Journal de vacances (et de villégiature)

Vendredi, 8 juillet 2016

La première fois, c’était une italienne. Ce soir, une chinoise. Vive les pendaisons de grues de Structures universelles.

Grue chinoise, Saint-Roch-de-l’Achigan, juillet 2016
Grue chinoise, Saint-Roch-de-l’Achigan, juillet 2016

Mardi, 12 juillet 2016

Sur le bord du lac, le son d’une tchén’ssâ. Ce n’est que justice.

Découvrir que tu es une icône canadienne…

Canadian Who’s Who, publicité par courriel, juillet 2016
Canadian Who’s Who, publicité par courriel, juillet 2016

…mais que vous êtes des milliers.

Jeudi, 14 juillet 2016

En juillet 1976 s’ouvraient les jeux Olympiques de Montréal. Pour des raisons médicales — une histoire de tracteur mal réceptionné —, l’Oreille n’a pu faire autre chose que regarder les compétitions et leurs reprises pendant deux semaines de son lit d’hôpital. (1976, c’était avant Internet et ses choix.) Elle en a eu assez pour toute son existence. Cet été, elle ne suivra pas ce qui se passe à Rio.

Dimanche, 17 juillet 2016

En après-midi, sous un soleil qui tapait, il y avait à Joliette, dans le cadre du Festival de Lanaudière, un hommage à Ella Fitzgerald par Jessica Vigneault, «la fille de Gilles Vigneault», précisait le programme, et l’Orchestre national de jazz de Montréal («national de Montréal» ? Passons). Fan d’Ella, l’Oreille tendue y était. Il serait injuste de comparer Jessica Vigneault, «la fille de Gilles Vigneault», à Ella Fitzgerald. N’essayons même pas.

Mardi, 19 juillet 2016

Qui dit villégiature dit lectures de villégiature, voire lectures de locations de villégiature : des livres découverts dans des maisons inconnues. L’année dernière, à Barcelone, l’Oreille avait ainsi lu un Gérard de Villiers (son premier, et personne n’y feulait). Cet été, ce fut un San-Antonio, Salut, mon pope !, de 1966. L’Oreille n’avait pas lu du Frédéric Dard depuis plus de trente-cinq ans. Elle se souvenait de l’importance de l’incise chez l’auteur, de sa passion pour le calembour, de son enflure verbale assumée, de l’inintérêt des intrigues. Elle a retrouvé le plaisir du zeugme, de la liste, de l’énumération. Elle avait cependant oublié la misogynie et l’homophobie (grec, donc pédé) de l’ensemble. Les vacances servent aussi à cela. (Heureusement, il y avait aussi des Simenon : le Coup de Vague, de 1938, les Fantômes du chapelier, de 1949, et Maigret à l’école, de 1954. C’était nettement mieux que San-A., bien que le deuxième roman soit assez clairement raciste à l’occasion.)

Que seraient des vacances sans un 36 trous (de minigolf) ?

Le 15e trou du parcours Le Défi du Super Putt de Saint-Charles-Borromée, Québec, juillet 2016
Le 15e trou du parcours Le Défi du Super Putt de Saint-Charles-Borromée, Québec, juillet 2016

Jeudi, 21 juillet 2016

Centre-ville de Joliette. À l’entrée du restaurant, le drapeau noir-jaune-rouge. Dans les assiettes, des chicons. C’est bien la Fête nationale de la Belgique.

Chicon ? Endive — comme dans tremper son chicon.

Vendredi, 22 juillet 2016

Que seraient les vacances sans quelques parties de quilles (les petites, bien sûr) ?

Dimanche, 24 juillet 2016

Que seraient les vacances sans la baladodiffusion ? Recommandation du jour : Revisionist History de Malcolm Gladwell (ce génie).

Malcolm Gladwell
Malcolm Gladwell

Que seraient les vacances sans un animal (daim, écureuil, vacancier de la construction) surpris sur le chemin du chalet ?

Lundi, 25 juillet 2016

Pour la deuxième fois, commentaire du fils cadet de l’Oreille : «Djoke de prof.» Sa progéniture et elle n’ont pas tout à fait le même sens de l’humour.

