L’homme d’affaires québécois Paul Desmarais vient de mourir. On l’a annoncé hier.
Comment ?
Sur Twitter, beaucoup ont dit que Desmarais était «décédé». Les lecteurs de l’Oreille tendue savent que, parmi ses batailles perdues d’avance, il y a celle de mourir. Pour le dire d’un mot : dans la langue courante, les gens ne décèdent pas; ils meurent. (Ils ne prédécèdent pas non plus.)
Décéder est un de ces euphémismes qu’aime la langue du XXIe siècle. Ce n’est pas le seul; voir ici et là.
S’agissant de Paul Desmarais, la palme de l’euphémisme revient au compte Twitter @LeDevoir : «L’homme le plus riche du Québec tire sa révérence.»
Dans le Petit Robert (édition numérique de 2014), c’est Courteline qui sert d’exemple à cette «locution plaisante» : «après quoi je tirai galamment ma révérence et m’en allai».
On ne saurait reprocher à quiconque d’être galant.
P.-S. — Merci à Jacques Brel pour le titre de ce billet, tiré de la chanson «Vieillir».


