Chronique nécrologique du jour

Chercheur reconnu localement, le professeur X a mené une carrière résolument monodisciplinaire. Il a peu publié, mais toujours dans des revues mal cotées, voire pas cotées du tout. Il a occupé des postes dans diverses universités, aucune n’ayant jamais figuré dans quelque classement international que ce soit. Enseignant apprécié, dit-on, il n’a laissé aucune empreinte sur les générations d’étudiants qui ont assisté à ses cours. De même, ses collègues au sein des rares comités où il a été nommé ne gardent pas de souvenir de lui. Cet intellectuel plus petit que nature a été, et restera, ignoré des médias. Sa contribution au monde des savoirs a été rapidement oubliée, de son vivant même.

Il nous manquera.

 

[Complément du 16 juin 2022]

Cette chronique nécrologique a mené à la rédaction d’un petit livre :

Melançon, Benoît, la Vie et l’œuvre du professeur P. Sotie, Montréal, À l’enseigne de l’Oreille tendue, 2022, 56 p.

Accouplements 48

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Selon le Devoir du jour, sous la plume de Jean Dion, alternative :

Marrant, n’est-ce pas ? L’un des plus gros noms du baseball pour un salaire annuel même pas dans les sept chiffres ! Est-ce qu’on discerne là une méchante aubaine proche du vol en plein jour, oui ou oui ?

Selon Twitter, bis.

http://twitter.com/petitsmorceaux/status/717456692162727938

Le zeugme du dimanche matin et de Patrice Lacombe

 Patrice Lacombe, la Terre paternelle, éd. de 1972, couverture

«La branche de l’Outaouais qui, en cet endroit, prend le nom de “Rivière des Prairies”, y roule ses eaux impétueuses et profondes, jusqu’au bout de l’île [de Montréal], où elle les réunit à celle du St-Laurent. Une forêt de beaux arbres respectés du temps et de la hache du cultivateur, couvre dans une grande étendue, la côte et le rivage.»

P.-S. — Ponctuation certifiée d’origine.

Patrice Lacombe, la Terre paternelle, Montréal, Hurtubise HMH, coll. «Cahiers du Québec», série «Textes et documents littéraires», 4, 1972, 119 p., p. 39. Présentation par André Vanasse. Édition originale : 1850.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Le niveau baisse ! (1899)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«J’estime que les trois quarts des bacheliers ne savent pas l’orthographe.»

Source : Victor Bérard, maître de conférences à la Sorbonne, 1899, cité dans Claude Lelievre, «La “bataille de l’orthographe” à l’Université», 5 octobre 2010.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture