, 280 p.

Onana, Godefroy Noah, Tradition et modernité. Rupture ou continuité ?, Paris, L’Harmattan, coll. «Ouverture philosophique», 2016, 246 p. Préface de Michel Castillo.

«Entre tradition et modernité» (la Presse+, 26 décembre 2015).

«Le Met au cinéma. Tradition et modernité» (le Devoir, 18 janvier 2015, p. B7).

Weidmann Koop, Marie-Christine (édit.), le Québec à l’aube du nouveau millénaire. Entre tradition et modernité, Québec, Presses de l’Université Laval, 2008, 436 p.

Collque «Entre héritage et modernité»

 

[Complément du 25 février 2018]

Que s’est-il passé depuis la dernière fois ?

«Entre tradition et modernité, la culture russe en fête à Sotchi» (site Euronews).

Dans la Presse+, des traditions, mais une seule modernité et une seule histoire.

Pourquoi pas continuité et rupture(s) pendant que nous y sommes ?

http://twitter.com/StephanePicher/status/338297363145822208

Une citation romanesque, pour finir (pour l’instant) :

«il s’est levé, s’est emparé d’une craie et a écrit au tableau les mots “Tradition” et “Modernité”» (Mélissa Grégoire, l’Amour des maîtres, p. 27).

 

[Complément du 17 janvier 2019]

Récolte de la nouvelle année.

Preyat, Fabrice, «Le roman du Sacré-Cœur : tradition et modernité dans Cruzamante, ou la Sainte-Amante de la croix (1786) de Marie-Françoise Loquet», dans Isabelle Tremblay (édit.), les Lumières catholiques et le roman français, Liverpool, Liverpool University Press, coll. «Oxford University Studies in the Enlightenment», 1, 2019.

Caron, Jean-Luc, Regards sur Carl Nielsen et son temps. Trait d’union entre tradition et modernité, Paris, L’Harmattan, coll. «Univers musical», 2018, 400 p. Préface de David Fanning.

«Un portrait cynique d’une jeunesse chinoise tiraillée entre traditions et modernité» (le Devoir, D le magazine, 7-8 juillet 2018, p. 16).

«Tradition et modernité» (le Devoir, D Le magazine, 21-22 avril 2018, p. 53).

«La foulée musicale entre tradition et modernité», Tribune de Genève, 26 avril 2018.

Série d’articles sur le Nord dans le Devoir, 17-19 avril 2018 : «Jongler entre tradition et modernité» (surtitre).

[Complément du 12 décembre 2022]

Certains ne s’en lassent (malheureusement) pas.

«“Au-delà des hautes vallées” : entre tradition et modernité» (le Devoir, 9 décembre 2022).

«Une campagnarde indienne, entre tradition et modernité» (la Presse+, 3 décembre 2022).

«Derrière une passion amoureuse, le portrait d’un pays entre tradition et modernité» (le Devoir, 24-25 juillet 2021).

Fourgnaud, Magali, «Innover au XVIIIe siècle, selon quelles temporalités ? L’idéal éducatif chez Marmontel : entre tradition et modernité», Lumières, 32, 2e trimestre 2018.

«Munich figure parmi les meilleures villes du monde. Le Devoir brosse le portrait de la capitale de la Bavière, entre modernité et tradition» (Twitter, 13 juin 2019).

Signalons deux variations sur le même thème :

«Des juke-box dansant entre vintage et modernité» (la Presse+, 2 mai 2020).

Misset, Juliette, «Entre modernité, tradition et conventions : la figure du/de la pédagogue chez Mary Wollstonecraft, Maria Edgeworth et Hannah More», Lumières, 32, 2e trimestre 2018.

 

Références

Dickner, Nicolas, Tarmac, Québec, Alto, 2009, 271 p. Ill.

Grégoire, Mélissa, l’Amour des maîtres, Montréal, Leméac, 2011, 245 p.

Prolégomènes à une encyclopédie inutile du périfécal en hockey

Crottin de cheval

Un esprit non averti pourrait être étonné d’entendre tel vers de la chanson «Le but» de Loco Locass (2009) : «À une époque où les pucks étaient faites de crottin.» Pucks ? Crottin ?

La puck — toujours au féminin, malgré des rumeurs en sens contraire — est la rondelle, élément indispensable au hockey. Exemple : «Passe-moé la puck», chanson des Colocs (1993).

Le crottin — dont il n’est peut-être pas indispensable de donner une définition — était (est ?) la matière utilisée, par grand froid, pour façonner des rondelles. C’est un des lieux communs de la langue du hockey, avec, notamment, fantôme et flambeau. Comme les autres, il a un fort parfum de nostalgie.

