Accouplements 64

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

C’était en 2010. L’Oreille tendue s’inquiétait du fait qu’on puisse acheter des enfants dans une grande chaîne de librairies.

Publicité des librairies Indigo, 2010

L’autre jour, l’ami François Bon tombe sur ceci au supermarché :

«Enfant / Allégé à / tartiner», photographie de François Bon, juillet 2016

(Commentaire : «prometteur mais non vegan.»)

Qu’il est dangereux d’être petit aujourd’hui !

 

[Complément du 7 novembre 2017]

Vu sur Twitter :

Vous n’y allez pas par quatre chemins

L’Oreille tendue se promenait rue Wellington, ce matin, dans l’arrondissement montréalais de Verdun, là où elle est née. Elle est alors tombée sur ce message fort clair.

Panneau publicitaire, rue Wellington, Verdun, 7 juillet 2016

Heureusement, cela ne s’adressait pas à elle, malgré le (quadruple) tutoiement. Elle en eût été marrie.

P.-S. — Le site de l’arrondissement n’est pas moins comminatoire.

 

[Complément du 3 août 2016]

Ça joue un peu moins dur à Westmount, mais à la même deuxième personne du singulier.

Panneau de signalisation, Westmount, août 2015

 

[Complément du 5 août 2016]

Ça y est. Toute l’administration municipale montréalaise s’y met.

Ville de Montréal, publicité pour la propreté, 2016

 

[Complément du 1er septembre 2016]

Voici ce qui s’appelle frapper fort.

Publicité contre les déjections canines, Montréal, 2016

Autopromotion 249

Sarrau blanc

L’Oreille tendue enseigne à l’université. Elle y a longtemps dirigé un département d’études littéraires. Pendant plus longtemps encore, elle s’y est occupée d’édition scientifique. En outre, elle blogue, elle est active sur les réseaux sociaux et elle répond souvent aux invitations des médias dits traditionnels (presse, radio, télévision).

C’est dire qu’elle a un certain nombre de choses à dire sur la place des universitaires dans l’espace public.

Elle a donc été ravie de soumettre un texte à la série que l’agence Science-presse a lancée ce printemps à propos du journalisme scientifique. Ça s’appelle «Université, diversité» et ça se trouve ici ou .

P.-S. — Merci à Pascal Lapointe de l’invitation.

 

[Complément du 21 février 2017]

Ce texte vient d’être repris par l’Association francophone pour le savoir (Acfas), sous le titre «Les chercheurs universitaires ne portent pas tous un sarrau blanc» (http://www.acfas.ca/publications/decouvrir/2017/02/chercheurs-universitaires-ne-portent-pas-tous-sarrau-blanc). Merci à Johanne Lebel.

 

[Complément du 26 février 2022]

Parlant de sarrau, deux choses.

Sous la plume de Gérard Bouchard, dans le Devoir du jour, ceci : «Ce déséquilibre appelle une répartition plus équitable des subventions, bien sûr, mais aussi une nouvelle reconnaissance des titres et des emplois. Il plaide aussi pour une réforme de l’imaginaire scientifique, lequel ne tient pour “savant” que le manieur d’éprouvettes, le porteur de sarrau ou, plus généralement, la recherche appuyée sur une impressionnante infrastructure d’équipement.»

Dans la Presse+ du 20 février, cela :

«Nos chercheurs ne portent pas de sarrau», la Presse+, 20 février 2022, publicité

 

[Complément du 31 mai 2022]

L’association sarrau/science n’est pas évidemment pas que québécoise, ainsi que le rappelait en 2016 Jack Lynch dans son excellent You Could Look It Up : «By the middle of the nineteenth century, the modern scientific establishment was in place. Knowledge about the natural world came not from tradition, not from authority, but from empirical research no longer carried out by gentleman amateurs in potting sheds, but by white-coated specialists in academies or universities, with laboratories fitted with expensive equipment paid for by grants» (p. 342). Depuis le milieu du XIXe siècle, la connaissance du monde s’acquerrait en vêtement blanc.

 

Référence

Lynch, Jack, You Could Look It Up. The Reference Shelf from Ancient Babylon to Wikipedia, New York et Londres, Bloomsbury, 2016, 453 p. Ill.

Oui, mais quoi ?

Dès sa naissance, en juin 2009, l’Oreille tendue a clairement annoncé la couleur : le verbe quitter est transitif; il exige donc un complément d’objet (sa femme, son bureau, son travail, son enveloppe charnelle). Or, au Québec, on l’entend souvent sans : Elle a quitté. Il y a toute une rubrique du blogue consacrée à la bataille évidemment perdue d’avance que livre l’Oreille à cet usage. La rubrique comptait 35 textes.

Dans la Presse+ du jour, cette publicité.

Publicité de la chaîne Best Buy, la Presse+, 19 juin 2016

Ça fera donc 36.

P.-S. — N’écrivez pas à l’Oreille : elle sait que cet usage a été commun il y a jadis naguère.

Accouplements 56

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Le service des vélos en libre-service de Montréal s’appelle Bixi. (Très tôt dans sa vie, l’Oreille tendue en a parlé.) Dans sa plus récente campagne de publicité, ce service joue sur une expression québécoise : qui y modère ses transports doit se calmer, se restreindre; en revanche, les usagers de Bixi doivent libérer les leurs.

Bixi, publicité, 2016

En Finlande (merci à @jeanphipayette pour la photo), dans le métro, le transport est encore plus libre : il est affaire de caresse.

Finlande, publicité dans le métro, 2016

Ce transport-là est (potentiellement) amoureux. Plus que l’autre.