À l’occasion, il arrive à l’Oreille tendue d’écrire de petites choses sur Maurice Richard, le plus célèbre joueur des Canadiens de Montréal — c’est du hockey.
Rebelote dans le quotidien montréalais le Devoir du jour (merci à Dave Noël pour l’invitation). Sous le titre «Maurice Richard n’est pas mort», l’Oreille réfléchit à la place du Rocket dans la société québécoise aujourd’hui.
Pourquoi ce texte ? Le 27 mai, il y aura 25 ans que Richard est mort.
(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Alain-François, «C’est pour quand la coupe Stanley ?», album Alain-François, 2007
Maurice c’est un gars d’Montréal
Un joueur d’hockey phénoménal
Y a faitte 500 buts en carrière
Y’s’foutait d’son salaire
Serguei c’t’un gars d’la Russie
Qui passe son temps sur la galerie
Qui mange la puck qui vire en rond
Pour 3 point 5 millions
C’est pour quand la coupe Stanley
Sûrement pas cette année
On part en lion on finit en poisson
Y a un problème dans’cage ou de repêchage
C’t’un gros bateau qui prend l’eau
Depuis qu’on a perdu Casseau
Lafleur un des plus grands marqueurs
Y avait du chien y avait du cœur
Y en a gagné des coupes Stanley
Pour 30 000 par année
Alex un aut’gars d’la Russie
Un Canadien ben endormi
Qui dort s’a’glace pis qui score pas
À 400 000 par mois
C’est pour quand la coupe Stanley
Sûrement pas cette année
On part en lion on finit en poisson
Y a un problème dans’cage ou de repêchage
C’t’un gros bateau qui prend l’eau
Depuis qu’on a perdu Casseau
[Voix off]
La punition au numéro 66
Alain-François
Deux minutes pour langue sale
Les fans sont pas mal écœurés
Des millionnaires du hockey
Y ont pas l’CH à’bonne place
Quand l’équipe saute s’a’glace
À chaque année c’est a’même histoire
En fin d’saison c’est l’désespoir
Pour éviter la catastrophe et pis faire les playoffs
C’est pour quand la coupe Stanley
Sûrement pas cette année
On part en lion on finit en poisson
Y a un problème dans’cage ou de repêchage
C’t’un gros bateau qui prend l’eau
Depuis qu’on a perdu Casseau
C’est pour quand la coupe Stanley
Sûrement pas cette année
On part en lion on finit en poisson
Y a un problème dans’cage ou de repêchage
C’t’un gros bateau qui prend l’eau
Depuis qu’on a perdu Casseau
[Voix off]
Heye penses-tu qu’on va les faire ’es playoffs c’t’année ?
La 657e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.
La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 76 800 titres.
À partir de cette page, on peut interroger l’ensemble des livraisons grâce à un rudimentaire moteur de recherche et soumettre soi-même des titres pour qu’ils soient inclus dans la bibliographie.
(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Bob Bissonnette, «J’accroche mes patins», les Barbes des séries, 2012
Pas d’ovation d’20 minutes comme pour Maurice Richard
Pas d’manifestation publique comme pour Émile Butch Bouchard
Pas d’comité d’accueil à l’aéroport
Absolument rien pour souligner mon départ
J’serai pas intronisé au Temple d’la renommée
Aux côtés de Mark Messier pis d’toutes mes joueurs préférés
Pas d’bâton d’argent pas de lithographie
Ni même une sculpture à mon effigie
Mon dernier match
Mon dernier tour de glace
C’est maintenant la fin J’accroche mes patins
Les lumières sont éteintes
J’ai fait ma dernière feinte
J’jouerai pus demain ou après-demain
J’accroche mes patins
Je r’pense à toutes les coups d’poings que j’ai mangés su’l’nez
À toutes les fois où j’ai joué blessé
Ma cheville, mon genou, mes épaules sont fatigués
Pis mes jointures commencent à être maganées
Mes bras meurtris vous tendent le flambeau
J’suis peut-être pas Guy Lafleur mais j’n’ai faite des tours du chapeau
Ma p’tite carrière passe sous l’silence
Ça y est, je tire ma révérence
Mon dernier match
Mon dernier tour de glace
C’est maintenant la fin
J’accroche mes patins
Les lumières sont éteintes
J’ai fait ma dernière feinte
J’jouerai pus demain ou après-demain
J’accroche mes patins
Ransom, Amy J., «Rock and Roll, Skate and Slide : Hockey Music as an Expression of National Identity in Quebec», dans Hockey, P.Q. Canada’s Game in Quebec’s Popular Culture, Toronto, University of Toronto Press, 2014, p. 158-188.
Dans la Ligue nationale de hockey, il fut un temps où les séries éliminatoires — le détail, disent certains — ne se rendaient pas jusqu’au mois de juin. C’était le bon vieux temps.
En 1979, on l’a vu, Dominique Michel déplorait leur longueur indue : «Chez nous l’hiver c’comme le hockey / Y a des finales jusqu’au mois d’mai.»
Chez Renald Bérubé (les Caprices du sport, 2010), une autre chronologie se donne à lire :
Le but de Leswick en prolongation en 1954 : il l’avait braillé sans retenue aucune, il avait le rouge de la peine au front en se rendant ce printemps-là, servant de messe, aux cérémonies de la semaine sainte — car les éliminatoires de la coupe Stanley et ladite semaine advenaient alors au même moment, à peu près toujours, à son grand dam. Fallait participer aux cérémonies, il ratait donc les matches diffusés à la radio. Entre le cierge pascal et le hockey, ses croyances n’hésitaient même pas, sinon pour les apparences nécessaires du qu’en-dira-t’on de la rectitude religieuse d’alors (p. 68).
Hockey et semaine sainte (mars-avril) : il est vrai qu’au Québec hockey et religion ont souvent partie liée.