Le zeugme du dimanche matin et de Noah Isenberg

Noah Isenberg, We’ll Always Have Casablanca, 2017, couverture

Au sujet du film Passage to Marseille (1944), avec Humphrey Bogart dans le rôle de Jean Matrac : «In an elaborate yarn told as a flashback within a flashback, the rugged outcast Matrac, bearing a standard-issue scruffy beard, world-weary eyes, and a hidden tender heart, mounts a dramatic prison break from a French penal colony — a thinly veiled Hollywood allegory of a Nazi concentration camp — enabling his fellow inmates to return to the valiant fight for France

Noah Isenberg, We’ll Always Have Casablanca. The Life, Legend, and Afterlife of Hollywood’s Most Beloved Movie, New York et Londres, W.W. Norton & Company, 2017, xvi/334 p., p. 205.

 

[Complément du 6 juin 2017]

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 6 juin 2017.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Accouplements 89

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

En français, il existe une langue propre au hockey; l’Oreille tendue, en 2014, a publié un livre pour décrire cette langue de puck. Celle-ci a évidemment son équivalent en anglais. Comment y désigne-t-on les dents perdues en pratiquant le hockey ? Par le mot Chiclets, indique Andrew Podnieks, image à l’appui (la prothèse de Bobby Hull), dans A Canadian Saturday Night (p. 28-29).

La prothèse dentaire de Bobby Hull

Un dentiste d’Edmonton, d’origine ukrainienne, Alex Pavlenko, a vu là une occasion d’affaires : il vous fera une couronne aux couleurs de son équipe, en l’occurrence les Oilers.

Une couronne aux couleurs des Oilers d'Edmonton

Ça ne s’invente pas.

 

Références

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 125 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Podnieks, Andrew, A Canadian Saturday Night. Hockey and the Culture of a Country, Vancouver, Greystone Books, 2006, 135 p. Ill.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

Métaphore linguistique du jour

Kory Stamper, Word by Word, 2017, couverture

Découverte de cette phrase de Kory Stamper, tirée de Word by Word. The Secret Life of Dictionaries (New York, Pantheon, 2017, 320 p.), dans un tweet de John Overholt :

We think of English as a fortress to be defended, but a better analogy is to think of English as a child. We love and nurture it into being, and once it gains gross motor skills, it starts going exactly where we don’t want it to go : it heads right for the goddamned electrical sockets. We dress it in fancy clothes and tell it to behave, and it comes home with its underwear on its head and wearing someone else’s socks. As English grows, it lives its own life, and this is right and healthy. Sometimes English does exactly what we think­ it should; sometimes it goes places we don’t like and thrives there in spite of all our worrying. We can tell it to clean itself up and act more like Latin; we can throw tantrums and start learning French instead. But we will never really be the boss of it. And that’s why it flourishes.

L’anglais n’est pas une forteresse à défendre, mais un enfant avec son indépendance vis-à-vis de ses parents, quoi que ceux-ci veuillent lui imposer. On pourrait évidemment dire la même chose de toutes les autres langues, y compris le français.

Portrait fruitier du jour

Gregory Mcdonald, Flynn, 1977, couverture

«Grover’s face worked only when it was taut with anger, yelling at someone, usually as close to the other person’s nose as possible. Normally, it looked like an eaten half-grapefruit in a kitchen sink

Gregory Mcdonald, Flynn, New York, Avon Books, 1977, 255 p., p. 30.

Accouplements 86

Panneaux indicateurs pour les toilettes (source : Flickr)(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

La question du genre (gender) occupe l’espace public. Ce ne date pas d’hier.

Florence Degarve, «Genre», dans Pascal Durand (édit.), les Nouveaux Mots du pouvoir. Abécédaire critique, Bruxelles, Aden, 2007, 461 p., p. 251-254.

«Un autre écueil consiste à resignifier “femmes” en disant genre : combien de recherches sur “le genre et la politique” portent-elles en réalité sur “les femmes et la politique” ?» (p. 253)

Mcdonald, Gregory, Fletch and the Widow Bradley, New York, Warner Books, 1981, 285 p.

«How come men are Chairmen and women Chairpersons ?» (p. 177)

Un mot (genre, person) peut (ne pas) cacher un genre.