Le non-cousin de Françoise Giroud

Françoise Giroud, On ne peut pas être heureux tout le temps, 2001, couverture

Soit la phrase suivante, tirée de On ne peut pas être heureux tout le temps, de Françoise Giroud : «À moins de quinze ans, j’ai apporté mon premier salaire à ma mère : 800 francs. Ce jour-là, le roi n’était pas mon cousin» (p. 92).

«Le roi n’était pas mon cousin» ? Explication du Wiktionnaire : «Il se met au-dessus du roi, il est très fier, très glorieux.» Chez Reverso : «il est plus fier (ou plus heureux) qu’un roi».

L’Oreille tendue se couchera moins niaiseuse. Merci.

 

[Complément du 28 mars 2025]

Autre occurrence, chez Guy Bedos, dans Mémoires d’outre-mère (2005) : «Tonton Jacques, la star de Radio Alger, qui, par la magie des ondes, a oxygéné de loin mon enfance solitaire. Le roi n’était pas mon cousin d’avoir un oncle aussi fameux» (p. 28).

 

Références

Bedos, Guy, Mémoires d’outre-mère, Paris, Stock, 2005, 192 p.

Giroud, Françoise, On ne peut pas être heureux tout le temps. Récit, Paris, Fayard, coll. «Le livre de poche», 15329, 2001, 220 p. Ill. Édition originale : 2000.

Les zeugmes du dimanche matin, de Dickens et de Fruttero & Lucentini

Dickens, Fruttero & Lucentini, l’Affaire D. ou le crime du faux vagabond, 1991, couverture

«Mr. Honeythunder, en sa qualité de professeur de philanthropie, avait rencontré Mrs. Crisparkle la dernière fois que les deux figurines de porcelaine s’étaient vues, après une réunion publique de philanthropie, où les orphelins d’âge tendre avaient été gavés de gâteaux aux prunes et de paroles lénifiantes» (Dickens, p. 103).

«Mr. Sapsea a fait plus ample connaissance avec Mr. Jasper depuis cette première rencontre où ils se sont régalés de porto, d’épitaphe, de trictrac, de bœuf et de salade» (Dickens, p. 194).

Jasper «se déplace toujours sans bruit et sans raison apparente» (Dickens, p. 205).

«Troisièmement, les Philanthropes se [permettaient] non seulement de pousser leur adversaire dans les cordes, mais aux limites du désespoir […]» (Dickens, p. 300).

«Mettons-nous à la recherche d’aventures et d’appartements» (Dickens, p. 376).

«Nous étions donc arrivés au circus Maximus et à cette fameuse scène de la fumerie qui a fait s’écrouler les derniers espoirs du Crapaud» (Fruttero & Lucentini, p. 410).

«Il s’est passé que Le Chauffeur, en suivant attentivement l’affaire Drood, a oublié d’en faire autant avec les voitures qui le précédent […]» (Fruttero & Lucentini, p. 411).

«Jasper, selon Kerr, avait perdu non seulement toute mémoire de son crime, mais aussi son parapluie […]» (Fruttero & Lucentini, p. 431 n.).

Dickens, Fruttero & Lucentini, l’Affaire D. ou le crime du faux vagabond, Paris, Seuil, 1991, 473 p. Ill. Édition originale : 1989. Traduction de Simone Darses. La traduction du texte de Dickens est de Charles-Bernard Derosne (1874), revue et corrigée par Gérard Hug.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Les zeugmes du dimanche matin et de Julia Deck

Julia Deck, Ann d’Angleterre, 2024, couverture

«À vingt et un ans, Olivia a des cheveux roux incroyables et une passion pour la lecture» (p. 33).

«La classe revient aux anges, les professeures épuisées par le chaperonnage impossible de douze jeunes filles enivrées d’hormones et d’Italie» (p. 72).

«Ici, tout le monde a un travail, de beaux vêtements, des cappuccinos à volonté et des vieux dans des hôpitaux qui s’effondrent» (p. 88).

«Leur complicité se développe à l’écart de Betty, qui est moins drôle avec tous ses drames et ses médicaments» (p. 103).

«Ann se laisse porter par les événements, les sourires extatiques et les nuits trop courtes» (p. 134).

Julia Deck, Ann d’Angleterre. Roman, Paris, Seuil, 2024, 250 p.

 

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 30 décembre 2024.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)