«on ne se débarrasse pas comme ça d’une enquête, ni d’un cadavre»
Yves Ravey, Adultère. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2021, 140 p., p. 96.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«on ne se débarrasse pas comme ça d’une enquête, ni d’un cadavre»
Yves Ravey, Adultère. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2021, 140 p., p. 96.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Honnêtement, je crois que je n’ai aucune imagination. Petite, je me suis tirée de tous les mauvais pas (incartades, devoirs pas faits, etc.) grâce à un répertoire de trois ou quatre menteries, que j’ai resservies à toutes les sauces à mes parents, à mes professeurs et à ma conscience.»
«Le voisin brettait sur son balcon. Rien qu’à voir on voyait bien qu’il aurait donné dix ans de sa vie pour savoir ce qu’on avait tramé tout ce temps-là, mais il a eu assez d’emprise sur lui pour ne point nous interroger, alors on a juste échangé quelques banalités en se croisant (j’étais tellement ivre d’alcool et de bonne humeur que je lui ai adressé la parole moi aussi).»
François Blais, Document 1. Roman, Québec, L’instant même, 2012, 179 p. Édition numérique.
(Une définition du zeugme ? Par là.)

(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Melançon, Benoît, «Journal d’un (modeste) Wikipédien», dans Rainier Grutman et Christian Milat (édit.), Lecture, rêve, hypertexte. Liber amicorum Christian Vandendorpe, Ottawa, Éditions David, coll. «Voix savantes», 32, 2009, p. 225-239. https://doi.org/1866/11380
7 avril 2008. Mario Roy est éditorialiste au quotidien La Presse, où il ne manque jamais une occasion de fustiger les vilains intellectuels. Dans l’édition du 31 mars, il reprend la même lamentation, s’agissant cette fois de Wikipédia. S’il fallait l’en croire, Wikipédia serait l’objet de critiques non fondées de la part des intellectuels : «les classes intellectuelles et culturelles dominantes n’ont jamais été très à l’aise avec la dissémination prolétaire, anarchique, incontrôlée, du savoir et de la culture». Quelques lignes plus haut, on pouvait lire que l’encyclopédie numérique était «la seule incarnation réelle de l’idéal communiste». Communisme, prolétariat, classes : voilà convoqué le vocabulaire marxiste pour parler de la plus états-unienne des entreprises, du moins en son principe. Pour proposer une lecture politique de Wikipédia, le libéralisme serait une bien meilleure catégorie que le communisme : ce qui unit les Wikipédiens n’est pas le rejet du capitalisme, mais plutôt un supposé égalitarisme social et intellectuel, selon lequel un amateur peut discuter (presque) d’égal à égal avec un Prix Nobel, ainsi qu’une conception un peu simpliste de la démocratie, conçue comme discussion sans médiation. Se greffe encore à cela le pragmatisme réputé des États-Uniens (p. 230).
Menand, Louis, «Wikipedia, “Jeopardy!,” and the Fate of the Fact», The New Yorker, 23 novembre 2020. https://www.newyorker.com/magazine/2020/11/23/wikipedia-jeopardy-and-the-fate-of-the-fact
Wikipedia is neoliberalism applied to knowledge.
Dans le français populaire du Québec, le mot flat(t)(e) peut désigner plusieurs choses.
Venu de l’anglais, il est synonyme de crevaison : J’ai eu un flat.
En matière d’imbibition, il indique qu’une boisson houblonnée a perdu son effervescence :
Il se lève et finit la grosse bière
flatte sur sa table de travail (Poèmes anglais, p. 170).
Un plongeur ratant son entrée dans l’eau fait aussi un flatte :
un flatte en pleine face après une ouverture aléatoire, qu’il ne fallait jamais perdre le décompte quand alternaient l’eau et le plafond à toute vitesse (les Noyades secondaires, p. 27).
Dans la Presse+ du 4 juin, on apprend que la Québécoise Lysanne Richard entend plonger du haut d’une montgolfière «volant à une altitude de 20 à 25 mètres, l’équivalent d’un immeuble de huit étages». On ne lui souhaite pas de faire un flatte.
Références
Desbiens, Patrice, Poèmes anglais suivi de la Pays de personne suivi de la Fissure de la fiction, Sudbury, Prise de parole, coll. «Bibliothèque canadienne-française», 2010, 223 p. Préface de Jean Marc Larivière. Édition originales : 1988, 1995 et 1997.
Raymond Bock, Maxime, les Noyades secondaires. Histoires, Montréal, Le Cheval d’août, 2017, 369 p.
«Le symbole de Berlin a longtemps été ce mur qui tranchait dans le vif des rues et des vies.»
Lori Saint-Martin, Pour qui je me prends. Récit, Montréal, Boréal, 2020, 183 p., p. 144.
(Une définition du zeugme ? Par là.)