Certains évaluent le recours à ce moyen de fortune par des propos techniques. C’est le cas de Frank Selke, l’ancien directeur-gérant des Canadiens de Montréal, dans ses Mémoires, Behind the Cheering (1962), qui évalue au plus près la longévité du crottin gelé : «A well-frozen horse bun would often last a whole period» (p. 8). Trent Frayne, dans ses Mad Men of Hockey (1974), devient presque lyrique quand il se remémore le bon vieux temps de ces rondelles «idéales» :

People who regard the word horseshit merely as an uncouth expletive have led sheltered lives; horses drop round balls when they raise their tails for their morning smile. Frozen, these horse balls serve ideally as pucks (p. 129-130).

C’est par le crottin de cheval que sa grandeur serait venue à Howie Morenz, une des étoiles des années 1920-1930. C’est du moins ce qu’avance un personnage de la courte pièce Life After Hockey de Kenneth Brown (1985) lorsqu’il fait revivre le passé :

‘Course before that, they’d play on any kind of an old slough, piece of horseshit for a puck. Don’t mind I missed it. Mind you, Howie Morenz grew up playing like that, and he was the greatest hockey player ever lived (p. 11).

Roch Carrier, dans sa biographie de Maurice Richard parue en 2000, parle lui aussi de «crotte de cheval gelée» (p. 23).

Selke, Frayne, Brown et Carrier préfèrent les excréments des équidés. Dessin à l’appui (!), Helaine Becker, l’auteure de Drôles d’histoires de hockey (2010), est œcuménique : les premiers joueurs de hockey «ne s’inquiétaient pas trop de savoir ce qu’ils frappaient : des pierres, des morceaux de bois, des vieux fruits tout rabougris, des morceaux de charbon et même des bouses de vache ou du crottin de cheval gelés !» (p. 19) Jason Blake, dans son ouvrage panoramique Canadian Hockey Literature, évoque lui aussi les déjections des bovidés (p. 36). Cela peut paraître contradictoire avec un passage plus tardif de son livre, quand il parle des «road apples» (p. 57), ces «pommes de route» qui sont bien le propre du cheval.

Quoi qu’il en soit, crottin il y eut : preuve de débrouillardise et signe d’amour (du jeu).

Le crottin ne sert pas qu’à la fabrique de rondelles. Selon Jeanot Donfut, dans un documentaire télévisé intitulé Hockey Lessons (2000), il serait aussi possible de mettre cette matière à contribution pour ériger les poteaux des buts. C’est plus rare, et plus hasardeux architecturalement.

Inversement, en quelque sorte, il arrive que des objets divers puissent tenir lieu de rondelle, sans qu’il s’agisse de crottin. Selon Roy MacGregor, dans The Home Team (1995), l’un des joueurs les plus célèbres de tous les temps, Gordie Howe, aurait déjà joué avec un rat mort à l’aréna Joe-Louis de Détroit (p. 147). Diane Dufresne (1973), elle, fait dans le cosmique, dans la chanson «La joute des étoiles», paroles de Luc Plamondon, musique de François Cousineau :

La terre est mise au jeu au milieu de la Voie lactée
Les dieux de l’univers sont venus se la disputer

L’incipit de la Guerre, yes sir ! (1968) de Roch Carrier, qui n’est pas encore le biographe de Maurice Richard, raconte l’automutilation du personnage de Joseph (p. 9-10). Par refus d’aller à la guerre, celui-ci se coupe la main gauche à la hache (de la droite, donc). Quelques pages plus loin, sa femme croise des enfants qui jouent au hockey dans la rue. Elle imagine qu’ils se servent d’un crottin chevalin (p. 30). Erreur :

Elle s’agenouilla et ramassa l’objet que se disputaient les gamins avec leurs bâtons, la main coupée de son mari. Les doigts étaient refermés et durs comme la pierre. Les coups de bâtons avaient laissé des marques noires. Madame Joseph la mit dans la poche de son manteau de fourrure et elle rentra chez elle en annonçant aux gamins étouffés de rire que le diable les punirait de l’enfer (p. 32).

De façon moins spectaculaire, plusieurs se contentent de charbon, par exemple chez le Mordecai Richler de Dispatches from the Sporting Life (p. 250) ou chez le Jeanot Donfut déjà cité.

La réalité et l’imagination sportives n’ont guère de limites.

P.-S. — Au Québec, on parle aussi de disque, d’objet, de caoutchouc, voire de «la noire» (dixit Pat Burns). En certaines contrées, on voit, au lieu de rondelle, palet, comme dans la bande dessinée Palet dégueulasse (2004). Non, trois fois non.

 

[Complément du 29 juin 2018]

Dans un livre de souvenirs, De l’avantage d’être né (2018), Jacques Godbout évoque l’Office national du film du Canada : «on trouve parfois une atmosphère ludique créée par les monteurs épuisés, transformés en grands adolescents après une longue journée de travail, cigarette au bec et tasse de café à la main, qui jouent en criant et en riant au hockey bottine avec un noyau de bobine en guise de rondelle».

 

[Complément du 20 août 2018]

Pourquoi pas avec un boîte de conserve ? Voyez la Bête creuse (2017), de Christian Bernard :

Ça allait pas bien chez eux, et il était sorti traîner, pour finir les mains dans les poches au bord d’une patinoire de fond de cour à observer, le vague à l’âme, les Canadiens français chaussés de patins de cuir qui poussaient une canne de conserve avec des bâtons comme t’en retrouves pas en forêt (p. 16).

 

[Complément du 26 décembre 2022]

Il n’y a pas que le hockey dans la vie, comme l’atteste cette citation d’un recueil de chroniques et de monologues de Fabien Cloutier : «Son ballon [de soccer] / c’est de la fiente d’éléphant / qu’y ont sculptée pis faite sécher en boule» (2022, p. 124).

 

[Complément du 2 janvier 2023]

Plus récente occurrence dans le Meilleur de La vie est une puck (2022) : «Guyle Fielder est né en 1930 à Potlach en Idaho. Il n’a pas encore deux ans quand sa famille déménage en Saskatchewan. Comme tout bon jeune Canadien de l’époque, il apprit très tôt à jouer au hockey. Et question de renforcer le mythe du jeune hockeyeur des Prairies, il aurait appris à jouer au hockey avec des crottes de cheval gelées en guise de rondelles» (p. 188-189).

 

[Complément du 3 janvier 2024]

Dans Indian Horse (2012), de Richard Wagamese, le personnage qui donne son titre au roman, Saul Indian Horse, évoque plusieurs rondelles de substitution : des balles (éd. de 2013, p. 112), des boîtes de conserve découpées et remplies de terre (p. 122), une boulette de ruban (p. 220).

Sa préférence — façon de parler — va toutefois au crottin de cheval glacé (la pomme de route au Québec, horse turd dans le roman). Enfant, dans un pensionnat autochtone, il s’entraîne avec ce succédané, ce «substitute puck» (p. 61). Le crottin est précieux et il faut le protéger : «I moved it carefully so I wouldn’t break the turd» (p. 61); «The turds were precious and I worked at not breaking them» (p. 66).

Quand il se met à jouer dans des équipes organisées, la matière fécale devient une des nombreuses formes de racisme dont il est victime. On en lance sur la glace devant lui et ses coéquipiers : «once someone threw horse turds on the ice in front of our bench» (p. 164).

Pourquoi ? Parce que l’entraînement d’Indian Horse a porté fruit. Il est le meilleur sur la glace. À cause de ses origines, on ne le lui pardonne pas.

 

Illustration : «Horse feces of free-roaming basque mountain horses. Sierra de Badaia, Los Goros Canyon. Álava, Basque Country, Spain», 2016, photo déposée sur Wikimedia Commons

 

Références

Becker, Helaine, Drôles d’histoires de hockey, Toronto, Éditions Scholastic, 2010, 148 p. Illustrations de Bill Dickson. Texte français de Dominique Chichera-Mangione.

Bernard, Christophe, la Bête creuse. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 14, 2017, 716 p.

Blake, Jason, Canadian Hockey Literature. A Thematic Study, Toronto, University of Toronto Press, 2010, x/265 p.

Brown, Kenneth, Life After Hockey, Toronto, Playwrights Union of Canada, 1985, 36 p. Texte polycopié.

Carrier, Roch, la Guerre, yes sir ! Roman, Montréal, Éditions du Jour, coll. «Les romanciers du Jour», R-28, 1970 124 p. Rééditions : Montréal, Stanké, coll. «10/10», 33, 1981, 137 p.; Montréal, Stanké, 1996, 141 p.; dans Presque tout Roch Carrier, Montréal, Stanké, 1996, 431 p.; Montréal, Éditions internationales Alain Stanké, coll. «10/10», 2008, 112 p. Édition originale : 1968.

Carrier, Roch, le Rocket, Montréal, Stanké, 2000, 271 p. Réédition : le Rocket. Biographie, Montréal, Éditions internationales Alain Stanké, coll. «10/10», 2009, 425 p. Version anglaise : Our Life with the Rocket. The Maurice Richard Story, Toronto, Penguin / Viking, 2001, viii/304 p. Traduction de Sheila Fischman.

Cloutier, Fabien, l’Allégorie du tiroir à ustensiles. Chroniques et monologues pour se replonger dans les années 2018-2022, Montréal, Lux éditeur, 2022, 224 p. Dessins de Samuel Cantin.

Les colocs, «Passe-moé la puck», les Colocs, 1993, 3 minutes 27 secondes, disque audionumérique, étiquette Disques ITI et Éditions Solodarmo.

Dolbec, Michel et Leif Tande, le Poulpe. Palet dégueulasse, Montpellier, 6 pieds sous terre Éditions, coll. «Céphalopode», 12, 2004, 89 p. Bande dessinée.

Dufresne, Diane, «La joute des étoiles», À part de d’ça j’me sens ben. Opéra cirque, 1973, 1 minute 39 secondes, disque 33 tours, étiquette Barclay 80172.

Frayne, Trent, The Mad Men of Hockey, Toronto, McClelland & Stewart Limited, 1974, 191 p. Ill.

Godbout, Jacques, De l’avantage d’être né, Montréal, Boréal, 2018, 288 p. Édition numérique.

Gravel, Mathieu, Étienne Hallé, Benoit Harbec et Martin Sasseville, le Meilleur de La vie est une puck. Une collection de quelques-uns des meilleurs textes, billets, articles ou niaiseries parus sur le blogue La Vie Est Une Puck depuis sa création en 2009, (s.l.), La vie est une puck, 2022, 284 p. Ill.

Hockey Lessons, émission de télévision de 25 minutes, 2000. Réalisation : John Hudecki. Production : Paul Hunt et Five Corners Communications, en association avec Vision TV. Série «Living Memories».

Loco Locass, «Le but», 2009, 5 minutes 8 secondes, fichier audionumérique.

MacGregor, Roy, The Home Team. Fathers, Sons and Hockey, Toronto, Viking, 1995, 325 p. Ill.

Richler, Mordecai, Dispatches from the Sporting Life, Toronto, Vintage Canada, 2003, xxii/295 p. Foreword by Noah Richler. Édition originale : 2002.

Selke, Frank J., with H. Gordon Green, Behind the Cheering, Toronto, McClelland and Stewart, 1962, 191 p. Ill.

Wagamese, Richard, Indian Horse. A Novel, Madeira Park, Douglas & McIntyre, 2013, 220 p. Édition originale : 2012.

Héritage hockeyistique

L’autre jour, l’Oreille tendue rappelait la place tenue par les fantômes du Forum dans la mythologie — et le vocabulaire — entourant, au hockey, les Canadiens de Montréal. Or qui dit fantôme dit flambeau. Allons-y voir.

***

Les murs du vestiaire des Canadiens, du temps de l’ancien Forum, comportaient nombre de citations. Certaines étaient en anglais («There’s always a reason» / «Il y a toujours une raison»), d’autres en latin («Celeritas—Auctoritas—Æternaque» / «Rapidité—Autorité—Éternité»). À côté d’une phrase d’Abraham Lincoln, les joueurs pouvaient lire une exhortation du militaire John McCrae dans «In Flanders Field» apparue sur les murs du vestiaire au mitan du XXe siècle : «Nos bras meurtris vous tendent le flambeau, à vous toujours de le porter bien haut» («To you from failing hands we throw / The torch; be yours to hold it high»). Cette citation, en français d’un côté, en anglais de l’autre, orne encore aujourd’hui les murs du vestiaire de l’équipe locale au Centre Bell, l’ex-Centre Molson; on peut la voir ici ici [nouveau lien]. [Complément du 9 mai : on trouve la même citation dans le vestiaire du centre d’entraînement des Canadiens à Brossard.]

Voilà le flambeau que les joueurs de l’équipe devraient se passer de génération en génération. C’est un des symboles les plus ressassés de la geste hockeyistique montréalaise, voire l’«image suprême» selon Daniel Lemay, qui raconte l’histoire du poème dont sont tirés ces vers en 2009.

Contentons-nous de quelques exemples, ou séries d’exemples, venus de domaines variés, histoire de montrer que le flambeau fait désormais partie du vocabulaire sportif à Montréal. L’expression passer le flambeau y a un sens connoté plus fortement qu’ailleurs.

***

Le 30 mai 2000, de 8 heures à 22 heures, le corps du joueur le plus célèbre de l’histoire des Canadiens de Montréal, Maurice Richard, est exposé en chapelle ardente au Centre Molson de Montréal. (Il est mort le 27.) Le cercueil reposait sur la surface de jeu. La mise en scène insistait sur la solennité de l’événement. La famille de Richard se tenait près du cercueil. Deux affiches géantes représentaient celui que l’on surnomme «le Rocket» : l’une, en noir et blanc, était une photo ancienne qui mettait en valeur le regard du joueur; l’autre, en couleurs, montrait Richard revêtu du chandail rouge des Canadiens, son chandail numéro 9 bien sûr, un flambeau à la main. Plus de 115 000 fidèles auraient défilé devant le cercueil ouvert de leur idole. Ils pouvaient laisser un témoignage en signant un registre installé dans un chapiteau situé près du Cours Windsor, à côté du Centre Molson. Paul Daoust, en 2006, puis Michel Foisy et Maurice Richard fils, en 2008, ont donné à lire quelques-uns des textes inscrits sur ces registres. Il y est doublement question de flambeau : Maurice Richard était lui-même un flambeau; il faut désormais transmettre le flambeau qu’il vient de laisser aux siens.

Les chansons en français qui, «bras meurtris» à l’appui, portent le flambeau sont nombreuses, et récentes : «J’irai au sommet pour toi» (Marie-Chantal Toupin, 2005), «Le fantôme du Forum» (Mes Aïeux, 2008), «La 25ième» (Annakin Slayd, 2009), «Les Habitants (GO Habs GO !)» (Vilain Pingouin, 2009), «Le but» (Loco Locass, 2009), «Toronto» (Jean-François Lessard, 2010). Il y en a aussi en anglais, par exemple «Maurice Richard» de Mike Ford, sur l’album Canada Needs You. Volume Two (2008) :

Maurice Richard
They’ll never drag you down
We’ll carry your torch high
All through this town

La série de films intitulée les Boys regorge d’allusions aux traditions, grandes et petites, du hockey. Dans le quatrième titre de la série (2005), pendant le mariage (gai) de Jean-Charles (Yvan Ponton) et Christopher (Jean Petitclerc), Bob (Marc Messier) adoube par le feu Martin, le personnage joué par Réal Béland. Il est explicitement question du flambeau de l’équipe tricolore.

Enfin : le fondateur du site tricolore.ca, Daniel Bigras, en avril 2009, fournissait au journal la Presse une photo de son bras droit. Il s’y est fait tatouer la version française du poème de McCrae, surmontée de deux mains, l’une passant un flambeau à l’autre. (Sur le bras gauche, il s’est fait tatouer le chandail de Maurice Richard et le drapeau du Québec.) Difficile d’être plus clair dans ses allégeances.

Tatouage, flambeau, Canadiens de Montréal

Cette accumulation de références au flambeau — dont on ne trouve ici que quelques traces parmi une foule d’autres — explique peut-être la réaction d’Yves Boisvert dans la Presse du 4 décembre 2009 : «Vite, vite, qu’on en finisse avec ce centenaire qui a duré 100 ans. Leurs bras meurtris ne tendent plus le flambeau, ils nous assomment avec.»

 

[Complément du 26 septembre 2011]

Vous cherchez une lecture théologique des vers de John McCrae ? Elle existe, bien sûr, dans Une théologie du Canadien de Montréal (2011) d’Olivier Bauer (p. 146-151).

 

[Complément du 29 octobre 2013]

Le flambeauthe torch»), depuis plusieurs années, fait partie de la stratégie de mise en marché des Canadiens. Exemple récent : la page d’accueil du site de l’équipe en date d’aujourd’hui.

Site des Canadiens de Montréal

On notera aussi la forte présence du langage religieux. En français : «fidèles», «pèlerinages», «sacrifices», «miracles», «sacrés», «temple», «sainte-flanelle», «levez-vous». En anglais : «sainte-flanelle», «passion», «faith», «pilgrimages», «sacrifices», «miracles», «sacred», «grace», «temple», «rise».

Merci à @bauer_olivier d’avoir attiré l’attention de l’Oreille sur ce texte.

 

[Complément du 21 avril 2014]

Le troisième match des séries éliminatoires entre les Canadiens et le Lightning de Tampa Bay, mais le premier disputé à Montréal, a été présenté hier soir.

Durant la cérémonie d’avant-match, le flambeau a joué un rôle important, notamment quand un jeune garçon, flambeau à la main, a «allumé» la glace du Centre Bell. À voir ci-dessous. (Merci à @NieDesrochers pour le lien.)

 

 

 

[Complément du 27 octobre 2014]

Le flambeau passe aussi de main de gardien (Ken Dryden, à droite) à main de gardien (Carey Price). Cérémonie d’avant-match, match d’ouverture, Centre Bell, Montréal, 16 octobre 2014.

Ken Dryden passe le flambeau à Carey Price, Centre Bell, 16 octobre 2014

 

 

[Complément du 21 juin 2017]

On annonce le lancement d’un nouveau chandail des Canadiens. L’intérieur de son col réjouira les amateurs de devises.

Col intérieur du nouveau chandail des Canadiens

 

[Complément du 11 novembre 2018]

À défaut de bras meurtris, Twitter connaît les mains meurtries.

Compte Twitter Nos mains meurtries

 

[Complément du 18 juin 2021]

Variation pandémique : «Nos bras vaccinés vous tendent le flambeau, à vous toujours de le porter bien haut» (la Presse+).

 

Références

Bauer, Olivier, Une théologie du Canadien de Montréal, Montréal, Bayard, coll. «Religions et société», 2011, 214 p. Ill.

Boisvert, Yves, «La maudite nostalgie du CH», la Presse, 4 décembre 2009, p. A5.

Bujold, Miguel, «Le CH dans la peau», la Presse, 16 avril 2009, cahier Sports, p. 7.

Daoust, Paul, Maurice Richard. Le mythe québécois aux 626 rondelles, Paroisse Notre-Dame-des-Neiges, Éditions Trois-Pistoles, 2006, 301 p. Ill.

Foisy, Michel et Maurice Richard fils, Maurice Richard. Paroles d’un peuple, Montréal, Octave éditions, 2008, 159 p. Ill.

Lemay, Daniel, «Le flambeau ? Les bras meurtris ?», la Presse, 15 avril 2009, cahier Sports, p. 4.

Effets de lames

Patiner — chacun le sait — est un des grands plaisirs de la vie. L’Oreille tendue pense bien sûr au patinage décontracté, et non au patinage «extrême» (la Presse, 28 janvier 2007, p. S8; le Devoir, 3-4 mars 2007, p. A6; le Devoir, 12 janvier 2010, p. A4).

Les sceptiques n’ont qu’à revoir la scène d’ouverture du film Mystery, Alaska (1999) : il faudrait avoir un cœur de glace pour ne pas être convaincu.

À Montréal, on peut patiner à l’intérieur — c’est toujours un brin compliqué — ou à l’extérieur. Dans la Presse du 22 janvier, Daniel Lemay, sous le titre «Sur les ronds de Montréal» (p. A18-A19), dresse un utile état des lieux. (Un reproche, cependant : il faudrait dire, et déplorer, que le patinage en silence est de plus en plus difficile, sinon carrément impossible, aujourd’hui, à Montréal, où la musique paraît être de rigueur sur beaucoup des plus belles patinoires, celle du lac aux Castors, par exemple.) On peut aussi cliquer ici pour une carte.

Pourquoi parler de «ronds» ? Parce que le mot désigne, au Québec, une patinoire extérieure, quelle qu’en soit la forme.

Le vocabulaire de la glace a aussi donné naissance à l’expression (ne pas) être vite sur ses patins. On imagine aisément qu’il vaut mieux l’être, que pas.

Si ne pas être vite sur ses patins existe au figuré, c’est que cela existe au sens propre. L’Oreille, en plein air et en pleine action, le démontre clairement ici. Âmes sensibles s’abstenir.

De Guy Lafleur

[Entrée mise à jour. 28 décembre 2010 : ajout de la vidéo de l’album de Guy Lafleur datant de 1979. 29 décembre 2011 : ajout de l’excellent portrait de Lafleur par Roy MacGregor en 1978. 22 avril 2013 : Guy Lafleur entre au musée. 2 janvier 2014 : deux livres publiés à la fin de 2013. 1er avril 2015 : Lafleur au théâtre. 18 novembre 2018 : un tatouage. 1er octobre 2020 : un alcool. 28 octobre 2021 : trois statues et deux livres de plus, une statue de moins. 24 avril 2022 : Guy Lafleur est mort. 30 mai 2023 : une autoroute a pris son nom.]

Le Devoir de ce matin publie un texte de l’Oreille tendue sur un joueur de hockey qui est aussi une icône culturelle, «De Guy Lafleur considéré comme un des beaux-arts» (p. E1). Le texte est disponible ici.

Un complément filmo-vidéo-icono-musico-bibliographique, même partiel, s’impose bien évidemment. Les non-fans peuvent passer leur chemin.

Filmo

Baillargeon, Paule et Frédérique Collin, la Cuisine rouge, long métrage de fiction, 1979. On peut voir un extrait du film, consacré à Lafleur, sur le site de Télé-Québec.

Vidéo

On peut (ré)entendre Robert Charlebois chanter «Champion» (1987), sur des paroles de Luc Plamondon et une musique de Jean Roussel, grâce (?) à YouTube.

On y trouve aussi «Bleu, blanc, rouge» (1981) de Michel Como, avec la participation de Tierry Dubé-Bédard et Éric Dubrofsky.

L’album de 1979 de Guy Lafleur y est aussi audible.

Icono

Le tableau «Le démon blond» de Benoît Desfossés est visible sur le site Web de l’artiste.

