À la radio, il y a quelques semaines : «les argents, elles».
Le pluriel : pour se donner l’illusion d’être riche ?
Mais le féminin ?
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
À la radio, il y a quelques semaines : «les argents, elles».
Le pluriel : pour se donner l’illusion d’être riche ?
Mais le féminin ?
«Des mots aux mythologies», la table ronde à laquelle l’Oreille tendue a participé, avec Jean-Marie Klinkenberg et Pierre Popovic, le 10 février, est désormais disponible pour écoute sur Radio Spirale.
À chacun ses détestations : un des collègues de l’Oreille tendue aime rappeler que l’adjectif soi-disant ne peut caractériser qu’une personne. «La soi-disant liberté de pensée reste parfaitement illusoire», écrit Gide (selon le Petit Robert, édition numérique de 2007) ? Non, dixit ce collègue. Gide est un soi-disant écrivain ? Oui. Soi-disant, c’est quelqu’un qui dit quelque chose de lui-même. (L’Oreille est d’accord avec ce collègue. Ça lui arrive. C’est le pion en elle.)
Elle pense à cette distinction à toutes les fois qu’elle entend Radio-Canada présenter un criminel à cravate montréalais en utilisant la formule suivante : «le soi-disant conseiller financier Earl Jones».
Première interrogation : est-ce bien Earl Jones qui se disait «conseiller financier» ? Si oui, soi-disant est bienvenu. Sinon, l’Oreille préférerait prétendu.
Seconde interrogation : n’est-ce pas là une bonne façon, pour les médias, de nous faire comprendre qu’un vrai conseiller financier ne ferait pas ce qu’a fait ce soi-disant conseiller financier ? Voilà une réputation collective bien protégée par les médias.
Table ronde «Des mots aux mythologies»
La langue n’est jamais neutre. L’apparition et la disparition des mots, le choix de certains, le refus d’autres — tout cela dit quelque chose d’un état de société et de ses mythologies. Qu’en est-il de la Belgique et du Québec d’aujourd’hui ? Quels sont les mots du jour et les mots de passe qu’on y entend ?
Avec
Jean-Marie Klinkenberg
Université de Liège
Auteur de Petites mythologies belges (2003 et 2009)
Benoît Melançon
Université de Montréal
Co-auteur du Dictionnaire québécois instantané (2004) et blogueur (oreilletendue.com)
Pierre Popovic
CRIST, Université de Montréal
Co-auteur du Dictionnaire québécois instantané (2004) et auteur du Dzi (2009)
Animation
Martine-Emmanuelle Lapointe
Université de Montréal
Auteure d’Emblèmes d’une littérature (2008)
Organisée par le Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises, la Délégation Wallonie-Bruxelles au Québec et Radio Spirale.
10 février 2010
16 h 30
Université de Montréal
3150, rue Jean-Brillant
Salle C-8141
Entrée libre
Affiche (PDF)
[Complément du 31 août 2011]
On peut (ré)entendre la table ronde ici.
Aux footballs (le mondial, l’américain, le canadien) comme au hockey, les marqueurs aiment bien manifester leur joie, parfois sans la moindre retenue.
Ce n’est pas le cas de Mike Cammalleri, l’ailier gauche des Canadiens de Montréal.
Description d’un journaliste sportif du quotidien la Presse : «Si Alexander Ovechkin manque défoncer les baies vitrées chaque fois qu’il marque un but, Cammalleri, lui, est un modèle de discrétion : un demi-sourire, un petit geste de reconnaissance envers le coéquipier qui lui a refilé la rondelle et, hop, on passe à un autre appel» (30 janvier 2009, cahier Sports, p. 6).
Passer à un autre appel ? L’expression vient du vocabulaire des tribunes téléphoniques à la radio. Son sens : on passe à autre chose.
L’Oreille tendue va donc maintenant passer à un autre appel.
[Complément du 20 janvier 2014]
Le défenseur des Canadiens P.K. Subban a parfois des relations tumultueuses avec son entraîneur, Michel Therrien. À la suite du plus récent incident entre les deux hommes, le joueur a déclaré ce qui suit : «“On doit se remettre à jouer du hockey à notre façon”, a résumé P.K. Subban qui doit ardemment souhaiter que le Québec en entier passe à un autre appel» (la Presse+, 11 janvier 2014). «Le Québec en entier» : rien de moins.