Autopromotion 830

Photographie de Maurice Richard par David Bier, The Gazette, Montréal, années 1950, détail

À l’occasion, il arrive à l’Oreille tendue d’écrire de petites choses sur Maurice Richard, le plus célèbre joueur des Canadiens de Montréal — c’est du hockey.

Rebelote dans le quotidien montréalais le Devoir du jour (merci à Dave Noël pour l’invitation). Sous le titre «Maurice Richard n’est pas mort», l’Oreille réfléchit à la place du Rocket dans la société québécoise aujourd’hui.

Pourquoi ce texte ? Le 27 mai, il y aura 25 ans que Richard est mort.

Ça se lit ici.

Chantons le hockey avec Alain-François

Album Alain-François, 2007, pochette

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Alain-François, «C’est pour quand la coupe Stanley ?», album Alain-François, 2007

 

Maurice c’est un gars d’Montréal
Un joueur d’hockey phénoménal
Y a faitte 500 buts en carrière
Y’s’foutait d’son salaire

Serguei c’t’un gars d’la Russie
Qui passe son temps sur la galerie
Qui mange la puck qui vire en rond
Pour 3 point 5 millions

C’est pour quand la coupe Stanley
Sûrement pas cette année
On part en lion on finit en poisson
Y a un problème dans’cage ou de repêchage
C’t’un gros bateau qui prend l’eau
Depuis qu’on a perdu Casseau

Lafleur un des plus grands marqueurs
Y avait du chien y avait du cœur
Y en a gagné des coupes Stanley
Pour 30 000 par année

Alex un aut’gars d’la Russie
Un Canadien ben endormi
Qui dort s’a’glace pis qui score pas
À 400 000 par mois

C’est pour quand la coupe Stanley
Sûrement pas cette année
On part en lion on finit en poisson
Y a un problème dans’cage ou de repêchage
C’t’un gros bateau qui prend l’eau
Depuis qu’on a perdu Casseau

[Voix off]
La punition au numéro 66
Alain-François
Deux minutes pour langue sale

Les fans sont pas mal écœurés
Des millionnaires du hockey
Y ont pas l’CH à’bonne place
Quand l’équipe saute s’a’glace
À chaque année c’est a’même histoire
En fin d’saison c’est l’désespoir
Pour éviter la catastrophe et pis faire les playoffs

C’est pour quand la coupe Stanley
Sûrement pas cette année
On part en lion on finit en poisson
Y a un problème dans’cage ou de repêchage
C’t’un gros bateau qui prend l’eau
Depuis qu’on a perdu Casseau

C’est pour quand la coupe Stanley
Sûrement pas cette année
On part en lion on finit en poisson
Y a un problème dans’cage ou de repêchage
C’t’un gros bateau qui prend l’eau
Depuis qu’on a perdu Casseau

[Voix off]
Heye penses-tu qu’on va les faire ’es playoffs c’t’année ?

 

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Chantons le hockey avec Bob Bissonnette

Bob Bissonnette, les Barbes des séries, 2012, pochette

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Bob Bissonnette, «J’accroche mes patins», les Barbes des séries, 2012

 

Pas d’ovation d’20 minutes comme pour Maurice Richard
Pas d’manifestation publique comme pour Émile Butch Bouchard
Pas d’comité d’accueil à l’aéroport
Absolument rien pour souligner mon départ

J’serai pas intronisé au Temple d’la renommée
Aux côtés de Mark Messier pis d’toutes mes joueurs préférés
Pas d’bâton d’argent pas de lithographie
Ni même une sculpture à mon effigie

Mon dernier match
Mon dernier tour de glace
C’est maintenant la fin
J’accroche mes patins
Les lumières sont éteintes
J’ai fait ma dernière feinte
J’jouerai pus demain ou après-demain
J’accroche mes patins

Je r’pense à toutes les coups d’poings que j’ai mangés su’l’nez
À toutes les fois où j’ai joué blessé
Ma cheville, mon genou, mes épaules sont fatigués
Pis mes jointures commencent à être maganées

Mes bras meurtris vous tendent le flambeau
J’suis peut-être pas Guy Lafleur mais j’n’ai faite des tours du chapeau
Ma p’tite carrière passe sous l’silence
Ça y est, je tire ma révérence

Mon dernier match
Mon dernier tour de glace
C’est maintenant la fin
J’accroche mes patins
Les lumières sont éteintes
J’ai fait ma dernière feinte
J’jouerai pus demain ou après-demain
J’accroche mes patins

 

P.-S.—Vous avez bonne mémoire : le nom de Bob Bissonnette apparaît chez Mathieu Arsenault et Luc Gélinas; le chanteur a déjà évoqué Jean Ratelle. Et Amy Ransom a analysé ses chansons.