Les œuvres de Serge Lemoyne sont reproduites dans plusieurs ouvrages, par exemple le catalogue d’exposition rédigé par Marcel Saint-Pierre, Serge Lemoyne, préface d’Andrée Laliberté-Bourque, prologue de Normand Thériault, Québec, Musée du Québec, 1988, 236 p. Ill.

En avril 2013, le musée Grévin de Montréal ouvre ses portes. Guy Lafleur y est. [En 2021, le musée a fermé ses portes.]

Guy Lafleur entre au musée Grévin de MontréalSource : The Gazette, 17 avril 2013

Voici ce qui s’appelle avoir Guy Lafleur dans la peau (et Jean Béliveau et Doug Harvey et Larry Robinson et Patrick Roy).

Le 27 octobre 2021, une statue de Guy Lafleur a été inaugurée au Centre Vidéotron de Québec. Intitulée «Trop fort pour la ligue», elle est l’œuvre de Guillaume Tardif. La ville de Thurso en avait accueilli une dès 2013, de Jean-Raymond Goyer, et le Centre Bell, cinq ans plus tôt.

Musico (par ordre chronologique)

Thiffault, Oscar, «La toune à Ti-Guy Lafleur», 1978

Lafleur, Guy, Lafleur !, 1979

Michel, Dominique, «Hiver maudit : j’hais l’hiver», 1979

Bouchard, Pierre Pinceau, «Tou toune», 1979

École Saint-François d’Assise, 4e année, «Le hockey, c’est la santé», 1979

Como, Michel, avec la participation de Tierry Dubé-Bédard et Éric Dubrofsky, «Bleu, blanc, rouge», 1981. La version anglaise s’intitule «Red, White, Blue».

Charlebois, Robert, «Champion», 1987

Boucher, Daniel, «Boules à mites», 1999

Wry Eel, «The Flower», 2000

Pullfinger, «One Timer», 2000

Les Mecs comiques, «Le hockey est malade», 2001

Les Cowboys fringants, «Le plombier», 2001

Brazeau, André, «Ti-Guy», 2002

Alain-François, «C’est pour quand la coupe Stanley ?», 2007

Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008

Khan, Steve, Anthony Jackson et Dennis Chambers, «Guy Lafleur», 2008

Dompierre, François, «Les Glorieux», 2008

Loco Locass, «Le but», 2009

Biblio

April, Jean-Pierre, «Le fantôme du Forum», Imagine…, 7 (vol. 2, no 3), mars 1981, p. 29-47. Repris dans les Années-lumière. Dix nouvelles de science-fiction réunies et présentées par Jean-Marc Gouanvic, Montréal, VLB éditeur, 1983, p. 31-53 et dans Jean-Pierre April, Chocs baroques. Anthologie de nouvelles de science-fiction, introduction de Michel Lord, Montréal, BQ, coll. «Littérature», 1991, p. 161-184.

Bazzo, Marie-France, «Marc Tardif, ailier gauche et pédagogue», dans Marc Robitaille (édit.), Une enfance bleu-blanc-rouge, Montréal, Les 400 coups, 2000, p. 77-81.

Beaulieu, Victor-Lévy, «Un gars ordinaire, qui vise le sommet», Perspectives, 14 octobre 1972, p. 22, 24 et 27. Supplément au quotidien la Presse.

Brown, Kenneth, Life After Hockey, Toronto, Playwrights Union of Canada, 1985, 36 p. Texte polycopié. Repris, sous le titre «Alma’s Night Out», dans David Gowdey, Riding on the Roar of the Crowd. A Hockey Anthology, Toronto, Macmillan, 1989, p. 303-318.

Brunet, Mathieu, Raconte-moi Guy Lafleur, Montréal, Éditions Petit homme, coll. «Raconte-moi», 43, 2020, 144 p.

Bujold, Michel-Wilbrod, les Hockeyeurs assassinés. Essai sur l’histoire du hockey 1870-2002, Montréal, Guérin, 1997, vi/150 p. Ill.

Durand, Marc, Guy Lafleur. La naissance d’une idole, Québec, Sylvain Harvey, 2021, 96 p. Ill. Préface de Guy Lafleur.

Germain, Georges-Hébert, Guy Lafleur. L’ombre et la lumière, Montréal, Art global / Libre Expression, 1990, 406 p. Ill. Traduction anglaise : Overtime. The Legend of Guy Lafleur, Markham, Viking, 1990, et Toronto, Penguin Books, 1992, 455 p.

