L’oreille tendue de… Chloë Rolland

Chloë Rolland, C’est ton carnage, Simone, 2024, couverture

«Ensuite, le bruit de la douche. Lola est restée au lit, l’oreille tendue. Un grattement à la porte de la cuisine. Elle s’est levée et s’est habillée, a abandonné l’idée de se laver. Elle a ouvert la porte à un chat gris au poil long qui a miaulé plaintivement en gambadant vers son plat de croquettes. Un air glacial est entré en rafale, un froid grinçant. Étonnant que le chat ait passé la nuit dehors. Étonnant que novembre tire déjà à sa fin. Étonnant qu’il ne reste que deux mois à l’hôtel. Étonnant qu’elle se réveille dans un triplex de Rosemont avec la mère de deux enfants. Étonnant. Le mot du jour.»

Chloë Rolland, C’est ton carnage, Simone. Roman, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 181 p., p. 102.

L’oreille tendue de… Arnaldur Indridason

Arnaldur Indridason, le Mur des silences, 2022, couverture

«Cherchant à nouveau à distinguer la respiration de Stan à ses côtés, elle se redressa dans le lit et comprit aussitôt pourquoi elle ne l’entendait pas. Il n’était plus là. Il avait dû se lever. Elle attendit quelques instants, l’oreille tendue, puis sortit du lit, alluma la lampe du couloir et descendit l’escalier à pas de loup en appelant le nom de Stan à plusieurs reprises à voix basse pour ne pas réveiller leur fille. Son mari ne répondait pas.»

Arnaldur Indridason, le Mur des silences, Paris, Métailié, coll. «Métailié noir», 2022, 332 p., p. 50. Édition originale : 2020. Traduction d’Éric Boury.

L’oreille tendue de… Simenon

Georges Simenon, les Gens d’en face, éd. de 1971, couverture

«Toute la matinée avait été ainsi marquée du signe de la gaucherie et de la gêne. Pendant qu’il écoutait ses visiteurs, il tendait l’oreille aux bruits de la chambre, trouvait des prétextes pour s’y rendre.»

Georges Simenon, les Gens d’en face, Paris, Fayard, coll. «Le livre de poche», 1971, 217 p., p. 67. Édition originale : 1933.