Le niveau baisse ! (2024)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Chaque année dit-il, je vois le niveau de français baisser. Je reviens dans le même lycée quelques années plus tard et je suis sur une autre planète.»

Source : Boualem Sansal, auteur de Le français, parlons-en !, Paris, Éditions du Cerf, 2024, cité par Christian Rioux, «La langue, c’est l’âme d’un peuple», le Devoir, 3 octobre 2024.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

L’oreille tendue de… Simenon

Georges Simenon, les Complices, 1956, couverture

«Lambert savait qu’il était trop tard. Il avait fait la guerre, vu brûler des tanks, des camions, des avions abattus.

Il fallait qu’il conserve son sang-froid, qu’il ne tende pas l’oreille au bruit des sirènes qui lui rappelait le hurlement désespéré de l’autocar.»

Georges Simenon, les Complices, dans Pedigree et autres romans, Paris, Gallimard, coll. «Bibliothèque de la Pléiade», 553, 2009, p. 1109-1223 et 1637-1648, p. 1115. Édition originale : 1956. Édition établie par Jacques Dubois et Benoît Denis.

Autopromotion 793

«Architecture et parties qui en dépendent. Quatrième partie», premier volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1762, planches XXII

La 634e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.

La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 74 500 titres.

À partir de cette page, on peut interroger l’ensemble des livraisons grâce à un rudimentaire moteur de recherche et soumettre soi-même des titres pour qu’ils soient inclus dans la bibliographie.

Illustration : «Architecture et parties qui en dépendent. Quatrième partie», premier volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1762, planches XXII

Accouplements 250

Portrait d’Émile Littré par Armand Vaché, c. 1875 - c. 1900

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

En 2003, dans le Devoir, Jean Dion citait l’ex-hockeyeur Michael Bossy :

N’empêche que Bob Gainey s’est choisi tout un défi du nouveau millénaire. Pour ma part, je ferai mienne l’analyse de Mike Bossy, qui commentait hier sur RDS la nomination : «Étonnant ? Non. Une surprise ? Oui, un peu.»

Cette distinction en rappelle une autre, attribuée au lexicographe Émile Littré. Sa femme l’aurait un jour surpris en train de connaître bibliquement quelqu’un d’autre qu’elle. «Je suis surprise», aurait-elle dit. «Non», aurait-il répondu. «Je suis surpris. Vous êtes étonnée.»

L’échange est manifestement apocryphe, mais pas moins joli pour autant.

Illustration : portrait d’Émile Littré par Armand Vaché, c. 1875-c. 1900, Rijksmuseum, Amsterdam