Le niveau baisse ! (1905)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Même dans l’enseignement secondaire où les études sont plus approfondies et plus longues, on remarque que beaucoup d’élèves sortent du lycée avec une connaissance imparfaite de l’orthographe. C’est ce qu’attestent tous les professeurs qui ont pris part aux examens universitaires.»

Source : Paul Meyer, Pour la simplification de notre orthographe. Mémoire suivi du Rapport sur les travaux de la commission chargée de préparer la simplification de l’orthographe française, Paris, C. Delagrave, 1905, cité dans Jean Guion, l’Institution orthographe. À quoi sert l’orthographe ? À quoi sert son enseignement ?, Paris, Le Centurion, coll. «Paidoguides», 12, 1974, 203 p., p. 15, cité dans Jacques Maurais (édit.), la Crise des langues, Québec et Paris, Gouvernement du Québec / Conseil de la langue française et Le Robert, coll. «L’ordre des mots», 1985, 490 p., appendice I. http://www.cslf.gouv.qc.ca/bibliotheque-virtuelle/publication-html/?tx_iggcpplus_pi4[file]=publications/pubf102/f102appendices.html

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

La perte du souci philologique

Soit le graffiti suivant, dans un ascenseur de l’Université de Montréal :

Graffiti, Université de Montréal, 14 avril 2016

Malgré les erreurs de transcription, on peut y reconnaître un extrait de la chanson «Ne me quitte pas» de Jacques Brel :

Je f’rai un domaine
Où l’amour s’ra roi
Où l’amour s’ra loi
Où tu seras reine

Le souci philologique n’est plus ce qu’il était, jusques et y compris à l’université.

Le niveau baisse ! (1730)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Les jeunes gens sortent des collèges aussi ignorans [de leur langue maternelle] que s’ils avoient esté élevez chez des étrangers.»

Source : Pierre Restaut, Principes généraux et raisonnés de la grammaire françoise, 1730, cité dans Jacques Maurais (édit.), la Crise des langues, Québec et Paris, Gouvernement du Québec / Conseil de la langue française et Le Robert, coll. «L’ordre des mots», 1985, 490 p., appendice I. http://www.cslf.gouv.qc.ca/bibliotheque-virtuelle/publication-html/?tx_iggcpplus_pi4[file]=publications/pubf102/f102appendices.html

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Chronique nécrologique du jour

Chercheur reconnu localement, le professeur X a mené une carrière résolument monodisciplinaire. Il a peu publié, mais toujours dans des revues mal cotées, voire pas cotées du tout. Il a occupé des postes dans diverses universités, aucune n’ayant jamais figuré dans quelque classement international que ce soit. Enseignant apprécié, dit-on, il n’a laissé aucune empreinte sur les générations d’étudiants qui ont assisté à ses cours. De même, ses collègues au sein des rares comités où il a été nommé ne gardent pas de souvenir de lui. Cet intellectuel plus petit que nature a été, et restera, ignoré des médias. Sa contribution au monde des savoirs a été rapidement oubliée, de son vivant même.

Il nous manquera.

 

[Complément du 16 juin 2022]

Cette chronique nécrologique a mené à la rédaction d’un petit livre :

Melançon, Benoît, la Vie et l’œuvre du professeur P. Sotie, Montréal, À l’enseigne de l’Oreille tendue, 2022, 56 p.

Le niveau baisse ! (1899)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«J’estime que les trois quarts des bacheliers ne savent pas l’orthographe.»

Source : Victor Bérard, maître de conférences à la Sorbonne, 1899, cité dans Claude Lelievre, «La “bataille de l’orthographe” à l’Université», 5 octobre 2010.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture