De l’autopromotion au goût du jour

Le cahier Affaires de la Presse a une rubrique «Style», dans laquelle une personne — nécessairement tellement à la mode — présente ses «10 vérités». Le 28 avril, c’était au tour de Véronique Di Lullo, présidente de Mojob. Sa spécialité ? «Mojob compte des agents de talent spécialisés en branding humain.» Traduction libre — en moins à la mode : on peut vous aider à essayer de trouver du travail. C’est vrai que, dit comme ça, ça fait un peu plouc.

Il est revenu !

L’Oreille tendue ne se lasse pas de le dire : l’Agence universitaire de la francophonie publie un bulletin qui est un régal. À chaque nouvelle livraison, sa perle, voire ses perles.

Les sceptiques sont invités à lire, sur ce blogue, les entrées du 4 novembre 2009, du 13 juillet et du 24 octobre 2010, et du 18 janvier 2011. Ils apprécieront.

La plus récente livraison apporte sa pierre à l’édifice : «Il est stimulant d’entendre dire que les choses ne vont jamais de soi lorsque s’installe dans un savoir partagé une idée aux allures de concept qui, en se répandant dans les discours sociaux, affecte par capillarité les discours spécialisés.»

Que dire de plus ? C’est beau, et sobre.

Le Français à l’université, 16, 1, premier trimestre 2011, p. 9.

Précision grammaticale en matière de respiration

Respirer par le nez est une expression banale au Québec, pour dire se calmer, rentrer sa colère ou son indignation, relaxer.

Mais qui peut respirer par le nez ?

Une personne, évidemment : «Il n’y a pas de controverse, il n’y a pas de chicane… Je veux respirer par le nez et je veux davantage vivre» (la Presse, 7 mars 2006, p. A10).

Il semble que cela puisse s’étendre à une ville : «New York respire par le nez grâce au Tui Na !» (la Presse, 4 mars 2011, cahier Vivre, p. 6).

C’est bon à savoir.

Assis, mais à une table

L’Oreille tendue ne cesse d’être frappée de la conversion (québécoise) du verbe asseoir en synonyme de parler; il en était question ici le 6 octobre 2010 et le 25 février 2011.

En ces matières, l’évolution se fait sous nos yeux. Maurice Richard — pas l’ex-joueur de hockey, mort en 2000, mais le maire de Bécancour, là où se trouve la centrale nucléaire Gentilly-2 — était interviewé le 14 mars par la Presse. Les événements récents au Japon, sans susciter ses craintes, nécessitent néanmoins, selon lui, une rencontre avec les gens d’Hydro-Québec, puisque cette société d’État exploite la centrale. Qu’y fera-t-on ? «On va s’attabler avec Hydro-Québec pour discuter de ce qui peut être fait.»

Pas s’asseoir, mais s’attabler. On n’arrête pas le progrès.

Rodrigue, as-tu du cœur ?

L’Oreille est sans cesse tendue, même dans les salles d’attente. Il y a peu, elle surprenait l’étonnante conversation suivante :

Lui. — Vous venez passer un tapis ?
L’autre. — Non.

Passer un tapis ? Un anneau au doigt; la corde au cou; l’éponge; un savon; le café; une veste; les vitesses; le mot; la parole; un rhume; un coup de fil; un accord; une commande : passe encore. Mais un tapis ?

Explication sommaire : certains s’interrogent sur leur condition coronarienne; on leur demande de passer un examen; cet examen, un électrocardiogramme à l’effort (un effort, pour les intimes), nécessite un tapis (roulant). On passe donc un tapis.