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Portrait de Benoît Melançon tiré du documentaire I speak français (2019)Karina Marceau a réalisé un documentaire sur la place de la langue française et de la langue anglaise chez les jeunes Québécois (de 18 à 30 ans).

I speak français sera diffusé à Télé-Québec le 20 mars à 20 h (rediffusion : 21 mars à 14 h et à 23 h, 24 mars à 20 h). Il sera présenté en avant-première au Théâtre Outremont le 15 mars à 20 h, en présence de la réalisatrice.

L’Oreille tendue en est, mais elle n’est pas de la bande-annonce qui tourne actuellement sur Facebook. Ses lecteurs ne seront pas étonnés d’apprendre qu’elle ne partage ni les sentiments de Mathieu Bock-Côté ni ceux de Denise Bombardier.

Dans le Journal de Montréal du jour, Karina Marceau rapporte les positions de l’Oreille, défendues notamment dans son livre Le niveau baisse !

P.-S.—Qu’est-ce qui est «circonscrit» ? Il faudra attendre la diffusion du film pour le savoir.

 

[Complément du 17 mars 2019]

Pour en savoir plus sur le documentaire, on peut lire le Devoir ou écouter Radio-Canada.

 

Référence

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Le niveau baisse ! (2018)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Notre langue est en décadence», déclare Jean-Marie Rouart au quotidien Libération (édition du 4 septembre 2018). La preuve ? Des Belges veulent simplifier l’accord du participe passé avec l’auxiliaire avoir.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

L’oreille (dure) de Philippe Delerm

Philippe Delerm, Et vous avez eu beau temps ?, 2018, couverture

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

Pages 133-135 de Et vous avez eu beau temps ? La perfidie ordinaire des petites phrases de Philippe Delerm (2018) : chapitre «Ils n’articulent plus, maintenant !»

Que cache cette «petite phrase», s’agissant de ceux qu’on imagine être «les jeunes» ? «Ils n’articulent plus, leur diction est ambiguë, traduit un manque de consistance et de rigueur. Ils ne sont pas assez forts, pas assez nets. Ils ont été élevés dans du coton — par qui ? —, ne connaissent pas grand-chose aux difficultés de l’existence» (p. 133).

Comment y réagir ? «Si cela était vrai, ce serait oublier que, dès l’Antiquité, des contempteurs ont décrété : “Le niveau baisse !” Et si, depuis, le niveau n’avait cessé de fléchir, nous en serions au six centième sous-sol. Allons, il n’est pas si honteux de se l’avouer, cela semble encore plus vrai que tout le reste, et ne vaut pas que pour maintenant : avec le temps, on devient dur d’oreille !» (p. 134-135)

Source : Delerm, Philippe, Et vous avez eu beau temps ? La perfidie ordinaire des petites phrases, Paris, Éditions du Seuil, 2018, 176 p.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Le niveau baisse ! (1887)

Arthur Buies selon Albert Chartier dans Séraphin illustré

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Ô mon siècle ! se peut-il que tu marches si vite malgré tous nos efforts pour te retenir ? Qu’avons-nous donc fait si ce n’est d’essayer de jouir des quelques années de jeunesse que tu jettes en courant aux cœurs avides et sitôt stupéfaits de les voir si vite envolées ? Si encore nous étions remplacés ! mais nous ne le sommes pas; notre génération est à jamais éteinte comme le Canada d’autrefois qui a disparu sous la lourde, triviale et uniforme casaque des mœurs modernes; les hommes deviennent de plus en plus raides affairés, poseurs, faiseurs, gobeurs et jobbeurs. Le niveau est devenu le même et pour tous, mais c’est un niveau singulièrement abaissé… Ah ! Ah ! n’allons pas plus loin, s’il vous plaît ! Nous allons tomber dans l’exécration de notre espèce, ce qui ne convient pas à un chroniqueur qui veut rester populaire.»

Source : Arthur Buies, «En route», l’Électeur, 25 juin 1887, p. 1.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

 

P.-S.—Oui, le même Arthur Buies qu’ici.

 

Illustration : Albert Chartier, dans Claude-Henri Grignon et Albert Chartier, Séraphin illustré, Montréal, Les 400 coups, 2010, 263 p., p. 139. Préface de Pierre Grignon. Dossier de Michel Viau.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Le niveau baisse ! (2017)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«La décomposition de la France est plus que jamais à l’œuvre. On est mille fois mieux à Damas qu’à Paris, et je préfère le bruit du canon à celui d’une langue française devenue du petit nègre.»

Source : Richard Millet, «Retour de Syrie», blogue de l’écrivain, 18 novembre 2017.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture