Réussite titrologique du jour

«Comment casser sans être cassée», titre, la Presse+, 6 août 2023

Dans le français populaire du Québec, qui rompt (une relation amoureuse) casse (avec le ci-devant être aimé).

Qui a peu d’argent est cassé (parfois comme un clou).

Quand on casse, on peut se retrouver cassé(e)(s).

Titre de la Presse+ du 6 août 2023 : «Comment casser sans être cassée.»

Bravo et merci.

Pour la suite du monde, ou pas ?

«Pour la suite du monde», meme, 2022

Au début des années 1960, le cinéaste Pierre Perrault lance Pour la suite du monde. C’est un titre apprécié au Québec (et ailleurs).

Exemples récents :

«Une invitation à marcher pour la suite du monde» (la Presse+, 4 mai 2022).

«Pour la suite du monde» (la Presse+, 2 mai 2022).

«Relance de la culture. Pour la suite du monde» (le Devoir, 12 avril 2022, p. A6).

«Pour la suite du monde» (la Presse+, 8 avril 2022).

«Pour la suite du monde de l’information» (la Presse+, 28 août 2019).

Suivons Nicolas Krief (à qui l’Oreille tendue doit l’illustration ci-dessus; merci) et demandons-nous s’il n’y a pas lieu de laisser tomber ce genre de titre, au moins pour les articles sur le cinéma documentaire.

P.S.—Contre-exemple : le spectacle théâtral Contre la suite du monde.

Moratoire roulant du jour

Tramway de Québec, dessin préparatoire

 

Un fidèle informateur de l’Oreille tendue, l’Oreille québecquoise, habite la vieille capitale. Courriel d’icelui ce matin : «Vous le saviez ? Il y aura peut-être un tramway à Québec, à moins que l’on continue à faire dérailler le projet.»

De nombreux exemples accompagnent ce message.

«Le tramway de Québec pourrait-il dérailler ?» (Radio-Canada)

«Tramway : “Ça déraille !” déplore le PLQ» (le Soleil).

«L’harmonie déraille entre la CAQ et Québec» (le Devoir).

«À Québec, comment faire dérailler le tramway» (le Devoir, bis).

«Le projet de tramway déraille» (Blvd 102.1).

«“Le train de Québec 21 n’a pas seulement déraillé, il a explosé”, dit Bruno Marchand» (le Carrefour de Québec).

Laissons-lui le dernier mot : «Trop c’est trop.»

Ce n’est peut-être pas le titre du siècle

 

En 1967, le général de Gaulle, du balcon de l’hôtel de ville de Montréal, lance son «Vive le Québec libre !»

De libre à livre, il n’y a qu’un pas, d’où «Vive le Québec livres !»

C’est le titre du dossier qui paraît aujourd’hui dans le Monde des livres.

On le trouvait déjà en 1981 (Lire), en 1982 (le Point), en 1996 (Ma cavale au Canada), en 1999 (l’Express), en 2000 (Paris), en 2013 (Villa Marguerite-Yourcenar), en 2015 (Presses académiques francophones) et en 2018 (Zurich).

Faudrait-il envisager un (autre) moratoire ?