Fil de presse 036

Logo, Charles Malo Melançon, mars 2021

La langue ? Des livres !

Abeillé, Anne et Danièle Godard, en collaboration avec Annie Delaveau et Antoine Gautier (édit.), la Grande Grammaire du français, Paris, Actes Sud et Imprimerie nationale éditions, 2021, 2628 p.

Allart, Dominique, Yann Berthelet et Bruno Rochette (édit.), le Latin à l’université, aujourd’hui, Liège, Presses universitaires de Liège et Maison des sciences de l’homme, 2021, 114 p.

Amann, Flora, Sourds et muets. Entre savoir et fiction au tournant des Lumières (1776-1815), Paris, Classiques Garnier, coll. «L’Europe des Lumières», 75, 2021, 419 p.

Avanzi, Mathieu et Jean Mathat-Christol, Comme on dîne chez nous. Le grand livre des mots et des recettes de nos régions, Paris, Le Robert, 2021, 240 p. Préface de Guy Savoy.

Bergounioux, Pierre, le Sens des mots, Montmorillon, L’Escampette éditions, 2021, 43 p. Photographies de Marc Deneyer.

Biglari, Amir et Marion Colas-Blaise (édit.), les Déictiques à l’épreuve des discours et des pratiques, Paris, Classiques Garnier, coll. «Rencontres», 505, 2021, 323 p.

Bonissent, Jean-Christophe et Paul de Sinety (édit.), Pour des sciences en français et en d’autres langues. Colloque international organisé par le ministère de la Culture – Délégation générale à la langue française et aux langues de France – Institut de France, 15 novembre 2019, Paris, Honoré Champion, coll. «Lexica mots et dictionnaires», 39, 2021, 238 p.

Boutet, Josiane et James Costa (édit.), Dictionnaire de la sociolinguistique, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2021, 348 p.

Canut, Cécile, Provincialiser la langue. Langage et colonialisme, Paris, Éditions Amsterdam, 2021, 320 p.

Duval, Marc, Court de Gébelin. Vocabulaire comtois et lorrain. Attribution, édition et analyse linguistique, Strasbourg, ELIPHI, coll. «Travaux de linguistique romane», 2021, 259 p.

Esher, Louise, Maximilien Guérin, Nicolas Quint et Michela Russo (édit.), le Croissant linguistique : entre oc, oïl et francoprovençal. Des mots à la grammaire, des parlers aux aires, Paris, L’Harmattan, coll. «Les parlers du Croissant» 2021, 376 p.

European Journal of Language Policy, 13, 1, 2021.

European Journal of Language Policy, 13, 2, 2021.

Le Français aujourd’hui, 214, septembre 2021. Dossier «Notions problématiques en grammaire».

Le Français moderne, 2, 2020. Dossier «La rémanence : un concept opératoire pour la linguistique diachronique ? Le cas du français», sous la direction de Claire Badiou-Monferran.

Klein, Étienne, 150 drôles d’expressions pour ramener sa science, Paris, Le Robert, 2021, 320 p.

Leconte, Gabriel, les 100 mots du bouddhisme. Dans la chambre aux orchidées, Paris, L’Harmattan, 2021, 136 p.

Micone, Marco, On ne naît pas Québécois, on le devient, Montréal, Del Busso éditeur, 2021, 129 p.

L’Oreille tendue a rendu compte de ce livre ici.

Pennac, Daniel et Florence Cestac, Les mots ont des oreilles, Paris, Le Robert, 2021, 80 p.

Planchenault, Gaëlle et Livia Poljak (édit.), Pragmatics of Accents, Amsterdam, John Benjamins, coll. «Pragmatics & Beyond New Series», 327, 2021, vii/266 p.

Rey, Alain, Denis Milliès Lacroix et Agnès Pierron, 150 drôles d’expressions à emprunter à nos grands-mères, Paris, Le Robert, 2021, 320 p.

Rézeau, Pierre, l’Inventaire du patois du Ban de la Roche par les frères Oberlin, à la fin du XVIIIe siècle, Strasbourg, ÉLiPhi. Éditions de linguistique et de philologie, coll. «Travaux de linguistique romane», 2021, xiv/244 p.

Salut, Alain ! Hommage à Alain Rey, Paris, Le Robert, 2021, 288 p.

Thibault, André, Mathieu Avanzi, Nicholas Lo Vecchio et Alice Millour (édit.), Nouveaux regards sur la variation dialectale / New Ways of Analyzing Dialectal Variation, Strasbourg, ELiPhi. Éditions de linguistique et de philologie, coll. «Travaux de linguistique et de philologie», 2021, xiv/356 p.

Tipa, 37, 2021. Dossier «La convergence», sous la direction de Sibylle Kriegel et Sophie Herment.

Véron, Laélia et Maria Candea, Parler comme jamais. La langue : ce qu’on croit et ce qu’on en sait, Paris, Le Robert et Binge audio, 2021, 324 p.

