La 285e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Lui qui était si délinquant et si voleur
Et qui foutait un tel boucan can de malheur
Lui qui retroussait les bourgeois et les jupons
Et qui allait cracher sa joie comme un fripon»
Plume Latraverse, «Revirement majeur», Chansons nouvelles, 1994
(Une définition du zeugme ? Par là.)
De l’article Attentats de novembre 2015
De l’article Charlie hebdo
De l’article Ein
De l’article Run / Ronne
De l’article Thanatotourisme
De l’article –thèque
(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)
«Chez nous, l’adoption de mots étrangers appauvrit la langue. L’usage fréquent de mots anglais démontre d’abord l’indigence de notre vocabulaire français et ensuite le peu de respect que nous avons de notre langue maternelle. Enrichissons donc notre vocabulaire d’un plus grand nombre de mots français, au moins des mots usuels, afin d’être plus en mesure de résister aux dangers qui nous menacent. Qu’on le veuille ou non, nous subissons une métamorphose dont il ne faut pas trop se glorifier. Nos traditions s’en vont, notre mentalité se déforme, nos mœurs se vicient et le bon goût, qualité française, se meurt. Que reste-t-il du bel héritage de nos pères ! Que sont devenues les coutumes familiales, l’autorité des parents sur leurs enfants, les habitudes de respect et d’obéissance de la part de ceux-ci, la franchise, la politesse, la cordialité, la simplicité, la confiance entre amis, entre voisins, l’hospitalité courtoise et sincère, le respect de la parole donnée, la rigidité des principes dans toutes les questions où l’honneur est en jeu et combien d’autres belles vertus ancestrales !»
Source : Joseph Dumais, le Parler de chez nous. Conférence donnée à l’Hôtel de ville de Québec, sous le patronage de la Société des arts, sciences et lettres, par M. Joseph Dumais. Professeur de diction française, directeur du Conservatoire de Québec, membre de la Société des auteurs canadiens et de la Société des arts, sciences et lettres, Québec, Chez l’auteur, 1922, ii/41 p., p. 34-35. Préface d’Alphonse Désilets.
P.-S. — Cette citation inaugure une nouvelle rubrique du blogue, «Le niveau baisse !»
Pour en savoir plus sur cette question :
Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.
L’Oreille tendue est en train de lire la traduction de Unkindest Cuts. An Inside History of Censorship de Robert Darnton.
Son traducteur parle à un moment de «communication digitale» (p. 8). Comme il ne s’agit manifestement pas de communication avec les doigts, on se serait attendu à «communication numérique». Jean-François Sené a choisi le calque de l’anglais plutôt que le terme français parfaitement équivalent.
Quelques pages plus loin, il est question de «mercatique», avec, à l’appui, la définition du mot par le Journal officiel (p. 17). Ici, Sené a privilégié le terme français rare plutôt que le commun marketing, venu directement de l’anglais.
Ça fait désordre.
P.-S. — Depuis le 1er janvier 2016, le Journal officiel n’est plus disponible qu’en numérique. On ne pourra plus le tenir entre ses doigts.
P.-P.-S. — «Faire sens» (p. 146 et p. 149) ? Non.
Référence
Darnton, Robert, De la censure. Essai d’histoire comparée, Paris, Gallimard, coll. «NRF Essais», 2014, 391 p. Ill. Traduction de Jean-François Sené.