De l’article Bar
De l’article Berthelot Brunet
De l’article Marivaux
De l’article Talleur
De l’article Tintin (nouvelle épigraphe)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
De l’article Bar
De l’article Berthelot Brunet
De l’article Marivaux
De l’article Talleur
De l’article Tintin (nouvelle épigraphe)
«Sous son regard glacé vous vous recroquevillez, vous vous sentez extrêmement coupable, coupable à n’en plus finir, vous vous répandez en explications, vous parlez de la rareté des appartements à Paris, des relations France-Québec, de la petite faiblesse que vous avez au cœur, de la très belle Madame Marcotte de Saint-Hilaire peinte par Ingres et qui est au Louvre, oui au Louvre, vous déversez des flots de paroles — alors qu’il serait si simple de fuir — qui se brisent sur ce mur, cette digue, ce dingue, cet empêcheur d’habiter en rond, ce puissant major, ce dôme imposant venu des profondeurs de la maison et du temps.»
Gilles Marcotte, «I love Paris», dans la Vie réelle. Histoires, Montréal, Boréal, 1989, 235 p., p. 63-69, p. 68-69.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Louis Sébastien Mercier, dans le chapitre «Cheminées» de son fabuleux Tableau de Paris (vol. 10, texte 837), écrit ce qui suit :
On place volontiers sur nos cheminées, en petits bustes de bronze ou de plâtre doré, les têtes de Voltaire et de J.-J. Rousseau; mais Jeannot et Préville [deux acteurs] ont obtenu le même honneur. La fantaisie de nos sculpteurs célébrise telle ou telle tête. Les bustes des princes trouvent moins d’acheteurs qu’autrefois; on préfère les têtes pensantes (éd. de 1994, tome II, p. 991).
Dans les années 1950, un amateur a décidé de représenter deux joueurs de hockey, le gardien de but Turk Broda des Maple Leafs de Toronto et l’ailier droit Maurice Richard des Canadiens de Montréal, sur un jeu de salière / poivrière. C’est du moins ce qu’avance un marchand sur eBay (il est vrai qu’il n’est pas tout à fait sûr de l’identité des joueurs représentés).
Chaque époque — chaque société — choisit ses idoles.
P.-S.—Ce n’est pas la première fois que l’Oreille cite le texte de Mercier.
P.-P.-S.—Par ailleurs, elle a beaucoup travaillé sur la présence de Maurice «Rocket» Richard dans la culture matérielle québécoise et canadienne dans un livre qu’elle a publié en 2006.
Références
Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.
Mercier, Louis Sébastien, Tableau de Paris, Paris, Mercure de France, coll. «Librairie du Bicentenaire de la Révolution française», 1994, 2 vol. : 8/ccii/1908 et 2063 p. Édition établie sous la direction de Jean-Claude Bonnet. Édition originale : 1781-1788.
(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)
«M. [Victor] Cousin : La décadence de la langue française a commencé en 1789.
Moi : À quelle heure, s’il vous plaît ?»
Source : Victor Hugo, Choses vues, 23 novembre 1843, dans Choses vues. Souvenirs, journaux, cahiers. 1830-1885, Paris, Gallimard, coll. «Quarto», 2002, 1416 p., p. 162. Texte présenté, établi et annoté par Hubert Juin avec des révisions pour la présente édition.
Pour en savoir plus sur cette question :
Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.
L’an dernier, l’Oreille tendue publiait un livre, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue). Il y a quelques semaines, Marc Cassivi faisait paraître Mauvaise langue. Sur le site de la revue Argument, Jean Delisle, professeur émérite à l’École de traduction et d’interprétation de l’Université d’Ottawa, rend compte des deux ouvrages. Il a des reproches, et plusieurs, à leur adresser. (L’Oreille tendue ne partage pas ces reproches. Marc Cassivi non plus.)
À un moment, il pose une excellente question :
Combien d’étudiants québécois ne vont pas poursuivre leurs études en France parce qu’ils se sentent linguistiquement complexés ? Combien préfèrent étudier dans des manuels anglais, de crainte de ne pas comprendre la terminologie française ? Combien sont gênés d’écrire un simple courriel parce qu’ils savent que leur message sera truffé de fautes ? Combien sont incapables d’écrire une lettre pour revendiquer des droits ? Combien sont gênés de parler français devant un auditoire ? Combien remettent leurs travaux en anglais ou vont au cégep anglais, par insécurité linguistique ? Combien en Ontario abdiquent et s’assimilent, s’estimant incapables de parler convenablement la langue de leurs parents ? Combien choisissent les écoles anglaises pour la même raison ?
Oui, en effet : combien ?
Références
Cassivi, Marc, Mauvaise langue, Montréal, Somme toute, 2016, 101 p.
Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.