Que seraient les vacances sans la conduite automobile des mous du bulbe sur les routes régionales du Québec ? (L’excellent @machinaecrire a une explication de ce phénomène; elle est ici.)

Mardi, 26 juillet 2016

Que seraient les vacances sans les souris (et le mulot) du chalet de location ?

Que seraient les vacances sans la fréquentation des classiques ?

Histoire de pêche, Chertsey upon Cairo, Québec, juillet 2016
Histoire de pêche, Chertsey upon Cairo, Québec, juillet 2016

Que seraient les vacances sans art religieux (et automobile) ?

Croix du chemin faite en enjoliveurs, Chertsey, Québec, été 2016

Mercredi, 27 juillet 2016

Que seraient les vacances sans ces plaisanciers sans veste de flottaison et sans ces automobilistes sans clignotant ?

Que seraient les vacances sans des saucisses (au fudge) ?

Gastronomie québécoise, juillet 2016
Gastronomie québécoise, juillet 2016

Que seraient les vacances sans un peu de culture latine ?

Mise en garde, juillet 2016
Mise en garde, juillet 2016

Jeudi, 28 juillet 2016

Que seraient les vacances sans l’explosion du coût des données mobiles ?

Vendredi, 29 juillet 2016

Que seraient les vacances sans sa rue éventrée au retour ?

Samedi, 30 juillet 2016

Que seraient les vacances sans une longue et tortueuse séance de slalom entre les cônes montréalais ?

Lundi, 1er août 2016

Que seraient les vacances sans leur fin ?

Néologismes numériques du vendredi matin

Il y a la baladodiffusion; il y a le balado, au masculin, dixit l’Office québécois de la langue française.

Il y a le bricoleur; il y le bricodeur — le hacker —, dixit le glossaire de labfab.fr.

Il y a l’agriculteur; il y a l’ageekculteur, dixit l’Usine digitale (sic, sic et sic).

Il y a l’ennui; il y a le borecore — le partage du rien sur Internet —, dixit le New York Times, relayé par les Inrocks.

On n’arrête pas le progrès.

Divergences transatlantiques 043

On vous file un formulaire. Vous en faites quoi ?

Au Québec, on entend encore beaucoup la forme fautive compléter : je complète le formulaire. Explication du Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française : «En français, le verbe compléter signifie : “rendre complet, ajouter quelque chose, parachever, parfaire” et non pas “ajouter les informations demandées”.» Bref, quand on vous remet un formulaire, habituellement, il est déjà complet; ce n’est pas à vous de le compléter.

Il vaut mieux, dès lors, le remplir.

En France, on voit aussi, de plus en plus souvent, renseigner, ainsi que l’atteste le Petit Robert (édition numérique de 2014) : «Remplir avec l’information attendue. Renseigner une fiche. Renseigner une rubrique (questionnaire), un champ (informatique). Formulaire à renseigner et à signer.» Cet emploi n’est pas usuel au Québec.

L’Oreille tendue le déplore, qui a un faible pour ce sens du verbe renseigner.

.ppt, bis

The Matrix et PowerPoint

Toutes les occasions de dire du mal de PowerPoint sont bonnes (bis). L’Oreille tendue a trouvé aujourd’hui même deux nouvelles occasions de râler.

Ce médecin qui fait poireauter ses patientes : «Il prépare les diapos de sa prochaine présentation», avoue candidement une infirmière qui travaille avec lui.

Cette présentatrice qui lit intégralement la quinzaine de lignes de texte de sa diapo — dans un congrès de communicateurs scientifiques. Ô ironie !

François Bon à Montréal

La chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques de Marcello Vitali-Rosati tient ces jours-ci son premier colloque, «Écrivains, personnages et profils : l’éditorialisation de l’auteur». Le 25, à 15 h 45, François Bon y interviendra, sous le titre «Qu’est-ce que le web change à l’auteur de littérature ?». (L’Oreille tendue le présentera.)

Le 26, à 13 h 30, autre intervention, à l’Université du Québec à Montréal (chaire de recherche du Canada sur les arts et les littératures numériques de Bertrand Gervais) : «Le web est une histoire : sous le flux, les questions.»

François Bon a aussi filmé la ville.

 

 

http://youtu.be/pwGhQFpcJGk?a