«Depuis le début de la campagne, Harper a joué au cricket, au hockey et avec mes nerfs» (@trudelpierre).
«J’ai besoin d’un câlin et de kleenex» (Mlle Aînée, chez @PimpetteDunoyer).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Depuis le début de la campagne, Harper a joué au cricket, au hockey et avec mes nerfs» (@trudelpierre).
«J’ai besoin d’un câlin et de kleenex» (Mlle Aînée, chez @PimpetteDunoyer).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
Avant d’être chassé du Parlement d’Ottawa, le gouvernement du premier ministre Stephen Harper avait déposé un budget.
Parmi les nouveaux programmes qu’il souhaitait encourager, celui-ci : «Helmets to Hardhats.»
La Presse présente les choses ainsi : «Le gouvernement veut faire des militaires canadiens de retour du front des travailleurs de la construction», il veut faciliter le passage «de soldat à plombier». Ce programme, précise le journal, «n’a pas de nom en français» (23 mars 2011, cahier Affaires, p. 5).
Au moins, c’est clair.
Il y a toutes sortes de raisons pour lire les pages éditoriales des quotidiens.
On peut y consacrer du temps pour se conforter dans son opinion : notre journal pense comme nous. Les indépendantistes ont plus de chances de trouver chaussure à leur pied au Devoir que dans The Gazette.
On peut y passer périodiquement pour se souvenir de détester ceux qui ne sont pas de notre camp. Beaucoup des mêmes indépendantistes aiment ainsi se faire du mal et lire les textes d’André Pratte dans la Presse.
Quoi qu’il en soit des motivations des uns et des autres, ils s’attendent généralement à trouver une position par éditorial. N’est-ce pas le but de l’exercice ?
Mario Roy, de la Presse, ne semble pas entendre tout à fait les choses ainsi. Réagissant à la récente proposition du premier ministre québécois Jean Charest de réintroduire le vouvoiement dans les écoles de la province, il commence par se moquer de la proposition : «Le vouvoiement à l’école ? Et pourquoi pas le retour de la strappe, du petit catéchisme et du char à bœufs ? On se trompe vraiment d’époque» (5 mars 2011, p. A32). Suit un développement (vasouillard) sur le système scolaire québécois, les concours d’insultes dans la communauté hip-hop, l’absence de politesse sur le Web et dans «la vraie vie». Cela se termine… par un éloge du vouvoiement ! «À sa modeste mesure, le vouvoiement a souvent le mérite de mettre une goutte d’huile dans la mécanique sociale.»
Faudrait se décider, non ?
Le premier ministre Jean Charest présentait hier, à l’Assemblée nationale, le discours inaugural de la 2e session de la 39e législature du Québec. On peut en retenir au moins deux choses.
Le gouvernement a un ambitieux «Plan nord» : «Ce Plan, qui sera réalisé en partenariat avec les Premières Nations et les Inuits, entraînera des investissements de milliards de dollars et la création de dizaines de milliers d’emplois.»
Le même gouvernement souhaite par ailleurs réintroduire le vouvoiement dans les écoles.
Si elle avait à parier, l’Oreille tendue, à regret et malgré son cynisme envers les annonces gouvernementales en matière d’économie, miserait tout sur le «Plan nord».
P.-S. — Merci à @Ant_Robitaille pour son compte rendu, sur Twitter et en temps réel, du discours du premier ministre.
Sur Twitter et ailleurs, on s’est plaint, au cours des derniers semaines, de l’utilisation, notamment médiatique, de l’expression la rue arabe. C’est cette rue qui manifesterait en Tunisie et en Égypte.
Comme tous les clichés, celui-là a la vie dure. Seul motif de réjouissance : les Russes ne descendent pas en masse sur les places publiques. Imaginez : La rue russe rugit.
[Complément du 13 décembre 2011]
Dans la Presse, hier (p. A15), cette (autre) allitération : «La rue russe se rebelle.» L’Oreille tendue, malgré elle, aurait donc été prémonitoire ?
[Complément du 26 mars 2012]
La Presse, 26 mars 2012, p. A15 : «La rue sénégalaise exultait hier […].» On n’arrête pas le progrès.
[Complément du 21 novembre 2020]
Voyageons : «La rue péruvienne force une démission au sommet» (le Devoir, 16 novembre 2020, p. A1).