 

 

Références

Arsenault, Mathieu, le Guide des bars et pubs de Saguenay. Essai • Poèmes, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 97, 2016, 51 p.

Gélinas, Luc, C’est la faute à Ovechkin, Montréal, Hurtubise, 2012, 219 p.

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Ransom, Amy J., «Rock and Roll, Skate and Slide : Hockey Music as an Expression of National Identity in Quebec», dans Hockey, P.Q. Canada’s Game in Quebec’s Popular Culture, Toronto, University of Toronto Press, 2014, p. 158-188.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Sacré détail

Cierge pascal, 2011

Dans la Ligue nationale de hockey, il fut un temps où les séries éliminatoires — le détail, disent certains — ne se rendaient pas jusqu’au mois de juin. C’était le bon vieux temps.

En 1979, on l’a vu, Dominique Michel déplorait leur longueur indue : «Chez nous l’hiver c’comme le hockey / Y a des finales jusqu’au mois d’mai.»

Chez Renald Bérubé (les Caprices du sport, 2010), une autre chronologie se donne à lire :

Le but de Leswick en prolongation en 1954 : il l’avait braillé sans retenue aucune, il avait le rouge de la peine au front en se rendant ce printemps-là, servant de messe, aux cérémonies de la semaine sainte — car les éliminatoires de la coupe Stanley et ladite semaine advenaient alors au même moment, à peu près toujours, à son grand dam. Fallait participer aux cérémonies, il ratait donc les matches diffusés à la radio. Entre le cierge pascal et le hockey, ses croyances n’hésitaient même pas, sinon pour les apparences nécessaires du qu’en-dira-t’on de la rectitude religieuse d’alors (p. 68).

Hockey et semaine sainte (mars-avril) : il est vrai qu’au Québec hockey et religion ont souvent partie liée.

 

Illustration : «Cierge pascal», 2011, photo déposée sur Wikimedia Commons

 

Référence

Bérubé, Renald, les Caprices du sport. Roman fragmenté, Montréal, Lévesque éditeur, coll. «Réverbération», 2010, 159 p.

Chantons le hockey avec Claude Gauthier

Panneau publicitaire en hommage à Guy Lafleur, Complexe Desjardins, Montréal, septembre 2023

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Claude Gauthier, «À Guy Lafleur», les Amitiés, 2023

 

Une glace un filet
Un hockey une rondelle
C’était ta vie
Ta passion tes vingt ans
Avec ton cœur
Et tes ailes d’hirondelles
Tes envolées
Nous annonçaient l’printemps

Devant leur télé
Tous les fans [s prononcé] du Québec
Étaient branchés
À ton art ton génie
Comme un wizard
Tu leur clouais le bec
[Ricanement]
À ces hockeyeurs
Des États-Unis
[Bruits de foule]
Dans l’euphorie
Ça criait «Guy Guy Guy»
[Bruits de foule]
Chez les Anglais
On t’appelait Flower
T’as mis du rêve
Et du rose dans nos vies
Car simplement
Tu étais Guy Lafleur

Mais tu es parti
Notre ami notre idole
Jouer au Ciel
Ton éternel hockey
Du samedi soir
Quand la s’maine était bonne
Quand ta magie
Nous faisait tous craquer
Craquer
Ce soir mon enfant
Ce soir mon p’tit Pierrot
J’voudrais te dire
Que dans la vie c’est moche
Si tu n’as pas
Dans ta tête un héros
Et sa photo
Et ses cartes
Dans tes poches
Dans tes poches
Ti-Guy les gens
T’aimaient à la folie
Mais aujourd’hui
Le Forum est en pleurs
Tu l’allumais
Tu y mettais d’la vie
Dans nos hivers
Tu semais des fleurs
Tu s’ras toujours
Tatoué sur nos cœurs
Merci Ti-Guy
Au revoir
Guy Lafleur

 

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture