Hier, l’Oreille tendue a visité l’exposition du Grand Palais, à Paris, consacrée à Hergé. Cela allait de soi.
Elle y est tombée sur cette déclaration d’Hergé à Numa Sadoul en 1971 :
Elle a alors transmis l’information à son ami flaubertien Yvan Leclerc.
Réponse de l’intéressé (merci) : «Et quand on pense que Flaubert n’a jamais dit (ou du moins écrit) ça ! Mais bon, puisque tout le monde le répète, c’est devenu vrai. Il FAUT que ça soit vrai !»
(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)
«Tabar-fucking-nak !» dit la «coiffeuse anglo» de Nicolas Langelier (2016, p. 24).
Sur Twitter, @msoleil_ faisait remarquer un jour que «tabarfuck» est utile «en cas de rencontre petit orteil / patte de table».
Dans Facebook, @revi_redac a croisé «tabarnafuck».
Le Québec est un espace où les langues se touchent au quotidien.
Illustration tirée de la bande dessinée les Casseurs d’André-Paul Duchateau et Christian Denayer (1988).
Références
Duchateau, André-Paul et Christian Denayer, les Casseurs. Match-poursuite. Une histoire du journal Tintin, Bruxelles et Paris, Éditions du Lombard, coll. «Les casseurs», 15, 1988, 48 p. Repris dans Denayer & Dûchateau, les Casseurs. L’intégrale, Bruxelles, Le Lombard, 2010, vol. 5.
Langelier, Nicolas, «La folle aventure», Nouveau projet, 10, automne-hiver 2016, p. 19-25.
Dans la culture québécoise, Lionel Duval n’a pas eu droit au même traitement que René Lecavalier (1918-1999), un des présentateurs les plus célèbres du Québec, mais il est devenu, au fil des ans, une figure connue des amateurs de hockey.
On prononce son nom dans la pièce la Coupe Stainless de Jean Barbeau (1974).
Il apparaît dans la bande dessinée On a volé la coupe Stanley (1975, p. 13), aux côtés de Guy Lapointe (voir l’illustration ci-dessus), et dans un documentaire de l’Office national du film, Peut-être Maurice Richard (Gilles Gascon, 1971).
Christine Corneau l’a chanté en 1988 :
Quand j’entends la Soirée du hockey
Avec la voix de Lionel Duval
Qui m’parle en direct du Forum de Montréal
Quand j’entends la Soirée du hockey
La foule en délire
C’est plus fort que moi
[Choriste : C’est plus fort que moi]
Ça m’fait souvenir
C’est aussi le cas de Vincent Vallières, en 2003 :
C’est écœurant, y a même Bobby Smith, entre la première pis la deuxième
Qui parle à Lionel Duval pis qui dit :
«Ah ! c’est difficile ! Ah ! c’est difficile !»
En 2001, Luc Bertrand raconte sa vie. Le titre de son ouvrage reprend une des phrases les plus connues de Duval : «Revoyons les faits saillants.»
Marc Robitaille l’évoque en 2013 :
Il y a aussi les conversations avec les joueurs et M. Lionel Duval. J’ai appris que le hockey est un jeu d’équipe, qu’on dira ce qu’on voudra mais que ça se joue sur la glace, qu’il faut jamais prendre les adversaires pour acquis, qu’il y a des soirs comme ça où il y a rien qui marche et que l’important c’est de revenir forts en troisième (p. 30).
Beaucoup, enfin, se souviendront de lui pour sa participation aux campagnes de publicité de Pepsi, avec Claude Meunier.
Références
Arsène et Girerd, les Enquêtes de Berri et Demontigny. On a volé la coupe Stanley, Montréal, Éditions Mirabel, 1975, 48 p. Premier et unique épisode des «Enquêtes de Berri et Demontigny». Texte : Arsène. Dessin : Girerd. Bande dessinée.
Barbeau, Jean, la Coupe Stainless. Solange, Montréal, Leméac, coll. «Répertoire québécois», 47-48, 1974, 115 p.
Bertrand, Luc, Lionel Duval. Revoyons les faits saillants, Montréal, TVA éditions, 2001, 192 p. Ill.
Corneau, Christine, «La soirée du hockey», En personnes, 4 minutes 15 secondes, disque audionumérique, 1988, étiquette Analekta, SNP-9801 Sonophile.
Gascon, Gilles, Peut-être Maurice Richard, documentaire de 66 minutes 38 secondes, 1971. Réalisation : Gilles Gascon. Production : Office national du film du Canada.