S’en servir

«Cocologie», spectacle de Coco Belliveau, affiche, métro de Montréal, 25 novembre 2025

Publicité, dans le métro de Montréal, pour le spectacle de l’humoriste Coco Belliveau. Son titre ? «Cocologie (n.f.)».

Cocologie ?

On l’a vu : le coco, dans le français populaire du Québec, c’est la tête. La cocologie, nom féminin (n.f.), c’est ce qui se trouve à l’intérieur de la tête : l’intelligence. Faire preuve de cocologie, c’est bien.

Bon spectacle.

Épluchage du jour

Publicité dans le métro de Montréal, 20 novembre 2025

Épluchons, si vous le voulez bien, cette publicité de la région de Lanaudière («Osez grand • Voyez grand»), vue dans le métro de Montréal.

Cette région est juste à l’extérieur des grands centres : l’air y est plus frais.

Il n’est donc pas étonnant que ses légumes, à leur tour, soient frais.

Qui a «l’air frais», dans le français populaire du Québec, n’est guère apprécié : ce peut être, en effet, un frais chié. C’est un peu plus inattendu.

À votre service.

 

P.-S.—Ce devait être à l’école primaire. Quelqu’un a reproché à l’Oreille d’avoir «l’air frais» («l’air fraîche» ?). Était-ce vrai ? Était-ce nécessaire ?

Si peu que pas

Publicité pour Saint-Hubert, octobre 2025

Le Robert définit le mot ainsi : «(Canada) Courte baignade» et lui donne comme synonyme «trempette». Usito propose le même synonyme, mais une définition légèrement différente, accompagnée des mentions «Qc» et «Fam.» (pour «Québec» et «Familier») : «Baignade rapide.» La saucette, donc.

Voilà pourquoi la chaîne de restauration Saint-Hubert, dans une publicité récente, peut offrir une «saucette dans l’sud». On entend et lit aussi le mot «sauce» dans ce message, celle de Saint-Hubert étant reconnue.

À votre service.

Curiosité voltairienne (et gazonneuse)

Cette publicité de Healthy Yards a été reprise sur Instagram, par le compte Philosophy Matters, avec le texte suivant : «Leibniz took Voltaire’s criticism to heart and became a garden expert… now he helps you have the best of all possible gardens

Publicité de Healthy Yards, avec un personnage en costume du XVIIIe siècle

 

Au cinquième chapitre de Candide (1759), le conte de Voltaire, on lit : «Je demande très humblement pardon à Votre Excellence, répondit Pangloss encore plus poliment, car la chute de l’homme et la malédiction entraient nécessairement dans le meilleur des mondes possibles.»

Les derniers mots du conte sont : «Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.»

 

Voltaire est toujours bien vivant.

Curiosités voltairiennes (et caféinées)

«Dès qu’il fut à Venise,
il fit chercher Cacambo dans tous les cabarets,
dans tous les cafés,
chez toutes les filles de joie, et ne le trouva point.»
Voltaire, Candide, chapitre vingt-quatrième

Un panneau de l’exposition «À table ! Le repas français se raconte» (Montréal, 2019) rappelait la passion de Voltaire (et de Balzac) pour le café.

«À table ! Le repas français se raconte», exposition, Montréal, 2019, panneau sur la consommation de café de Voltaire et de Balzac

Aubé, au XIXe siècle, liait déjà son café et la figure voltairienne.

Publicité pour «Le roi du café», XIXe siècle

Aujourd’hui, on peut moudre son café dans le moulin Voltaire,

Moulin à café Voltaire

puis le boire dans son gobelet de la Voltaire Foundation («Je suis fidèle à mon café»)

Gobelet de la Voltaire Foundation

ou dans une tasse s’amusant d’une citation apocryphe.

Tasse avec une citation satirique de Voltaire

À une époque, à Montréal, on pouvait faire plus simple : fréquenter le Café Candide. Ce n’est plus possible.

Façade du Café Candide, Montréal

 

«Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.» Beaucoup attribuent cette phrase, avec des variantes diverses, à Voltaire, mais ils se trompent. Elle est de l’historienne britannique Evelyn Beatrice Hall dans The Friends of Voltaire, en 1906.

 

Voltaire est toujours bien vivant.

 

[Complément du 9 septembre 2025]

On peut bien sûr déposer gobelets et tasses sur un cabaret Voltaire (comme le groupe du même nom).

Cabaret Voltaire, œuvre de Marc-Antoine K. Phaneuf, 2003