Dessert du jour

Jules Verne, le Pays des fourrures, éd. de 1873, couverture

«Sur la table s’élevait un pudding pyramidal, que Mrs. Joliffe avait confectionné de sa main; c’était un énorme cône tronqué, composé de farine, de graisse de renne et de bœuf musqué, auquel manquaient peut-être les œufs, le lait, le citron recommandés par les traités de cuisine, mais qui rachetait ce défaut par ses proportions gigantesques. Mrs. Joliffe ne cessait de le débiter en tranches, et cependant l’énorme masse résistait toujours. […] Aux sandwiches succédaient les tranches de l’inépuisable pudding !»

Jules Verne, le Pays des fourrures. Le Canada de Jules Verne — I, Paris, Classiques Garnier, coll. «Bibliothèque du XIXe siècle», 77, 2020, 549 p., p. 56. Édition critique par Guillaume Pinson et Maxime Prévost. Édition originale : 1872-1873.

La clinique des phrases (mmm)

La clinique des phrases, logo, 2020, Charles Malo Melançon

(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)

Soit la phrase suivante :

J’ai choisi de parler de ce restaurant dans notre section sur la cuisine du temps des Fêtes, car on sert ici de la cuisine qui pourrait devenir la source de nouvelles traditions de Noël, ancrées à la fois dans notre terroir et notre mémoire gustative et la réalité moderne qui font une belle place aux plantes.

La fin en est bien confuse, n’est-ce pas ?

Essayons d’y voir plus clair, en commençant par l’ajout d’une virgule et d’une préposition :

J’ai choisi de parler de ce restaurant dans notre section sur la cuisine du temps des Fêtes, car on sert ici de la cuisine qui pourrait devenir la source de nouvelles traditions de Noël, ancrées à la fois dans notre terroir et notre mémoire gustative, et dans la réalité moderne qui font une belle place aux plantes.

Ça va déjà un peu moins mal, mais on devrait pouvoir faire mieux, la fin de la phrase tournant toujours en eau de boudin.

J’ai choisi de parler de ce restaurant dans notre section sur la cuisine du temps des Fêtes, car on sert ici de la cuisine qui pourrait devenir la source de nouvelles traditions de Noël, ancrées à la fois dans notre terroir et notre mémoire gustative, et dans la réalité moderne, traditions qui feraient une belle place aux plantes.

À défaut d’être élégant, c’est, espérons-le, un peu plus compréhensible.

À votre service.

P.-S.—Oui, c’est de la langue de margarine.

La clinique des phrases (eee)

La clinique des phrases, logo, 2020, Charles Malo Melançon

(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)

Soit la phrase suivante :

Tout est cuisiné au feu de bois, comme le font Francis Mallman en Argentine, Victor Arguinzoniz au Asador Etxebarri, dans le Pays basque, ou Niklas Ekstedt en Suède. Sauf que chez Foxy, on donne en plus à tout ça un ton presque moyen-oriental qui fait penser à une autre référence : Yotam Ottolenghi. Cela dit, j’adore y aller en automne, pour l’odeur de chalet, de grillades, la chaleur, ce sentiment de réconfort qu’on a à l’intérieur quand commencent les jours froids, moment de transition bien typique de notre climat.

Tout lecteur attentif aura repéré la présence évidemment inutile de «Sauf que» — cette locution si prisée au Québec — et de «Cela dit».

L’Oreille est professeure et éditrice; elle est habituée à se répéter. Ce n’est pas la première fois qu’elle déplore pareil abus des mots de transition. Ce ne sera pas la dernière.

Donc :

Tout est cuisiné au feu de bois, comme le font Francis Mallman en Argentine, Victor Arguinzoniz au Asador Etxebarri, dans le Pays basque, ou Niklas Ekstedt en Suède. Chez Foxy, on donne en plus à tout ça un ton presque moyen-oriental qui fait penser à une autre référence : Yotam Ottolenghi. J’adore y aller en automne, pour l’odeur de chalet, de grillades, la chaleur, ce sentiment de réconfort qu’on a à l’intérieur quand commencent les jours froids, moment de transition bien typique de notre climat.

À votre service.

P.-S.—Oui, c’est de la langue de margarine.

Le zeugme du dimanche matin et de Robert Belleret

Robert Belleret, Paul Bocuse, 2019, couverture

«“Tu es monté jusqu’ici à vélo ? Tu n’es pas un feignant, je t’embauche !” lui glisse en substance la monumentale patronne (qui, à trente ans, pesait près de cent kilos), auréolée de gloire et de fins cheveux poivre et sel.»

Robert Belleret, Paul Bocuse. L’épopée d’un chef. Biographie, Paris, Éditions de l’Archipel, coll. «Biographie», 2019, 259 p., p. 38.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)