Hébert, François, «La Bible de Thurso», Liberté, 152 (26, 2), avril 1984, p. 14-23. Repris dans Jean-Pierre Augustin et Claude Sorbets (édit.), la Culture du sport au Québec, Talence, Éditions de la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine et Centre d’études canadiennes, coll. «Publications de la MSHA», 220, 1996, p. 207-213. https://id.erudit.org/iderudit/30741ac

Kemeid, Olivier, Moi, dans les ruines rouges du siècle, Montréal, Leméac, coll. «Théâtre», 2013, 109 p. Idée originale : Sasha Samar et Olivier Kemeid. Voir la scène intitulée «11. Le démon blond» (p. 49-54).

Kinsella, William Patrick, «Truth», dans The Fencepost Chronicles, Don Mills, Totem Press, 1986, p. 1-12. Repris dans Doug Beardsley (édit.), The Rocket, the Flower, the Hammer and Me, Winlaw, Polestar Book Publishers, 1988, p. 25-37 et dans Doug Beardsley (édit.), Our Game. An All-Star Collection of Hockey Fiction, Victoria, Polestar Book Publishers, 1997, p. 153-160.

MacGregor, Roy, «A Flower for all Seasons : Guy Lafleur», Maclean’s, 16 octobre 1978. Repris dans Wayne Gretzky’s Ghost and Other Tales from a Lifetime in Hockey, Toronto, Random House Canada, 2011, p. 53-63.

MacGregor, Roy, Une dangereuse patinoire, Montréal, Boréal, coll. «Carcajous», 7, 2002, 151 p. Traduction de Marie-Josée Brière. Édition originale : 1998.

Norris, Ken, «Guy Lafleur and Me», dans In the House of No, Kingston, Quarry Press, 1991. Repris dans Kevin Brooks et Sean Brooks (édit.), Thru the Smoky End Boards. Canadian Poetry about Sports and Games, Vancouver, Polestar Book Publishers, 1996, p. 55.

Ouin, Christine et Louise Pratte, Guy Lafleur, Saint-Bruno-de-Montarville, Éditions Goélette, Minibios, 2010, 71 p. Ill. Voir les remarques de l’Oreille tendue sur cette courte biographie .

Pelletier, Pierre-Yvon, Guy Lafleur, la légende. L’album photo du démon blond, Montréal, Editions de l’Homme, 2013, 206 p. Ill.

Pozier, Bernard, «Génétique I» et «Postérité», dans Les poètes chanteront ce but, Trois-Rivières, Écrits des Forges, coll. «Radar», 60, 1991, 84 p., p. 30 et p. 70. Réédition : Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2004, 102 p.

Richler, Mordecai, «The Fall of the Montreal Canadiens», dans Home Sweet Home. My Canadian Album, New York, Alfred A. Knopf, 1984, p. 182-209. Repris dans Dispatches from the Sporting Life, Foreword by Noah Richler, Toronto, Vintage Canada, 2003, p. 241-274. Édition originale : 2002.

Tremblay, Yves, Guy Lafleur. L’homme qui a soulevé nos passions, Brossard, Un monde différent, 2013, 208 p. Ill. Préface de Guy Lafleur. L’Oreille tendue a parlé de ce livre ici.

Divers

La Société des alcools du Québec commercialise depuis 2020 un gin Guy Lafleur 10.

Société des alcools du Québec, gin Guy Lafleur 10, 2020

 

[Complément du 24 avril 2022]

Guy Lafleur est mort le 22 avril. L’Oreille tendue a beaucoup commenté son importance, surtout médiatique et culturelle, dans la culture québécoise.

En écrivant un texte pour la Presse+.

En répondant aux questions de Simon Chabot pour le même journal, à celles de Jean-François Nadeau pour le Devoir et à celles d’Antoine Robitaille pour le Journal de Montréal et le Journal de Québec.

En répondant aux invitations de Radio-Canada, tant pour la radio (le 15-18) que pour la télévision (le Téléjournal 22 h).

En tournant une vidéo pour le Devoir.

 

 

[Complément du 25 avril 2022]

Il a aussi été question de Guy Lafleur et de sa place dans la culture populaire avec Jean-Christophe Laurence et avec André Duchesne, les deux de la Presse+.

 

[Complément du 28 avril 2022]

Pourquoi s’arrêter en aussi bon chemin ? Passons par la radio de Radio-Canada et par le 91,9 Sports.

 

[Complément du 5 mai 2022]

Encore un coup, à la télévision, pour répondre aux questions d’Anne-Marie Dussault.

 

[Complément du 30 mai 2023]

Il existe dorénavant une autoroute Guy-Lafleur au Québec. Explication, de la Commission de toponymie du Québec, ici : cette autoroute, ci-devant l’autoroute 50, «traverse notamment la municipalité de Thurso, d’où était natif l’exceptionnel joueur de hockey».